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 Sujet du message: Vos textes préférés.
MessagePublié: 01 Avril 2010, 20:47 
Lueur dans la nuit
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Inscription: 13 Août 2008, 12:14
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Je me disais qu'il y avait un topic sur les peintures, sur les films, sur les livres... Mais pas sur vos poèmes préférés.
Bon, pour permettre à tout le monde de participer, si c'est un texte de chanson ( peu importe le genre, et peu importe la langue, pas de raison... ^^ ),ou même un extrait de texte de roman ou de nouvelles, ne vous gênez surtout pas...
Ceci dit, je pense que tout le monde a été plus ou moins obligé d'étudier et d'apprendre des poèmes à l'école... XD
Et un petit mot pour expliquer ce qui vous plaît, c'est toujours agréable... ^^

Citer:
El Desdichado

Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.

Suis-je Amour ou Phoebus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la Sirène...

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.



El Desdichado de Gérard De Nerval ( publié dans Les Chimères... ;) ), c'est juste sûrement un des plus beaux poèmes francophones, même si c'est toujours difficile de faire des podiums sur le sujet... De moi point de vue, c'est juste la perfection, juste beau. Tant sur la forme, que sur le fond... mystérieux, voire ésotérique... :D

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Même si on ne nous laisse qu'une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d'elle il y aura toujours le ciel tout entier.
Etty Hillesum, Une vie bouleversée


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 Sujet du message: Re: Vos textes préférés.
MessagePublié: 01 Avril 2010, 21:27 
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Localisation: Großostn
Moi j'ai toujours eu un faible pour le célèbre La Conscience de Victor Hugo, surtout pour son dernier passage (quelle puissance !) :

Citer:
Puis il descendit seul sous cette voûte sombre.
Quand il se fut assis sur sa chaise dans l'ombre
Et qu'on eut sur son front fermé le souterrain,
L'œil était dans la tombe et regardait Caïn.



J'aime bien aussi le poème Chantre de Guillaume Apollinaire, qui est un des plus cours de la tradition française, avec un seul vers :

Citer:
Et l'unique cordeau des trompettes marines.

_________________
Ungl unl . . . rrlh . . . chchch . . .
[H.P. Lovecraft, The Rats in the Wall, 1923]


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 Sujet du message: Re: Vos textes préférés.
MessagePublié: 02 Avril 2010, 09:28 
Mars attacks
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Inscription: 02 Février 2009, 20:34
Messages: 1535
Citer:
Le dormeur du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Arthur RIMBAUD (1854-1891)
Un texte qui m'a marqué étant petit et que je trouve encore aujourdhui magnifique.
Sans doute mon préferré.
J'aime la douceur des images qui découle de la violence inouie de la guerre.
Rimbaud detourne l'horreur d'une scène d'apocalypse pour en faire une scène douce et paisible.
Dans le même genre mais en film " La vie est belle" (1997)de Roberto benigni.
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_vie_est ... film,_1997)

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ne jamais renoncer


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 Sujet du message: Re: Vos textes préférés.
MessagePublié: 02 Avril 2010, 11:48 
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Inscription: 11 Décembre 2009, 10:11
Messages: 157
Mon poème préféré c'est La Loreley de Guillaume Apollinaire. Je l'avais étudié au lycée et ça m'a toujours marquée.


La Loreley

À Bacharach il y avait une sorcière blonde
Qui laissait mourir d'amour tous les hommes à la ronde

Devant son tribunal l'évêque la fit citer
D'avance il l'absolvit à cause de sa beauté

Ô belle Loreley aux yeux pleins de pierreries
De quel magicien tiens-tu ta sorcelerie

Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits
Ceux qui m'ont regardée évêque en ont péri

Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries
Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie

Je flambe dans ces flammes ô belle Loreley
Qu'un autre te condamne tu m'as ensorcelé

Evêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge
Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège

Mon amant est parti pour un pays lointain
Faites-moi donc mourir puisque je n'aime rien

Mon coeur me fait si mal il faut bien que je meure
Si je me regardais il faudrait que j'en meure

Mon coeur me fait si mal depuis qu'il n'est plus là
Mon coeur me fit si mal du jour où il s'en alla

L'évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances
Menez jusqu'au couvent cette femme en démence

Vat-en Lore en folie va Lore aux yeux tremblant
Tu seras une nonne vétue de noir et blanc

Puis ils s'en allèrent sur la route tous les quatre
la Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres

Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut
Pour voir une fois encore mon beau château

Pour me mirer une fois encore dans le feuve
Puis j'irai au couvent des vierges et des veuves

Là haut le vent tordait ses cheveux déroulés
Les chevaliers criaient Loreley Loreley

Tout là bas sur le Rhin s'en vient une nacelle
Et mon amant s'y tient il m'a vue il m'appelle

Mon coeur devient si doux c'est mon amant qui vient
Elle se penche alors et tombe dans le Rhin

Pour avoir vu dans l'eau la belle Loreley
Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

_________________
惚れた欲目に痘痕もえくぼ


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 Sujet du message: Re: Vos textes préférés.
MessagePublié: 02 Avril 2010, 11:59 
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Inscription: 06 Août 2009, 09:31
Messages: 1079
Localisation: Paris et parfois plus loin.
Il y a des dizaines de textes que j'aime, surtout en poésie, mais ce poème de Théophile Gauthier me touche particulièrement, car ma grand-mère me le récitait quand j'étais enfant et, surtout, le dernier quatrain, en me disant que bien souvent la vie, comme ce poème, commence bien mais finit mal.
J'ai toujours l'impression d'entendre le murmure de l'eau quand je le lis, et la scène idyllique qu'il décrit, en plus de la voix de ma grand-mère.

Citer:
La source

Tout près du lac filtre une source,
Entre deux pierres, dans un coin ;
Allègrement l'eau prend sa course
Comme pour s'en aller bien loin.

Elle murmure : Oh ! quelle joie !
Sous la terre il faisait si noir !
Maintenant ma rive verdoie,
Le ciel se mire à mon miroir.

Les myosotis aux fleurs bleues
Me disent : Ne m'oubliez pas !
Les libellules de leurs queues
M'égratignent dans leurs ébats ;

A ma coupe l'oiseau s'abreuve ;
Qui sait ? - Après quelques détours
Peut-être deviendrai-je un fleuve
Baignant vallons, rochers et tours.

Je broderai de mon écume
Ponts de pierre, quais de granit,
Emportant le steamer qui fume
A l'Océan où tout finit.

Ainsi la jeune source jase,
Formant cent projets d'avenir ;
Comme l'eau qui bout dans un vase,
Son flot ne peut se contenir ;

Mais le berceau touche à la tombe ;
Le géant futur meurt petit ;
Née à peine, la source tombe
Dans le grand lac qui l'engloutit !


Pour faire écho à Herr magog qui cite "la conscience", d'Hugo, je citerais le début de "et nox facta est":

Citer:
Depuis quatre mille ans il tombait dans l'abîme.

Il n'avait pas encor pu saisir une cime,
Ni lever une fois son front démesuré.
Il s'enfonçait dans l'ombre et la brume, effaré,
Seul, et derrière lui, dans les nuits éternelles,
Tombaient plus lentement les plumes de ses ailes.
Il tombait foudroyé, morne, silencieux,
Triste, la bouche ouverte et les pieds vers les cieux,
L'horreur du gouffre empreinte à sa face livide.
Il cria : Mort ! - les poings tendus vers l'ombre vide.
Ce mot plus tard fut homme et s'appela Caïn.


J'aime pas mal la poésie classique, mais aussi plus moderne, bien que mon goût s'arrête aux poèmes de Garcia Lorca, qui sont pour moi des sommets d'art poétique.

_________________
Comme ce serait drôle de ressortir parmi ces gens qui marchent la tête en bas ! Les Antipodistes, je crois...

Lewis Carroll in "Alice in Wonderland"


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 Sujet du message: Re: Vos textes préférés.
MessagePublié: 03 Juillet 2010, 21:56 
Lueur dans la nuit
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Inscription: 13 Août 2008, 12:14
Messages: 5954
Histoire de changer... un peu d'humour, et avec la classe, et un texte qui s'écoute.... ou peut se lire, puisque les Chroniques de la Haine Ordinaires de Pierre Desproges étaient à la base une émission de radio... puis ont été publiés...
Et spéciale dédicasse au... pangolin... :mrgreen:


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 Sujet du message: Re: Vos textes préférés.
MessagePublié: 04 Juillet 2010, 00:16 
Sonne toujours deux fois
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Inscription: 05 Août 2008, 17:27
Messages: 7436
Localisation: Massif central. Par là.
Ah, j'étais complètement passé à côté de ce sujet... Honte à moi. :wtf:

Je dois reconnaître que je ne suis pas très sensible à la poésie... La plupart des poèmes (surtout ceux qui émanent de la "tradition classique") n'arrivent pas à me toucher. Si je devais cependant choisir quelques textes parmi mes préférés, il y aurait :

- les Djinns, de Victor Hugo :
(le mot "djinn" étant déjà un pluriel -le singulier étant djinni, on ne devrait normalement pas y mettre de "s"... )

Citer:
Murs, ville
Et port,
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise
Tout dort.

Dans la plaine
Naît un bruit.
C'est l'haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu'une flamme
Toujours suit.

La voix plus haute
Semble un grelot.
D'un nain qui saute
C'est le galop.
Il fuit, s'élance,
Puis en cadence
Sur un pied danse
Au bout d'un flot.

La rumeur approche,
L'écho la redit.
C'est comme la cloche
D'un couvent maudit,
Comme un bruit de foule
Qui tonne et qui roule
Et tantôt s'écroule
Et tantôt grandit.

Dieu! La voix sépulcrale
Des Djinns!... - Quel bruit ils font!
Fuyons sous la spirale
De l'escalier profond!
Déjà s'éteint ma lampe,
Et l'ombre de la rampe..
Qui le long du mur rampe,
Monte jusqu'au plafond.

C'est l'essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant.
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme un pin brûlant.
Leur troupeau lourd et rapide,
Volant dans l'espace vide,
Semble un nuage livide
Qui porte un éclair au flanc.

Ils sont tout près! - Tenons fermée
Cette salle ou nous les narguons
Quel bruit dehors! Hideuse armée
De vampires et de dragons!
La poutre du toit descellée
Ploie ainsi qu'une herbe mouillée,
Et la vieille porte rouillée,
Tremble, à déraciner ses gonds.

Cris de l'enfer! voix qui hurle et qui pleure!
L'horrible essaim, poussé par l'aquillon,
Sans doute, o ciel! s'abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon.
La maison crie et chancelle penchée,
Et l'on dirait que, du sol arrachée,
Ainsi qu'il chasse une feuille séchée,
Le vent la roule avec leur tourbillon!

Prophète! Si ta main me sauve
De ces impurs démons des soirs,
J'irai prosterner mon front chauve
Devant tes sacrés encensoirs!
Fais que sur ces portes fidèles
Meure leur souffle d'étincelles,
Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes
Grince et crie à ces vitraux noirs!

Ils sont passés! - Leur cohorte
S'envole et fuit, et leurs pieds
Cessent de battre ma porte
De leurs coups multipliés.
L'air est plein d'un bruit de chaînes,
Et dans les forêts prochaines
Frissonnent tous les grands chênes,
Sous leur vol de feu pliés!

De leurs ailes lointaines
Le battement décroît.
Si confus dans les plaines,
Si faible, que l'on croit
Ouïr la sauterelle
Crier d'une voix grêle
Ou pétiller la grêle
Sur le plomb d'un vieux toit.

D'étranges syllabes
Nous viennent encor.
Ainsi, des Arabes
Quand sonne le cor,
Un chant sur la grève
Par instants s'élève,
Et l'enfant qui rêve
Fait des rêves d'or.

Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leur pas;
Leur essaim gronde;
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu'on ne voit pas.

Ce bruit vague
Qui s'endort,
C'est la vague
Sur le bord;
C'est la plainte
Presque éteinte
D'une sainte
Pour un mort.

On doute
La nuit...
J'écoute: -
Tout fuit,
Tout passe;
L'espace
Efface
Le bruit.


En général, je n'aime pas Victor Hugo. Tant le personnage que sa poésie (que je trouve assez lourde et inélégante, en dépit de tout le bien que certains littéraires peuvent en dire) m'insupportent.

Les Djinns est un peu à part ; avec sa métrique particulière, c'est presque davantage une musique ou un exercice de style qu'un poème au sens strict. On sent la nuée des djinn qui arrive au loin, elle n'est qu'un murmure ; elle se rapproche, le vacarme va crescendo jusqu'à devenir assourdissant ; puis ils disparaissent dans le lointain et ainsi le bruit...

- La Danza de Lua en Santiago (La danse de la Lune à Saint-Jacques de Compostelle), de Federico Garcia Lorca :

Citer:
¡Fita aquel branco galán,
olla seu transido corpo!
É a lúa que baila
na Quintana dos mortos.

Fita seu corpo transido
negro de somas e lobos.

Nai: a lúa está bailando
na Quintana dos mortos.

¿Quén fire potro de pedra
na mesma porta do sono?

¡É a lúa! ¡É a lúa
na Quintana dos mortos!

¿Quen fita meus grises vidros
cheos de nubens seus ollos?

¡É a lúa! ¡É a lúa
na Quintana dos mortos!

Déixame morrer no leito
soñando con froles dóuro.

Nai: a lúa está bailando
na Quintana dos mortos.

¡Ai filla, co ar do céo
vólvome branca de pronto!

Non é o ar, é a triste lúa
na Quintana dos mortos.

¿Quén brúa co-este xemido
dímenso boi melancónico?

¡Nai: É a lúa, a lúa
coronada de toxos,
que baila, e baila, e baila
na Quintana dos mortos!


Le texte est extrait des Poèmes Galiciens -ce qui explique logiquement qu'il ne soit pas écrit en castillan comme c'est le cas de la production habituelle de Garcia Lorca.

On perd un bonne partie de la musique des mots en le traduisant, mais juste pour que vous puissiez en comprendre le sens, des traductions en anglais et castillan sont disponibles sur ce site.

Comme toujours chez Garcia Lorca, la puissance évocatrice des textes est très forte -c'est quelque chose que je n'ai retrouvé chez aucun autre auteur et que j'apprécie particulièrement chez lui. En quelques mots, il arrive à ciseler toute une ambiance (souvent assez sombre, ce qui n'est pas pour me déplaire)...

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 Sujet du message: Re: Vos textes préférés.
MessagePublié: 04 Juillet 2010, 12:07 
Chercheuse de ptite bête
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Localisation: Paris et parfois plus loin.
Je vois que nous avons une fois de plus un artiste en commun Ar Soner et moi même. ^^

Mon préféré de Lorca reste "la casada infiel" (la femme adultére), et celui-ci est trés connu, et en castillan, là encore la traduction faisant perdre toute musicalité, je le met en espagnol, je traduirais si vous souhaitez:

Citer:
La casada infiel


Y yo que me la lleve al río
creyendo que era mozuela,
pero tenía marido.
Fue la noche de Santiago
y casi por compromiso.
Se apagaron los faroles
y se encendieron los grillos.
En las últimas esquinas
toque sus pechos dormidos,
y se me abrieron de pronto
como ramos de jacintos.
El almidón de su enagua
me sonaba en el oído
como una pieza de seda
rasgada por diez cuchillos.
Sin luz de plata en sus copas
los árboles han crecido
y un horizonte de perros
ladra muy lejos del río.


Pasadas las zarzamoras,
los juncos y los espinos,
bajo su mata de pelo
hice un hoyo sobre el limo.
Yo me quité la corbata.
Ella se quito el vestido.
Yo, el cinturón con revólver.
Ella, sus cuatro corpiños.
Ni nardos ni caracolas
tienen el cutis tan fino,
ni los cristales con luna
relumbran con ese brillo.
Sus muslos se me escapaban
como peces sorprendidos,
la mitad llenos de lumbre,
la mitad llenos de frío.
Aquella noche corrí
el mejor de los caminos,
montado en potra de nácar
sin bridas y sin estribos.


No quiero decir, por hombre,
las cosas que ella me dijo.
La luz del entendimiento
me hace ser muy comedido.
Sucia de besos y arena,
yo me la llevé del río.
Con el aire se batían
las espadas de los lirios.
Me porté como quien soy.
Como un gitano legítimo.
Le regalé un costurero
grande, de raso pajizo,
y no quise enamorarme
porque teniendo marido
me dijo que era mozuela
cuando la llevaba al río.

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