Okja : ça a l'air fort sympathique !

Pourquoi ne peux-tu pas le voir ?


Pour moi, c'est... le type de cinéma que personne ne devrait payer pour voir. Les films bancals, avec des invraisemblances à tous les coins, des personnages à la c*n, avec pour seule intrigue les coups de feu et explosions, etc.
Mais d'un autre côté, je me rends bien compte que même ça, c'est subjectif, et que j'aime bien Mr. and Mrs. Smith en dépit du fait qu'il est bancal, bourré d'invraisemblances, de personnages à la c*n, de coups de feu et d'explosions. Je n'ai donc plus qu'à me taire.

Parce qu'il fait partie des films exclusifs Netflix, et qu'il ne va sortir qu'exceptionnellement dans quelques salles (et encore, c'est pas sûr).

Et en dehors du fait que ça me saoule de devoir encore payer un abonnement à quelque chose (c'est pas comme si je payais déjà une redevance et abonnement FAI... ), je trouve assez puante cette idée de privatisation de la culture et des contenus culturelles. Je trouve que c'est une forme de fascisme libéral, et ça me dégoûte assez sur le tour que prend cette société de consommation, en fait...

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Même si on ne nous laisse qu'une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d'elle il y aura toujours le ciel tout entier.
Etty Hillesum, Une vie bouleversée

Là aussi, nous sommes d'accord !

Nan, "grosse daube", c'est le nom que les critiques crédibles donnent au cinéma français.

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"A vaincre sans péril, on s'embête beaucoup moins" Pierre Corneille, Le Cid

Disons que pour moi "grosse daube", c'est l'avis à l'emporte-pièce du conso-spectateur qui n'a pas beaucoup de recul en matière de cinéma...

Bon, il est clair qu'il est des films qui ne seront pas ma tasse de thé (et c'est rien de le dire), type comédies avec Kev Adams, ou le film d'auteur bobo sur les errements sentimentaux de quarantenaires parisiens CSP+... M'enfin bon, c'est quand-même pas la totalité du cinéma français (même si il y a encore beaucoup trop de copies de films avec Kev Adams dedans, si vous voulez mon avis)... n'empêche qu'on s'en sort aussi pas mal sur les films policiers/films noirs par exemple, ou sur l'étude mœurs... même si ça manque de fantastique et de SF, on est d'accord.
Ce qui est dommage, parce que je suis persuadée que l'approche française, peut-être plus psychologique et plus proche de la dimension humaine d'un sujet. Sans compter qu'on a d'excellents auteurs de genre, qu'on l'on pourrait totalement adaptés (je ne comprends pas pourquoi aucun roman de Brussolo n'a encore été adapté, par exemple...).


D'ailleurs, en parlant de cinéma français... K.O :
Je pitcherai le truc avec la fameuse citation : est-ce Lao Tseu qui rêve qu'il est un papillon, ou le papillon qui rêve qu'il Lao Tseu ?... Le Lao-Tseu (ou le papillon, allez savoir...) en question est un cadre dirigeant d'une grande chaîne de télévision, plutôt un sale type, hautain, égoïste, et souvent cassant avec ses subalternes comme avec sa compagne... Justement, un subalterne mal-mené craque et lui tire dessus. Après quelques temps de coma, il se réveille... mais son monde n'est plus vraiment le même.
Malgré un léger manque de rythme (disons que perso, j'aurais resserré les coutures pour rendre le film plus direct et tendu... ), l'ensemble se laisse plaisamment regarder. Le sujet est original, à la fin, on n'est pas sûrs de savoir comment prendre le film (c'est à dire qu'on se pose pas mal de questions sur des points de détail), la réalisation soignée et esthétique (les couleurs froides et la photo nette rappellent très clairement celles des Revenants, du même réalisateur), et le casting impeccable. (Laurent Laffite est parfait dans le rôle du type parfaitement détestable... )

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Même si on ne nous laisse qu'une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d'elle il y aura toujours le ciel tout entier.
Etty Hillesum, Une vie bouleversée

Mmm ... la frontière entre culture et consommation est mince ... la plupart des bibliothèques sont libres d'accès (je sais de quoi je parle), les initiatives de quartiers d'échanges de livres se multiplient, j'oserais même dire que wikipédia est du savoir (léger, et à creuser) partagé. Tout n'est pas à jeter.

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"Tout croire et ne rien croire sont deux solutions également commodes, qui l'une comme l'autre nous dispensent de réfléchir." H. Poincaré

Ouais mais justement... le principe de Netflix, c'est quand-même juste l'inverse du partage...
(et je suis peut-être pessimiste et cynique vis à vis de l'être humain... mais j'ai tendance à penser que les élans ouverts vers le partage et la gratuité etc... sont minoritaires, et vont finir se faire écraser par les logiques matérialistes, capitalistes et consuméristes... mais j'espère que j'ai tort... mais je suis pas persuadée... )

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Même si on ne nous laisse qu'une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d'elle il y aura toujours le ciel tout entier.
Etty Hillesum, Une vie bouleversée

Heu... Chimère... Pour ce qui me concerne, j'ai utilisé l'expression 'grosse daube' comme un résumé. Deux mots sont plus faciles à caser dans une phrase lisible que 'type de cinéma que personne ne devrait payer pour voir ; films bancals, avec des invraisemblances à tous les coins, des personnages à la c*n, avec pour seule intrigue les coups de feu et explosions, etc.' !

Exemple : Oblivion et Edge of Tomorrow (oui, deux films de Tom Cruise). Toutes les cases de ma liste ci-dessus sont cochées ! Critiques détaillées sur demande...!

Quant au capitalisme : il doit s'étendre. C'est une condition sine qua non de son fonctionnement. Comme nous vivons sur une planète non infinie, le capitalisme doit récupérer au maximum tout ce qui peut lui permettre de faire du profit. Dommage pour la culture...

Je n'ai pas vu Oblivion, mais Edge of Tomorrow, sans être parfait, ne m'avait pas semblé si mal... et au moins divertissant. (après, dans les histoires de temporalités, il y a toujours des couacs pour faire avancer l'histoire je suppose)...

Bon sinon...
Vu cette après-midi : The Last Girl... (d'ailleurs, on a simplifié le titre mais le titre anglophone exact est plus parlant, c'est en fait le sous-titre français "Celle qui a tous les dons" : The Girl with all the gifts).
Et bien, c'est très bien.

Ce n'est pas un film de zombies dans la version "fuyons les zombies" (même s'il y a forcément un peu de ça, ce n'est ni le cœur de l'intrigue ni son argument...)... mais plutôt dans la lignée de ceux qui interroge sur l'humanité des zombies, et se faisant, le limites de l'humanité dans l'éthique.
C'est aussi une histoire post-apocalyptique épousant une réflexion sur l'évolution, le changement et le sens de l'histoire, mais aussi sur l'éducation, la transmission...
Bref, il y a pas mal de pistes de réflexions...
L'histoire est entre le récit d'aventure de survie et le conte philosophique... visuellement, c'est très beau. Une lumière dorée sépia, légèrement brumeuse qui donne de la poésie et une respiration solaire, sans pour autant occulter des passages violents, voire gores, et des points de tensions efficaces, le tout dans des paysages post-apocalyptiques, où la Nature reprend le dessus sur les villes et les activités humaines, dont il ne reste presque des ruines (peut-être parce que symboliquement, c'est l'humanité elle-même qui est en ruine).
Certains plans sont franchement sublimes : ...

Le casting est parfait, Glenn Glose impressionne notamment dans un rôle très rare dans sa carrière...


Un seul point négatif : on était que 3 dans la salle (bon ok, c'était à un horaire où il y a généralement peu de monde, mais quand-même)... du coup, si vous voulez le voir (ce que je vous conseille), bah va peut-être pas falloir trop traîner...

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Même si on ne nous laisse qu'une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d'elle il y aura toujours le ciel tout entier.
Etty Hillesum, Une vie bouleversée

George Romero vient de s'éteindre c'est peut-être l'occasion de re(voir) sa Nuit des morts-vivants.