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MessagePublié: 23 Mars 2010, 15:57 
Lueur dans la nuit
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La famille de Robert Boulin demande la réouverture de l'enquête sur sa mort
LEMONDE.FR avec AFP | 23.03.10 |

La fille de l'ancien ministre du travail Robert Boulin a officiellement demandé, mardi 23 mars, la réouverture de l'enquête sur la mort de son père en 1979, s'appuyant sur de nouveaux témoignages faisant état d'un assassinat politique et non d'un suicide. L'avocat de Fabienne Boulin-Burgeat, Olivier Morice, a déposé auprès du nouveau procureur général de Paris, François Falletti, une requête afin qu'il sollicite la réouverture de l'enquête pour "charges nouvelles".

Ministre de Valéry Giscard d'Estaing pressenti pour Matignon, Robert Boulin avait été retrouvé mort dans 50 cm d'eau dans l'étang du Rompu à Saint-Léger-en-Yvelines (Yvelines) le 30 octobre 1979. Officiellement, il s'est suicidé en absorbant des barbituriques après avoir été mis en cause dans une affaire immobilière à Ramatuelle (Var)..

Fabienne Boulin-Burgeat veut "faire reconnaître que son père ne s'est pas donné la mort mais qu'il a été assassiné", selon son avocat. Cette nouvelle demande de réouverture de l'enquête - une première avait été rejetée en 2007 - fait suite à la révélation par France Inter en octobre de nouveaux témoignages accréditant la thèse d'un assassinat.

L'ancien ministre gaulliste Jean Charbonnel a affirmé ainsi que Robert Boulin aurait été victime d'un "règlement de comptes politique" et qu'Alexandre Sanguinetti, figure du parti gaulliste et membre influent du Service d'action civique (SAC), avec qui il en avait discuté, était du même avis. Ce que sa fille, Laetitia Sanguinetti, confirme. Une enquête judiciaire, ouverte à la suite d'une plainte de la famille pour homicide volontaire en 1983, s'était conclue par un non-lieu en 1991.

Pour en savoir plus :

- Voir le reportage de France 2 (43 minutes) diffusé le 21 mars dans le magazine 13:15 le dimanche. Des extraits sont disponibles sur Rue89.

- Lire le dossier de France Inter avec de nombreux témoignages dont celui de Jean Charbonnel.

- En octobre, Bakchich avait également consacré un dossier à l'affaire.


http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/03/23/la-famille-de-robert-boulin-demande-la-reouverture-de-l-enquete-sur-sa-mort_1323207_3224.html#ens_id=1323206


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30 octobre 1979, au petit matin, le corps de Robert Boulin est retrouvé dans cinquante centimètres d’eau, dans un étang de la forêt de Rambouillet, dans les Yvelines.

Le choc est immense. Ministre du Travail et de la Participation, Robert Boulin, gaulliste réputé pour son intégrité et sa force de travail, faisait partie des successeurs potentiels à Raymond Barre pour Matignon. Ce que Valéry Giscard d’Estaing a confirmé publiquement lors d’un colloque le 2 mars 2009, au Sénat. Député-maire de Libourne, Robert Boulin avait passé plus de 15 ans (un record) dans les ministères de la République, au service du général de Gaulle, de Georges Pompidou puis de Valéry Giscard d’Estaing.

Boulin s’opposait vigoureusement au président du RPR, Jacques Chirac, soutenu dans l’ombre par les hommes du SAC (Service d’action civique) de Charles Pasqua et les réseaux de Jacques Foccart, « Monsieur Afrique » du gaullisme.

Officiellement, Robert Boulin se serait suicidé à cause d’une histoire immobilière, dans laquelle le ministre avait en réalité été abusé par un escroc, proche de Jacques Foccart, Henri Tournet, décédé, selon nos informations, en janvier 2008, à Santiago du Chili où il s’était retiré.

Très vite, la famille Boulin ne va plus croire au suicide, mais à l’assassinat. En juin 1983, elle dépose plainte pour « homicide volontaire ». Mais en mars 1992, la justice conclut à un non-lieu.

En 2007, la fille de Robert Boulin, Fabienne, réclame une réouverture d’information judiciaire sur la base d’éléments nouveaux révélés par la presse (Canal + et France-Inter), puis dans un livre (« Un homme à abattre », Fayard) publié par l’auteur de ces lignes. Requête refusée en octobre 2007 par Laurent Lemesle, le Procureur général de la Cour d’appel de Paris, ex-conseiller pour les affaires de justice de Jacques Chirac.

Aujourd’hui, France Inter apporte de nouveaux éléments au dossier Boulin, accréditant la piste criminelle.

Parmi ces éléments :

• Un ancien assistant des médecins légistes ayant participé à la deuxième autopsie de Robert Boulin en 1983 parle pour la première fois publiquement d’un « coup » derrière le crâne du ministre et de la trace d’un « lien » au poignet.

• L’ex-ministre gaulliste Jean Charbonnel dévoile les confidences d’Alexandre Sanguinetti sur l’« assassinat » de Robert Boulin. Des propos confirmés par la fille d’Alexandre Sanguinetti. Jean Charbonnel déclare : « Je n’ai plus de doute : Robert Boulin a été assassiné ».

• Un ancien policier, aujourd’hui conseiller national UMP dans la 3ème circonscription de Vendée, affirme que son oncle, « indic » infiltré dans le « milieu » pour le compte de la police, aurait assisté à l’assassinat de Robert Boulin, avant d’être abattu un an plus tard dans une fusillade.

• Un ancien fonctionnaire du SRPJ de Versailles -service de police chargé à l’époque de l’enquête sur la mort de Boulin- affirme aujourd’hui ne « plus croire au suicide » et met en doute le témoignage de certains de ses collègues à l’époque.

• Des écoutes téléphoniques de novembre 1966 révèlent que le Procureur général en charge de l’affaire Boulin, qui s’est rendu sur place dans la nuit du 29 au 30 octobre 1979 avant la découverte officielle du corps, était intimement lié aux réseaux Foccart et faisait libérer des truands. Ce que confirme l’ancien patron de l’OCRB (Office central de répression du banditisme) Lucien Aimé-Blanc.

• Un ancien acteur du BTP raconte pour la première fois publiquement comment trois semaines avant la mort de Robert Boulin un responsable du RPR lui tient cet étrange propos : « Boulin a cru que c’était arrivé. Le problème sera bientôt réglé. On n’en entendra plus parler ! »

• 30 ans après la mort du ministre, la CIA (Central Intelligence Agency) refuse toujours de « déclassifier » le dossier Boulin, pour des raisons notamment de « politique étrangère ».

D’autres témoignages inédits et documents sont à retrouver dans ce dossier spécial, 30 ans après la mort de Robert Boulin.


http://sites.radiofrance.fr/franceinter/ev/fiche.php?ev_id=1004


Un des cadavres dans les placards de la cinquième République qui prend sans doute le plus de place, tout y est : une escroquerie, de la politique, une enquête bâclée, des dossiers qui disparaissent, des témoins jamais entendus, le SAC et quelques barbouzes de la grande époque... Alors, suicide d'un homme blessé dans son honneur, ou assassinat politique ?...

J'étais tombée sur le documentaire de France 2 dimanche, et je l'avais suivi jusqu'au bout, plutôt bien fait pour résumer l'affaire.

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MessagePublié: 09 Juin 2010, 15:46 
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Bon bah... autant suivre l'affaire ( même si visiblement, je ne sais pas si ça vous passionne les vieilles énigmes politico-judiciaires... :mrgreen: ).

http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2010-06-08/justice-affaire-boulin-des-pieces-du-dossier-disparaissent-mysterieusemen/920/0/464117

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AFFAIRE BOULIN - Des pièces du dossier disparaissent mystérieusement


Le procureur général de Paris refuse de rouvrir l'enquête sur la mort en 1979 de Robert Boulin, ministre du président Valéry Giscard d'Estaing, un des dossiers judiciaires les plus controversés de la Ve République.

Le magistrat, François Falletti, a estimé dans un communiqué que les éléments présentés par la fille de l'ancien ministre du Travail, Fabienne Boulin-Burgeat, n'apportaient rien de nouveau. Il confirme cependant qu'une partie du dossier et des pièces ont disparu. Une enquête a été ouverte par le ministère. Ancien résistant et figure de la majorité, Robert Boulin avait été retrouvé noyé dans une faible profondeur d'eau d'un étang le 30 octobre 1979, à Saint-Léger-en-Yvelines. Il avait absorbé une très forte quantité de barbituriques. Après une première enquête entre 1983 et 1992, la justice a conclu à un suicide, dû au désespoir provoqué par la possible implication du ministre dans un scandale immobilier. Fabienne Boulin-Burgeat soutient la thèse d'un assassinat politique. Le dossier est loin d'être refermé puisque le procureur général a précisé qu'il était juridiquement possible de déposer une nouvelle plainte pour "assassinat".


Me Olivier Morice, avocat de Fabienne Boulin, a regretté la décision du procureur général. "Nous allons examiner l'opportunité d'une plainte", a-t-il dit à Reuters. Le magistrat a conclu qu'il n'était pas possible de procéder lui-même à la réouverture du dossier, dit-il. "Les éléments invoqués ne constituent en toute hypothèse pas des charges nouvelles (...), mais des demandes de réorientation d'enquête dans un sens différent", explique-t-il.


Disparition des scellés

Le magistrat confirme cependant qu'un tome de la procédure d'enquête et une série de scellés ont disparu. "Ces pièces ont pu être reconstituées en copie, mais les scellés ne sont évidemment plus exploitables. Les recherches se poursuivent activement pour les retrouver", écrit-il. Me Morice annonce son intention de porter plainte contre l'État pour "dysfonctionnement du service public de la justice". De son côté, la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie a décidé d'ouvrir une enquête administrative confiée à l'Inspection générale des services judiciaires (IGSJ), a dit son cabinet.


De telles disparitions ne sont pas rares dans le monde judiciaire français, où il n'existe aucun système d'archivage des pièces relatives aux affaires considérées comme closes. Fabienne Boulin faisait valoir les affirmations de l'ancien ministre gaulliste Jean Charbonnel estimant que Robert Boulin avait été victime d'un "règlement de comptes politique". Il rapportait qu'Alexandre Sanguinetti, autre figure du parti gaulliste mort en 1980, pensait la même chose. Etaient aussi mis en avant divers témoignages de personnes intervenues après la découverte du corps du ministre, et faisant état d'éléments jugés non concordants avec un suicide.


"Les témoignages qualifiés de nouveaux, soit ne le sont pas, soit sont constitués de relations indirectes de propos très généraux tenus par des personnes décédées depuis longtemps et relatifs à leur propre opinion sur l'affaire", répond le procureur général dans son communiqué. Le magistrat refuse aussi la demande d'une recherche d'empreintes génétiques sur les timbres des huit lettres postées personnellement le 29 octobre 1979, selon des témoins, par Robert Boulin, annonçant son geste et reçues par la police, des avocats, des médias et différentes personnalités.
Cet élément matériel est pour la justice une preuve incontournable du suicide, les brouillons de ces lettres ayant même été retrouvés. Fabienne Boulin pense qu'il s'agit de faux. Selon le procureur général, "des analyses ADN ne pourraient en aucune façon faire l'objet d'une comparaison utile, dans la mesure où jamais aucune personne n'a été mise en cause ou hors de cause dans ce dossier". Une précédente demande de réouverture du dossier avait déjà été rejetée en octobre 2007.


Comme par hasard, j'ai envie de dire.... :roll:

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MessagePublié: 09 Juin 2010, 16:31 
Chercheuse de ptite bête
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Inscription: 06 Août 2009, 09:31
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Localisation: Paris et parfois plus loin.
Et oui, les preuves disparaissent plus vite que leur ombres dans cette sombre affaire. (allitération!)
Ce que j'ai aimé hier au journal, c'ets la justification du substitut du proc' "ho ben elles étaient rangé avec d'autres trucs dans un meuble, comme il y a beaucoup de passage quelqu'un a du les prendre".

Ralala, et après ils nous cassent les bonbons avec la confidentialité à un point! C'est beau!

Bref de toute façon d'après le juge, ces preuves n'auraient absolument pas permis de relancer l'affaire donc bon dans un sens tant pis... :mrgreen:

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Comme ce serait drôle de ressortir parmi ces gens qui marchent la tête en bas ! Les Antipodistes, je crois...

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