C'est fou : d'une simple remarque d'une ligne sur l'état d'esprit derrière la pensée athéiste/agnostique vous en arrivez à revenir à l'insoluble débat de l'existence de Dieu (alors qu'il n'en a jamais été question)... Faut croire que ça vous tient vraiment à cœur.
Et on voit aussi redébarquer des gens qui ne mettent pas les pieds sur l'Encyclopédie en temps normal mais qui ont du flair pour sentir les sujets polémiques, il faut vraiment qu'on discute de religions plus souvent.
Je ne vais pas revenir sur les 2 dernières pages de messages, mais vais me recentrer sur la question de Dragomath :
DragoMath a écrit:
Ar Soner, dans un message scandaleux, a écrit:
L'athée qui est convaincu de la non-existance de Dieu est effectivement un "croyant".
Heu...
Pardon ?Vous pourriez développer ça, s'il vous plaît ?
Procédons avec méthode et repartons du principe de logique scientifique :
toute chose non démontrée sera considérée comme non-existante, jusqu'à preuve du contraire.
Si on l'applique ce principe à l'épineuse question de l'existence de Dieu, il pousse à adopter l'état d'esprit suivant :
- dans la forme, on sera athée. "toute chose non démontrée sera considérée comme non-existante" -> pour des raisons très pragmatiques, puisqu'on ne peut pas accorder de crédit à l'existence de Dieu, alors les raisonnements que l'on effectue, la façon dont on va mener sa vie au quotidien... partent du postulat que Dieu n'existe pas.
- dans le fond, on sera agnostique. "jusqu'à preuve du contraire" -> on reste ouvert à la possibilité que Dieu existe et on maintient intellectuellement la possibilité de réviser son jugement.
Or, et c'est ce qu'expliquaient Herr Magog et Paul Binocle ci-dessous, un athée convaincu mordicus de la non-existence de Dieu est athée dans la forme
et dans le fond. C'est en cela que sa position s'écarte du principe énoncé par la logique scientifique (même si beaucoup adorent s'en réclamer) et qu'elle relève de la croyance.
<Le-membre-qui-a-demandé-à-devenir-anonyme> a écrit:
J'en reviens toujours à ce que j'ai dit dans mon précédent post : on ne sait toujours pas de quoi on parle.
Oui, aussi, je suis tout à fait d'accord avec <Le-membre-qui-a-demandé-à-devenir-anonyme> (fichtre, je n'aurais jamais pensé écrire ça un jour

).
Il n'y a pas une unique façon de croire en Dieu : il y a tout un dégradé de nuances entre la foi aveugle d'un ayatollah et le doute teinté d'espoir d'un nouveau converti.
De la même façon, il n'y a pas une unique conception de Dieu : il y un monde entre d'une part la vision très naïve et anthropocentrique du YHWH colérique de l'Ancien Testament, et d'autre part la vision spinozienne d'un Dieu transcendant et impersonnel (qu'on pourrait appeler "Univers" ou "Nature") qui se révèle dans l'étude du système à la mécanique bien huilée du monde dans lequel nous vivons.