deSoyo a écrit:
Mais comme nous mangeons de la viande tuée par d'autres humains, et que nous les payons pour cela, nous sommes au moins complices !
Oui, je ne dis pas le contraire. Et c'est bien pour cette raison qu'acheter de la viande de qualité (et minimiser sa consommation de viande, aussi, mais c'est un débat différent) est un acte militant.
deSoyo a écrit:
En ce qui concerne les "animaux élevés pour être abattus", je trouve l'excuse un brin courte, même si c'est plus facile (en principe) à gérer.
Les cochons sont des bêtes intelligentes et affectueuses, je doute que s’ils pouvaient s'exprimer qu'ils adhèrent fondamentalement à tes idées.
Ma remarque concernant les "animaux sauvages à ne pas consommer" et les "animaux domestiques qu'on peut manger" ne se base absolument pas sur la notion d'espèce ou même sur le caractère "domestique" de l'animal considéré.
On peut tout à fait manger de la viande de cerf si ce cerf est issu d'un élevage... Puisque ce cerf a cessé d'être un animal sauvage, il est domestiqué (à défaut d'être domestique au sens strict), il ne vit plus dans un écosystème naturel. Le tuer n'aura donc aucun impact sur le fragile équilibre des milieux sauvages, et finalement, c'est ce qui compte : que nos activités humaines aient l'impact le plus réduit possible sur l'environnement.
Le fait que les cochons sont des animaux à l'intellect développé devrait inciter à les traiter avec un minimum de respect, plutôt que de les élever en masse et entassés les uns sur les autres dans les élevages intensifs... Mais comme je le disais, le bien-être des animaux dans les élevages est un problème distinct de celui de la chasse.
Alecto a écrit:
Disons que c'est une question de visuel en fait. Du moment ou l'on ne voit pas l'animal se faire tuer devant nos yeux, on ne conceptualise pas que la barquette de bavette du rayon boucherie du supermarché (très chère au demeurant) procède de la mort d'un bœuf. L'acte en lui-même est effacé par l'univers aseptisé et stéréotypé de la grande distribution.
Je plussoie. A défaut d'avoir son propre élevage pour tuer les animaux qu'on va manger... si chacun pouvait visiter un abattoir et réaliser que le steak dans la barquette est un morceau de muscle ou de tissu conjonctif issu d'un être vivant, nul doute que la consommation de viande deviendrait plus intelligente et raisonnée.
Alecto a écrit:
Il suffit de voir les chinois et indiens s'ouvrir à la consommation de masse, et étendre grandement leur consommation de viande, alors que culturellement, ils en mangent très peu.
Les causes en sont différentes : les Indiens sont principalement végétariens pour des raisons religieuses (l'
ahimsa, principe issu de l'hindouisme qui stipule qu'aucun mal ne doit être fait à un être vivant... règle de vie qui a fini par déteindre sur les musulmans d'Inde). Les Chinois sont moins tournés vers le végétarisme, et davantage par nécessité, puisque la viande était (et est encore) un produit cher et réservé aux grandes occasions.
Diogène a écrit:
En ce qui concerne la chasse et le plaisir de tuer, c'est toujours très discutable, mais il est toujours préférable qu'un homme tue un cerf plutôt qu'un de ses congénères.
Hum. Je pense qu'on peut défendre la chasse avec des arguments plus convaincants...
Diogène a écrit:
Que vient faire "l'humain" dans l'élevage d'animaux ?
C'est une façon de parler : traiter les animaux avec respect et leur garantir un minimum de bien-être... Bref, se comporter comme un être humain à leur égard, et pas comme un imbécile en les considérant comme des objets inertes dont on dispose selon sa volonté.
Diogène a écrit:
Il y a des gens qui vivent dans moins de 6m² toute l'année et qui n'ont pas assez d'argent pour se pyer un lapin justement élevé dans une grille format A4 et "principalement" destiné à être mangé. J'imagine que tu vas me rétorquer que l'homme est, lui, destiné de toute façon à mourrir, pourquoi pas de faim ?
Pour que l'homme soit un peu plus humain, il faudrait peut être déjà qu'il revoit ses priorités et évite de plus facilement s'émouvoir sur le sort d'un animal de boucherie plutôt que sur celui de ses semblables.
Je ne vois vraiment pas le rapport... Mais c'est un argument qu'on retrouve souvent dans le discours des "anti-écologistes", cela dit.
L'empathie envers les animaux n'empêche pas la compassion vis à vis des êtres humains... On peut tout à fait militer pour une meilleure prise en compte des droits des animaux
ET pour le droit de chacun à vivre dans des conditions décentes. Ces deux choses n'ont rien d'incompatible.