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Société 12/03/2010 à 16h49
Les Déboulonneurs à nouveau à la barre
Deux membres du collectif anti-pub les Déboulonneurs comparaissaient vendredi matin devant le tribunal correctionnel de Paris, pour avoir barbouillé des panneaux publicitaires sur les Champs-Elysées en 2008.
C'est la douzième fois que des militants de ce collectif passent à la barre. Et n'ont pour l'heure jamais obtenu de relaxe. Ce vendredi, plusieurs personnalités sont venues défendre ces initiatives de désobéissance civile.
Yvan Gradis, écrivain de 51 ans, et Arthur Lutz, 29 ans, avaient été interpellés il y a deux ans, en pleine séance de barbouillage de panneaux publicitaires sur les Champs-Elysées. Depuis 2005, les Déboulonneurs cherchent à alerter l'opinion publique quant à la propagation de la publicité dans les villes et à faire réagir les responsables politiques, notamment par rapport aux tailles des affichages, jugées bien trop importantes.
Les deux prévenus étaient accompagnés ce matin de six camarades «comparants volontaires», qui demandaient à être jugés par solidarité. Une requête acceptée par le tribunal.
«Je veux leur témoigner mon respect et mon admiration»
Les huit Déboulonneurs, debouts côte à côte, ont essayé de justifier leurs actes. Mais, devant un peu moins d'une centaine de personnes, ce sont surtout les prestations des témoins, invités par les prévenus, qui ont retenu l'attention.
Premier à intervenir, Jacques Muller, sénateur Vert du Haut-Rhin, pointe l'échec des législateurs sur les questions de réglementation de l'affichage publicitaire et la nocivité de certains messages pour les enfants. Il soutient pleinement les actes de désobéissance civile dont se prévalent les barbouilleurs. «Je veux leur témoigner mon respect et mon admiration. Ils mettent à l'honneur la notion de citoyen.»
L'ambiance est détendue et les arguments s'enchaînent, entrecoupés des questions du président ou de l'avocat de la défense, Me William Bourdon. «Est-ce que vous diriez que des promesses fortes (de la part des législateurs, ndlr) n'ont pas été tenues?», demande ce dernier au parlementaire. «C'est ce qui s'appelle une question ouverte», ironise le président.
«La publicité, cette arme de destruction massive»
Eclats de rire dans la salle, puis c'est au tour du professeur Claude Got, 73 ans, de venir en aide aux Déboulonneurs. «Je vais essayer de résumer quarante années d'études sur la publicité, cette arme de destruction massive», attaque-t-il. Il s'en prend à la publicité dans son ensemble, qui ne serait que de «la séduction tarifée» et développe un long argumentaire, décliné en plusieurs chapitres : la pub sur les voitures, celle sur l'alcool... Le président du tribunal l'interrompt. Claude Got semble déçu: «Un débat comme celui-là, il devrait durer trois jours!»
Le dernier à venir s'exprimer: Hervé Kempf, journaliste scientifique et auteur d'ouvrages sur l'articulation entre les problématiques sociales et écologiques, sur le mode «la pub nuit à la planète».
Fin de l'audience. Le président du tribunal a décidé de reporter au 19 mars le prononcé des réquisitions. «Je suis comblé. L'idée d'allonger ce procès plutôt que de le raccourcir ne peut être qu'une bonne nouvelle», a réagi le Déboulonneur Yvan Gradis.
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http://www.liberation.fr/societe/0101624177-les-deboulonneurs-a-nouveau-a-la-barre
La pub est partout, tout le temps, trouvez vous que c'est trop ?
Pensez-vous qu'il soit juste de la taxer de "lavage de cerveaux" ?....
