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MessagePublié: 02 Novembre 2011, 11:49 
Lueur dans la nuit
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Ne laissez pas le chaos du monde vous déprimer

Non, nous ne sommes pas tous malheureux et au bord de la dépression. Mais nous souffrons tous car notre cerveau n'est tout simplement pas équipé pour le monde du 21ème siècle. Nous sommes atteints à des degrés divers d'un désordre psychologique lié à notre éloignement du monde naturel dont nous sommes issus.

C'est l'explication avancée à la difficulté grandissante que nous éprouvons les uns et les autres à retrouver des bonheurs simples et des joies spontanée par Andrew Weil. Il est Professeur de médecine à l'Université de l'Arizona et est le gourou de la médecine alternative le plus célèbre aux Etats-Unis, auteur de nombreux livres à succès dont le dernier est titré Spontaneous Happiness («La joie spontanée»).

Sur le site The Daily Beast-Newsweek, Andrew Weil explique que la dépression est «un désordre de la vie moderne dans un monde industrialisé… En général, les pays où le mode de vie est le plus éloigné des standards modernes, les gens ont le plus faible taux de dépressions». Il ajoute que selon son expérience, «plus les gens possèdent moins ils ont de chance d'être satisfaits».

Andrew Weil a pris pour exemple aux Etats-Unis la secte religieuse des Amish qui refuse la modernité et a un mode de vie rural très proche de celui du 18ème siècle. Le nombre de dépressions au sein de la communauté Amish est dix fois inférieur à celui des autres Américains. Le psychologue Martin Seligman de l'Université de Pennsylvanie, autorité reconnue qui a étudié les Amish et de nombreuses cultures dites pré-modernes, estime «qu'il existe bien quelque chose dans la vie moderne qui crée un sol fertile à la dépression».

Pour Andrew Weil, le constat est le suivant: «nous sommes de plus en plus nombreux à être sédentaires, à passer la plupart de notre temps à l'intérieur des bâtiments et des habitations. Nous mangeons de la nourriture industrielle altérée de ses origines naturelles et cela a un impact sur l'activité du cerveau et notre humeur. Nous sommes submergés par un flot sans précédent d'informations et de stimulations dans cet âge de l'internet... et tout cela contribue à affecter notre santé émotionelle et physique». Il souligne que les comportements associés avec la dépression - la réduction de l'activité physique et des contacts humains, la recherche sans fin de distractions, la consommation d'une alimentation industrielle - sont des comportements de plus en plus répandus volontairement ou non.

Les humains ne sont tout simplement pas conçus pour cela. Ils ont évolué pour s'adapter à leur environnement naturel et pour s'associer étroitement au sein de groupes sociaux. Cela assure un équilibre émotionnel naturel qu'il est de plus en plus difficile à trouver.

Alors pour corriger le décalage grandissant entre le monde moderne et «nos cerveaux et corps anciens», Andrew Weil recommande de modifier notre mode de vie, de faire de l'exercice physique, d'améliorer notre sommeil, de passer plus de temps au soleil, de manger plus de poissons, de multiplier les relations sociales…

Mais si Andrew Weil est un promoteur des médecines alternatives, il tient pourtant, et c'est à souligner, à en montrer également les limites. Il a notamment expliqué vigoureusement sur CNN, après le décès de Steve Jobs, le cofondateur d'Apple, que les médecines alternatives n'offrent pas de traitements dignes de ce nom pour soigner les cancers.



http://www.slate.fr/lien/45785/psychologie-depression-monde-moderne-medecine-alternative

Je dois dire que c'est une question qui vaut la peine d'être posée... :think:
Pourquoi est-ce en occident que l'on constate le plus de dépressions, alors que nous sommes censés avoir tout pour être heureux, finalement ?...
Et le flots d'informations anxyogènes (surtout en ce moment) ne finit-il pas par nous taper purement et simplement sur le système nerveux...?

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Même si on ne nous laisse qu'une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d'elle il y aura toujours le ciel tout entier.
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MessagePublié: 02 Novembre 2011, 12:47 
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Ça dépend peut-être aussi des individus, tout bêtement. Moi, j'ai peu de choses comparé à des bourgeois qui vivent bien, mais je m'en sors bien mieux que les gens qui sont sous le seuil de pauvreté. Et je suis pas malheureux ! :o

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MessagePublié: 02 Novembre 2011, 14:25 
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Je ne sais pas si l'on peut résumer la "dépression" (en tant que maladie individuelle ou mal social) à ce que l'on possède ou pas, à ce l'on gagne financièrement parlant ou à nos conditions matérielles de vie.
Je ne dis pas que cela ne joue pas (il est clair qu'il vaut mieux vivre dans une maison au chaud avec de quoi s'acheter à manger que sur un bout de trottoir, on est d'accord).
En même temps, il est visible que cela ne fait pas tout...

Souvent, on entend la phrase que tu emploies, justement : "Je ne suis pas malheureux", "Il y a de pires situations que la mienne".
Or, dire "Je ne suis pas malheureux", cela ne signifie pas pour autant "Je suis heureux".
On peut avoir tout ce que l'on peut espérer (du travail, un toit sur la tête, de quoi manger, des relations sociales etc...), et pour autant ne pas pouvoir dire "Je suis heureux"...

Je pense qu'en grande partie, c'est le fonctionnement même de notre société qui est profondément anxiogène : on est, finalement, dans une sorte de "zone grise", où l'on sait que l'on ne sera pas forcément confronté à de grandes catastrophes (disons qu'aucune guerre ne nous menace encore, nous ne risquons pas de nous faire croquer par un fauve etc...), et en même temps, nous nous faisons une montagne de ce qui peut-être n'en vaut pas la peine, parce que nous sommes "entraînés" à cela. Tout petits déjà, l'école nous impose la compétition malsaine des notes. On doit se projeter dans l'avenir, pour savoir ce que l'on veut faire plus tard, tandis que les infos nous martellent les chiffres du chômage... Adulte, on est confronté au reporting d'objectifs, aux petits chefs, avec la crise en bruit de fond...

Donc, je ne trouve ni stupide, ni choquant l'une des idées forces de l'article, à savoir que la vie dans des sociétés moins opulentes que la notre, voire primitive, est moins source de dépression et d'anxiété.
Certes, il y a moins de "biens" en tout genre, la santé est moins bien suivie(quoique... ), certains tabous sont encore écrasants etc... mais finalement, on vit plus dans l'instant présent, on ne se projette pas.
Là, on est dans une société dont l'ombre portée, dont l'avenir nous est présenté comme nécessairement pire que le présent... donc forcément, on craint de perdre ce que l'on a, on a peur de manquer etc...

Au final, la question fondamentale de l'article est : ce monde est-il humain ?

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MessagePublié: 02 Novembre 2011, 19:08 
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Je dirais pour ma part que la déprime est un luxe. Pour déprimer, il faut avoir le temps de réfléchir à sa condition et à celle du monde - suffisamment longtemps pour réaliser que c'est pas joli-joli. Les gens qui travaillent douze heures par jour pour assurer une maigre pitance n'ont pas ce loisir.

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Je suis le grincement dans les poutres. Le battement d'ailes dans la cheminée. Les petites marques de dents dans la pêche. Je suis BATMAN FRUGIVORE. - Charles Montgomery Plantagenet Schicklgruber Burns.


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MessagePublié: 02 Novembre 2011, 22:47 
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Cortex a écrit:
Je dirais pour ma part que la déprime est un luxe. Pour déprimer, il faut avoir le temps de réfléchir à sa condition et à celle du monde - suffisamment longtemps pour réaliser que c'est pas joli-joli. Les gens qui travaillent douze heures par jour pour assurer une maigre pitance n'ont pas ce loisir.


Préjugé répandu et inexact.

Il y a un article gag à ce sujet sur la Désencyclopédie, cadeau :

http://desencyclopedie.wikia.com/wiki/D%C3%A9pression

Sérieusement : la dépression est une maladie reconnue, pas un luxe - et la 5 ème cause mondiale de décès. Je ne ferai pas l'affront inutile de poster une centaine de liens invalidant la théorie du bovarysme, sauf si ça insiste.


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MessagePublié: 03 Novembre 2011, 11:18 
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Chimère a écrit:
Je pense qu'en grande partie, c'est le fonctionnement même de notre société qui est profondément anxiogène


Cela joue effectivement une grande part selon les sociologues, et la France semble d'ailleurs particulièrement touchée par le problème à en juger par sa consommation record d'antidépresseurs. Le fait est que nos conditions de vie deviennent effectivement de plus en plus stressantes et nous amènent souvent à nous sentir agressés de toute part, que ce soit au travail, dans le cercle amical ou familial etc...

Ceci étant, le problème de la dépression est complexe et peut aussi bien avoir pour cause des facteurs environnementaux, biochimiques, génétiques et/ou psychosociaux. Il ne faut pas oublier que la dépression est une véritable maladie, contrairement à la déprime qui ne se manifeste que par le biais d'épisodes passagers.

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MessagePublié: 03 Novembre 2011, 19:29 
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Salaryman a écrit:
Sérieusement : la dépression est une maladie reconnue, pas un luxe - et la 5 ème cause mondiale de décès. Je ne ferai pas l'affront inutile de poster une centaine de liens invalidant la théorie du bovarysme, sauf si ça insiste.


Je me suis mal exprimé : je n'entendais pas "dépression" au sens clinique du terme.

D'ailleurs en fait... j'ai écrit "déprime", pas dépression. Alors faudrait peut-être voir à se calmer, hein.

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MessagePublié: 03 Novembre 2011, 21:34 
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Y'a pas de mal.


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MessagePublié: 09 Novembre 2011, 23:14 
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On est nés, il ne peut rien nous arriver de pire, comme le dit souvent une de mes connaissances.

http://en.wikipedia.org/wiki/Blue_Monday_%28date%29

et...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ac%C3%A9die

l'acédie, ancien péché capital, qui partage des points communs avec les syndromes de la dépression. Blue Monday, une équation bidon cherchant à déterminer le jour le plus déprimant de l'année.

Peut-être que la dépression est plus ou moins directement liée à l'expansion urbaine ces deux derniers siècles.

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"Je suis l'invention. L'inventeur ne devrait pas tarder à arriver." Charles Addams, The New Yorker, 1988.


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MessagePublié: 10 Novembre 2011, 13:36 
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Inscription: 21 Octobre 2011, 14:19
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Il y a un ouvrage intéressant de l'historien Georges Minois sur le sujet : Histoire du mal de vivre. De la mélancolie à la dépression (La Martinière, 2003).

Je n'avais que commencé à le lire il y a quelques années, mais je vais essayer de le trouver en bibliothèque et de le lire entièrement, parce que je crois me souvenir de certaines idées très intéressantes quant à l'apparente montée de la dépression dans le monde contemporain.


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