Schumacher vient d'écoper de vingt secondes de pénalité : le règlement prévoit très explicitement le cas où la voiture de sécurité s'écarte dans le dernier tour de course, et dans ce cas, les voitures doivent poursuivre jusqu'à la ligne d'arrivée sans se dépasser.

Schumi est donc à présent 12ème et dernier pilote encore en course. Alonso récupère donc sa sixième place (et deux points de plus), et Buemi récupère celui du dixième.

Au passage, c'est désormais Webber qui mène le championnat du monde, à égalité de points avec Vettel, mais deux victoires à une. Alonso suit à trois points, et Button à huit.

_________________
Je suis le grincement dans les poutres. Le battement d'ailes dans la cheminée. Les petites marques de dents dans la pêche. Je suis BATMAN FRUGIVORE. - Charles Montgomery Plantagenet Schicklgruber Burns.

Beaucoup de tensions lors de ce Grand Prix de Turquie, qui s'est achevé par un doublé McLaren. Hamilton est le cinquième pilote a s'imposer en sept courses, mais il est clair désormais que Ferrari ne suit plus, et que Mercedes malgré ses progrès ne refera pas son retard à temps. Le titre se jouera entre les pilotes McLaren et ceux de Red Bull.

Hamilton voit ainsi ses multiples efforts du week-end récompensés. Brillant en essais libres, il avait eu fort à faire en qualifications pour s'intercaler entre les deux Red Bull sur la grille de départ - laissant Webber signer sa troisième pole d'affilée.

Le départ allait donner le ton d'une course animée et tendue. D'abord pris de vitesse par Vettel au départ, Hamilton parvint à lui reprendre la seconde place dans le premier tour, pour ensuite mettre une pression d'enfer sur Webber. Le même scénario eut lieu entre Schumacher, mieux parti que Button, mais qui dût lui rendre la quatrième place après quelques hectomètres. Les quatre leaders conduisirent les quinze premiers tours à couteaux tirés, déposant tout le monde.

Sous une chaleur écrasante (28°C dans l'air mais 48°C sur la piste), les pneus tendres se dégradèrent très vite et Lewis Hamilton fit les frais d'un arrêt tardif et mal maîtrisé par son équipe, perdant la seconde place au profit de Vettel. Les quatre hommes de tête continuèrent à s'affronter à coups de meilleurs tours. Jusqu'à ce fatidique quarantième passage...

Sous la pression de Hamilton toujours déchaîné, Vettel se rapprocha de Webber qui semblait avoir du mal à résister, jusqu'à ce que l'Allemand ne tente une manoeuvre de dépassement sur son équipier. Il se hissa à sa hauteur dans la ligne droite et le freinage suivant, puis les deux voitures se rapprochèrent, chacun semblant vouloir intimider l'autre... Et ce fut l'accrochage ! Webber repartit, mais troisième, alors que Vettel fut contraint à l'abandon.

L'Australien eut beau repartir à l'attaque, le mal était fait. Hamilton n'eut plus qu'à maîtriser Button - pas forcément une partie de plaisir - pour remporter son premier Grand Prix de l'année.

À l'heure qu'il est, l'encre continue à couler quant aux responsabilités de l'accrochage. Blâmant initialement ses deux pilotes, Christian Horner, sans doute désireux de conserver Vettel en 2011, changea ensuite d'avis pour faire porter le chapeau au seul Webber. Selon lui, l'Australien, sachant que son équipier était plus rapide en ligne droite, et qu'il était sous la pression de Hamilton, aurait dû se laisser doubler. Une opinion modérée par Helmut Marko, le manager de Vettel, pour qui c'est l'ingénieur-voiture de Webber qui a mal informé Mark.

De fait, Webber s'est déjà montré plusieurs fois, au cours de sa carrière, assez sensible à la pression, au point de pousser trop loin l'intimidation - cela lui valut par exemple une pénalité en Allemagne l'an passé, après avoir tassé, puis touché, Barrichello au départ. Mais on sait aussi que Vettel pèche parfois par excès de précipitation, un défaut que d'aucuns attribueront à un certain manque de maturité.

Mais finalement, le principal responsable de l'accrochage n'est-il pas Christian Horner lui-même ? Dans une interview donnée il y a quelques jours, le team manager de Red Bull n'avait pas caché sa nette préférence pour Vettel, ravalant Webber au rang de méritant équipier... alors même que l'Australien venait de dominer l'Allemand lors des deux dernières épreuves. Dans un tel climat, on ne saurait s'étonner si Webber aura pris les informations de son équipe comme une consigne d'équipe favorisant injustement Vettel à son détriment, ou si Vettel aura été agacé par une résistance qu'il aura jugé excessive de la part de Webber. Dans tous les cas, on ferait bien, chez Red Bull, de revoir sa copie en matière de gestion sportive, car les titres mondiaux en vue risquent bien de s'envoler si ce genre d'incident venait à se reproduire. Dans le cas contraire, Christian Horner pourrait bien connaître les mêmes affres que d'autres team managers avant lui - comme Frank Williams en 1981 ou Cesare Fiorio en 1990.

Derrière le trio de tête viennent les Mercedes de Schumacher et Rosberg, en progrès mais toujours loin de pouvoir s'imposer. Kubica prend la sixième place devant les Ferrari de Massa et Alonso. L'Espagnol revenait de loin - douzième seulement sur la grille de départ après s'être "loupé" en qualifs. Il livra dans les derniers tours un duel intense à Vitaly Petrov, qui s'acheva par une victoire par KO : Alonso passa aux forceps, touchant le pneu avant droit de Petrov très légèrement, mais assez fort pour le faire éclater. Ejecté des points, le Russe se consola de sa 15ème place finale par un meilleur tour en course, qu'il ravit à Webber à l'avant-dernier passage.

Ces incidents permettent à Sutil de se classer neuvième devant les Sauber de Kobayashi et de la Rosa - les monoplaces suisses étant visiblement plus à l'aise sur les tracés rapides, marquant ainsi leur premier point de l'année grâce à Kobayashi. Elles devancent de peu la Toro Rosso d'Alguersuari, dont l'équipier Buemi a été handicapé par une crevaison en début de course. Les Williams furent plus en retrait, notamment parce que leurs accidents respectifs à Monaco avaient contraint Barrichello et Hülkenberg à renoncer à leurs nouveaux ailerons avants, tous deux détruits en Principauté.

On terminera sur les progrès des nouvelles équipes, qui sans l'avoir comblé, ont passablement réduit l'écart de performances les séparant de leurs devancières. Les Lotus ont ainsi vu débuter de sensibles évolutions qui leur ont permis de se montrer à une à deux secondes "seulement" des Williams aux essais. Hélas pour elles, elles furent toutes deux arrêtées par des pannes hydrauliques, toutes deux probablement liées aux très peu fiables boîtes de vitesses Xtrac qu'elles utilisent. La progression la plus spectaculaire est toutefois à mettre au crédit d'Hispania, qui a divisé par deux en moyenne l'écart de temps avec les meilleures voitures et fait désormais presque jeu égal avec Virgin. Bruno Senna s'offrit même le luxe d'un dépassement sur Di Grassi, avant d'être stoppé - comme son équipier d'ailleurs - par des problèmes de pompe à essence.

Prochain Grand Prix à Montréal dans quinze jours... si toutefois le circuit est praticable ! Un récent audit a en effet constaté que le réseau d'adduction d'eau de l'île Notre-Dame, sur laquelle est construit le tracé canadien, est complètement délabré, avec des canalisations qui menacent de s'effondrer... ce qui rendrait le circuit Gilles Villeneuve impraticable.

_________________
Je suis le grincement dans les poutres. Le battement d'ailes dans la cheminée. Les petites marques de dents dans la pêche. Je suis BATMAN FRUGIVORE. - Charles Montgomery Plantagenet Schicklgruber Burns.

Une fois n'est pas coutume, les Red Bull se sont vues souffler la pole position par Lewis Hamilton : c'est la première fois cette saison.

Départ demain à 18 heures, heure de Paris.

_________________
Je suis le grincement dans les poutres. Le battement d'ailes dans la cheminée. Les petites marques de dents dans la pêche. Je suis BATMAN FRUGIVORE. - Charles Montgomery Plantagenet Schicklgruber Burns.

c'est quand la coupe du monde de formule 1 ?

_________________
"Sa famille était tellement recomposée qu'aucun de ses deux parents n'était son géniteur."
"Il était tellement peu sûr de lui qu'il a fixé un gps sur son boomerang"

Il y avait le championnat A1GP, une formule monotype (tout le monde courait avec la même voiture) par équipes nationales, où ce n'étaient pas les pilotes qui marquaient des points, mais les équipes. Mais elle a déposé le bilan cet hiver.

_________________
Je suis le grincement dans les poutres. Le battement d'ailes dans la cheminée. Les petites marques de dents dans la pêche. Je suis BATMAN FRUGIVORE. - Charles Montgomery Plantagenet Schicklgruber Burns.

Après la seconde victoire consécutive de Hamilton, à l'issue d'un Grand Prix du Canada âprement disputé et marqué par une dégradation rapide des pneus, le championnat s'oriente vers un duel entre McLaren et Red Bull, arbitré par la Ferrari d'Alonso.

Pour l'instant, avantage aux Red Bull dans le Grand Prix d'Europe, disputé à Valence. Les monoplaces autrichiennes ont monopolisé la première ligne, cette fois dans l'ordre Vettel-Webber. Hamilton partira troisième devant Alonso, alors que Button se contentera de la septième place. C'est toujours mieux que les Mercedes, dont les nouveaux échappements bas ont suscité des problèmes de surchauffe des diffuseurs, aggravés (en ce qui concerne Schumacher) par des soucis de direction assistée. Résultat, ni le "Baron rouge" ni Rosberg n'ont passé le cap de la Q2, ce qui permit aux deux Williams d'y faire une apparition remarquée.

Départ demain à 14 heures, heure de Paris.

_________________
Je suis le grincement dans les poutres. Le battement d'ailes dans la cheminée. Les petites marques de dents dans la pêche. Je suis BATMAN FRUGIVORE. - Charles Montgomery Plantagenet Schicklgruber Burns.

Grand perdant du Grand Prix d'Europe, où il avait été éliminé sur un spectaculaire accrochage (cf. vidéo ci-après, pour ceux qui préfèrent la F1 dans ces moments-là ), Mark Webber a obtenu sa revanche aujourd'hui en Grande-Bretagne. En premier lieu sur son équipier Vettel, vainqueur à Valence il y a deux semaines.


L'accident de Mark Webber il y a quinze jours.

Vettel avait signé la pole position à Silverstone après une belle bagarre, mais dans des circonstances troublées : l'équipe Red Bull avait en effet démonté l'aileron avant de Webber, récemment modifié, pour le placer sur la voiture de Vettel, qui avait perdu le sien en essais libres. Ce que Christian Horner avait justifié par la nécessité de privilégier le mieux placé des deux pilotes de l'écurie (Vettel avait alors 12 points d'avance sur Webber), tout en se défendant (assez hypocritement, au vu des épisodes précédents) de favoriser spécifiquement Vettel.

Webber partit pourtant mieux que Vettel, qui le tassa aussitôt copieusement contre le muret des stands, sans succès. À trop vouloir résister, l'Allemand se fit entraîner à l'extérieur dans le premier virage, où il creva son pneu arrière droit. Se retrouvant bon dernier, il effectua une brillante remontée pour terminer septième, non sans une résistance farouche de la part de Sutil en fin de course, qu'il doubla finalement aux forceps.

Webber, lui, signa un succès sans appel malgré un combatif Hamilton : désormais équipée d'un F-duct efficace, la Red Bull était tout simplement trop rapide par rapport à la McLaren, dont les ingénieurs ont temporairement renoncé aux échappements bas destinés à améliorer l'effet de sol généré par le diffuseur arrière. Button mit d'ailleurs plus de temps que son équipier à s'y faire : quatorzième temps des essais avec une voiture très instable du train arrière, il accomplit une course agressive qui l'amena à la quatrième place finale.

Le podium est complété par Nico Rosberg, qui accomplit une course discrète, mais solide et opportuniste malgré une voiture manifestement en retrait - la preuve avec Michael Schumacher, modeste neuvième après une course très animée pour lui (léger accrochage en tentant vainement de résister à Sutil).

Barrichello confirme le regain de forme des Williams en prenant une belle cinquième place, complétée par la dixième de Hülkenberg - vu un moment en troisième position grâce à une stratégie décalée. Ce dernier récupère le point perdu à Valence, où il avait été arrêté par une spectaculaire défaillance du pneu arrière droit : un lambeau de gomme s'en était détaché à pleine vitesse, perforant le ponton et crevant le radiateur, obligeant le pilote à s'arrêter pour éviter la surchauffe. De rage, Hülkenberg avait accablé de coups de pieds la glissière de sécurité...

Kamui Kobayashi prend quant à lui une sixième place brillante, qui ajoute du lustre à sa prestation précédente. À Valence, il avait profité de l'intervention de la voiture de sécurité consécutive à l'accrochage Webber-Kovalainen pour se hisser en troisième position avec ses pneus durs. Retardant autant que possible son arrêt (puisqu'il devait nécessairement chausser des pneus tendres), il était reparti pour quatre tours à couteaux tirés, doublant tour à tour Alonso et Buemi pour terminer septième. Son équipier de la Rosa ne profita pas, pour sa part, d'une brillante séance de qualifications, puisque la perte d'éléments de son aileron arrière allait nécessiter l'intervention de la voiture de sécurité, avant de l'obliger à abandonner.

Adrian Sutil, quant à lui, se signala par la science avec laquelle il parvint à résister aux assauts de Vettel, avant que ce dernier ne finisse par le doubler à moins de deux tours de l'arrivée. Il termine huitième, Liuzzi finissant pour sa part onzième après avoir été pénalisé de cinq places sur la grille de départ pour avoir gêné Hülkenberg en qualifs.

Les grands perdants du jour sont les pilotes Ferrari. La F10 est de toute évidence en meilleure forme, mais les circonstances de course allèrent contre Alonso et Massa. Déjà piégés à Valence par l'intervention de la safety car, les deux hommes furent respectivement victimes d'une pénalité (Alonso ayant coupé un virage pour pouvoir doubler Kubica en début de course) et d'une crevaison pour le second (à la suite d'un contact avec son propre équipier au départ). Ils terminent aux 14ème et 15ème rangs.

L'ambiance chez Ferrari doit être au moins aussi tendue que chez Red Bull. On en veut pour preuve cette communication radio laconique d'Alonso une fois qu'il eût observé sa pénalité, intimant à son stand l'ordre de ne plus s'adresser à lui par radio. Une incartade que Stefano Domenicali accepta sans sourciller - mais le directeur sportif de la Scuderia devra très vite reprendre les choses en main s'il ne veut pas se faire "bouffer" par l'égo démesuré de son pilote.

Lorsque se produisit cet incident, Kubica avait déjà abandonné, vraisemblablement sur un problème de transmission. Le Polonais avait occupé la troisième place après le départ et avant sa passe d'arme avec Alonso. Petrov termine quant à lui treizième. Discret, il profita de l'intervention de la voiture de sécurité (rendue nécessaire par la présence sur la piste des débris de l'aileron arrière de de la Rosa) pour pointer au dixième rang. Mais il n'y resta pas, commettant une petite erreur en tentant de résister au retour de Vettel. Une crevaison lente acheva de ruiner ses efforts. Le Russe semble plafonner depuis quelques courses, et malgré la manne financière qu'il représente pour Renault, cette dernière, qui doit annoncer après le Grand Prix de Hongrie le nom de son second pilote pour 2011, le verrait bien remplacé par Kobayashi ou Buemi.

Le Suisse, d'ailleurs, fit une course honorable, pointant un moment sixième avant de finir douzième. La même stratégie décalée fit apparaître Alguersuari temporairement septième, mais l'Espagnol devait achever son Grand Prix dans le bac à graviers.

Chez Lotus, Trulli devance Kovalainen pour le gain de la 16ème place - alors que le Finlandais se montre désormais régulièrement plus rapide en essais. De façon générale, les voitures vertes ont bien progressé (elles n'ont concédé qu'un seul tour au vainqueur), mais il leur reste encore un cap à franchir pour pouvoir espérer mieux.

Les Virgin sont pour leur part toujours accablées d'ennuis de fiabilité, comme en témoigne l'abandon de di Grassi, mais elles ont en revanche redressé la barre en termes de performances. Dernièrement chahutées par les Hispania, elles ont repris l'avantage et se sont rapprochées des Lotus.

La marche en avant d'Hispania a justement été perturbée par le départ de Bruno Senna : à cours d'argent, le Brésilien a été remercié et remplacé par Sakon Yamamoto qui, s'il est bien pourvu en sponsors, n'est pas spécialement réputé pour ses talents de metteur au point.

Les quatre premiers du championnat se tiennent en 24 points, dans l'ordre Hamilton-Button-Webber-Vettel. Alonso est pour sa part décroché, à 47 points du leader, et on voit mal comment il pourrait raisonnablement revenir sur le quatuor de tête pour disputer le titre mondial. Alors que Webber a signifié clairement à son équipe (par radio dans son tour d'honneur) qu'il n'était certainement pas un pilote numéro deux, et que Christian Horner s'est prudemment abstenu de monter sur le podium pour y chercher le trophée dévolu au constructeur vainqueur, le Grand Prix d'Allemagne, où Vettel courra à domicile le 25 juillet, s'annonce électrique...

_________________
Je suis le grincement dans les poutres. Le battement d'ailes dans la cheminée. Les petites marques de dents dans la pêche. Je suis BATMAN FRUGIVORE. - Charles Montgomery Plantagenet Schicklgruber Burns.

La saison 2010 a connu son premier tournant ces deux derniers week-ends, juste avant la pause estivale de trois semaines avant le Grand Prix de Belgique. En effet, McLaren n'est plus aussi proche de Red Bull que précédemment, et c'est désormais Ferrari qui fait figure de dauphin - un retournement pas forcément évident au vu des performances précédentes de la Scuderia.

Les "Rouges" ont réalisé un doublé en Allemagne, dans les circonstances que l'on sait : Massa avait pris le meilleur départ avant de devoir laisser passer Alonso après que l'Espagnol, pourtant incapable de le doubler, se fût plaint de sa lenteur. Cette consigne d'équipe, il est vrai assez grossièrement transmise, avait déclenché une polémique acerbe, ce genre de manoeuvre (pourtant logique dans l'optique du championnat) étant en principe interdite.

En Hongrie, les Red Bull s'étaient montrées intouchables en qualifications, Vettel signant une pole position incontestée, mais les circonstances de course ont changé la donne. D'insipide après le départ (Vettel s'échappant facilement devant le trio Alonso-Webber-Massa), la course allait brusquement s'animer vers le vingtième tour, quand un morceau d'aileron perdu au milieu de la piste allait provoquer la neutralisation de la course. Pratiquement tous les pilotes en profitaient pour ravitailler, sauf Webber et Barrichello. Rosberg sema alors la panique dans les stands en perdant une roue, qui alla frapper et blesser légèrement un mécanicien de Williams, quelques boxes plus loin. Ce faisant, le chef-mécanicien de Renault relâcha trop tôt Kubica, qui en quittant son stand fut percuté par la Force India de Sutil - lequel rentrait dans le sien au même moment. Hamilton profitait de la confusion pour chiper la quatrième place à Massa, ce dont il ne profita guère : le leader du championnat fut arrêté quelques tours plus loin par une panne de transmission.

Cela laissait Webber en tête devant Vettel, mais l'Australien devait encore s'arrêter pour changer ses pneus. Au moment où la voiture de sécurité s'écartait, Vettel laissait donc son équipier filer pour mieux se concentrer sur la véritable menace qui pesait sur lui - la Ferrari d'Alonso, juste derrière. Mal lui en prit car le règlement (très alambiqué) en matière de safety car précise qu'il est interdit de laisser plus de 10 longueurs de voiture d'écart avec la voiture qui précède dans ces circonstances. Vettel fut donc, à sa grande fureur, pénalisé d'un passage par les stands qui le fit repartir en troisième position. Il y resta, étant, malgré la supériorité de sa voiture, incapable de trouver l'ouverture sur Alonso.

La main passa à Webber, dont la mission était simple : il devait creuser un écart suffisant sur Alonso (une grosse vingtaine de secondes) pour parvenir à repartir en tête. Il y réussit en moins de vingt tours, ses pneus tendres ayant bien tenu la distance. Il signait ainsi son quatrième succès de la saison, reprenant la tête du championnat pilotes avec 4 points d'avance sur Hamilton, 10 sur Vettel, 14 sur Button et 20 sur Alonso, qui s'est brillamment replacé dans la course au titre.

Derrière Massa quatrième, Vitaly Petrov signait une belle cinquième place, après un bon départ. Outre un résultat qui pourrait s'avérer décisif pour la suite de sa carrière (après avoir déjà marqué un point en Allemagne), le Russe aura eu la satisfaction d'avoir dominé Kubica sur l'ensemble du week-end. Il devance un excellent Nico Hülkenberg et un non moins brillant Pedro de la Rosa. Button grappille quelques points avec la huitième place, ce qui est somme toute honorable après sa onzième place en qualifications. McLaren n'en perd pas moins la tête du championnat constructeur au profit de Red Bull, et attend avec impatience le retour aux circuits rapides (Spa et Monza) pour tenter d'inverser la vapeur.

Kobayashi prend la neuvième place après une brillante remontée : 18ème temps des essais, il avait été pénalisé de cinq places sur la grille de départ après un geste d'humeur (il venait d'être gêné dans son tour rapide) par lequel il avait "zappé" un contrôle. Derrière lui, Barrichello prend le dernier point. Longtemps cinquième avant son changement de pneus, le Brésilien a animé la fin de course en bataillant ferme avec Michael Schumacher pour la dixième place. Il parvint finalement à le doubler, mais pas avant que son ancien équipier ne le tasse dangereusement contre le muret des stands, obligeant "Rubinho" à donner lui même un vigoureux coup de volant pour éviter l'accident.

Prochaine épreuve en Belgique, dans trois semaines. Il s'agit de la désormais habituelle pause de l'été, avec deux semaines durant lesquelles les équipes n'auront pas le droit de développer leurs voitures.

_________________
Je suis le grincement dans les poutres. Le battement d'ailes dans la cheminée. Les petites marques de dents dans la pêche. Je suis BATMAN FRUGIVORE. - Charles Montgomery Plantagenet Schicklgruber Burns.