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Culture générale... http://www.paranormal-encyclopedie.com/forum/viewtopic.php?f=17&t=2428 |
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Auteur: | Chimère [ 18 Janvier 2012, 11:03 ] |
Sujet du message: | Culture générale... |
C'est une sorte de mouvement de fond, tant dans l'éducation que dans la perception plus "globale" de la culture générale qu'illustre cet article, finalement... autant j'ai du mépris pour l'attitude pédante et le snobisme de certains intellectuels (bobos parisiens...... ![]() Autant je suis inquiète de voir ce genre de "nivellement par le bas" et d'attitude qui vient finalement "sacraliser" ou normaliser en tout cas une forme d'utilitarisme et de pragmatisme dans notre rapport à la connaissance, à l'art, à l'apprentissage, au savoir, voire même dans les relations humaines (ce que je trouve, personnellement, le plus triste et affligeant...). Parce que j'ai toujours considéré que ce qui faisait de nous des êtres humains c'est justement ce qui ne nous étaient surtout pas "utile". Sans culture, sans rêveries, sans abstraction, sans art, sans relations humaines déjà basées sur l'affection, la compréhension ou l'empathie... nous ne sommes plus des êtres pleinement et véritablement humains... Nous ne sommes même plus des animaux d'ailleurs... Je me demande ce que nous sommes alors... des robots au service du grand capital ? Des pions aveugles dans un système sans âme ? ![]() http://www.slate.fr/story/48783/culture-general-science-po |
Auteur: | Ar Soner [ 18 Janvier 2012, 11:50 ] |
Sujet du message: | Re: Culture générale... |
Il y a "culture générale" et "culture générale". Je ne pense pas être un ignare, mais j'ai toujours obtenu des scores exceptionnellement mauvais aux concours auxquels je participais. Pourquoi ? Parce que ma culture se limite à certains sujets (histoire ancienne, cultures du monde, sciences, musique, monde naturel...) et en délaisse d'autres, justement ceux qui sont jugés comme "nobles" par les élites intellectuelles dont tu parles (la littérature - essentiellement française, l'histoire - essentiellement française et post-révolutionnaire...). C'est exactement ce dont parle l'article, et sur ce point, je suis entièrement de l'avis de l'auteure. Au demeurant, oui, les personnes issues de Sciences-Po sont destinées à devenir des gestionnaires, pas des artistes. Je ne pense donc pas qu'avoir lu tout les Camus, ni que pouvoir donner les dates exactes de vie et de mort de Louis Philippe soient un prérequis indispensable pour faire cette école... Ce n'est pas même pas un gage de qualité du qualité du candidat, en terme d'ouverture d'esprit, de justesse du jugement, de non-conformisme... ... Alors qu'à l'inverse, les systèmes à l'anglo-saxonne, qui essayent plutôt de sélectionner les candidats en fonction de leur personnalité (la richesse et l'originalité des hobbies pratiqués) ou de leur engagement (vie associative, projets divers) me semblent nettement plus pertinent. J'ai tendance à penser que les personnes qui ont ce type de parcours sont probablement plus à mêmes de développer des points de vue originaux et d'appréhender la complexité du monde qu'un bataillon d'élèves qui auront passé leur jeunesse à lire les grands classiques de la littérature française. Donc, non : la suppression du concours de "culture générale" ne me choque pas plus que cela. Cela permettra même peut-être de diversifier un peu le profil des élèves qui y rentrent, en ouvrant la porte à des jeunes qui ne sortent pas de l'élite intellectuelle parisienne. Et s'ils sont plus pragmatiques et moins haut-perchés que la cohorte habituelle des gens qui sortent de Science-Po, ma foi, ça ne pourra pas faire de mal au système... loin de là. ![]() Cela étant dit, je suis d'accord avec ce que tu dis à propos du nivellement culturel par le bas auquel on assiste depuis une dizaine d'année. Mais c'est un autre problème, bien distinct et beaucoup plus vaste de cette histoire de concours qui est somme toute assez anecdotique. |
Auteur: | Herr Magog [ 18 Janvier 2012, 12:15 ] |
Sujet du message: | Re: Culture générale... |
Ah, la culture générale... le sujet qui fâche ! Pour moi, la culture générale ça doit être quelque chose qu'on acquiert soi-même au fur et à mesure de sa vie, et pas un ensemble de choses qu'on doit absolument savoir, comme de quoi parle Thérèse Raquin d’Émile Zola ou la vie d'Oscar Wilde. C'est pour ça que j'ai toujours trouvé les épreuves de culture générale un peu discriminatoires... On devrait plutôt parler de "Culture Littéraire" ou de "Culture Historique", non ? ![]() |
Auteur: | Chimère [ 18 Janvier 2012, 14:00 ] |
Sujet du message: | Re: Culture générale... |
Je ne pense pas, du moins je ne l'ai jamais pensé et ce n'est en tout cas pas la manière dont j'envisageais l'épreuve quand je passais moi-même les concours (et sans me vanter, ça a toujours été l'épreuve dans laquelle je réussissais le mieux... celle sur laquelle je comptais pour ramasser des points, en tout cas), que l'enjeu et le principe d'une dissertation de culture générale soit de recracher des connaissances. Mais c'est justement plutôt d'arriver à déterminer une problèmatique sur un sujet donné et d'arriver à articuler sa pensée, au besoin une pensée originale, et de le faire dans une langue française sinon de bonne qualité, ou au moins correcte. C'est un exercice qui est censé montrer, au-delà des connaissances des candidats, sa capacité à réfléchir, à articuler sa réflexion et à l'exprimer. Je pense au contraire que c'était une épreuve qui avait son importance justement pour ça... pour avoir des personnes capables de creuser leur réflexion. Citer: Cela étant dit, je suis d'accord avec ce que tu dis à propos du nivellement culturel par le bas auquel on assiste depuis une dizaine d'année. Mais c'est un autre problème, bien distinct et beaucoup plus vaste de cette histoire de concours qui est somme toute assez anecdotique. Certes, mais justement... l'article que j'ai posté était plus un exemple parmi d'autre pour lancer le sujet de manière plus globale... Citer: Au demeurant, oui, les personnes issues de Sciences-Po sont destinées à devenir des gestionnaires, pas des artistes. Je ne pense donc pas qu'avoir lu tout les Camus, ni que pouvoir donner les dates exactes de vie et de mort de Louis Philippe soient un prérequis indispensable pour faire cette école... Ce n'est pas même pas un gage de qualité du qualité du candidat, en terme d'ouverture d'esprit, de justesse du jugement, de non-conformisme... Comme je le disais, ce n'est pas forcément le coeur d'une dissertation de culture générale. De plus, tous les candidats aux concours (que se soit de la fonction publique, aux grandes écoles, aux écoles de commerce) ont forcément un socle commun de connaissances acquises dans leur scolarité (ils ont tous au moins un bac général, si ce n'est plusieurs années de fac, voire des années de prépa etc... derrière eux), donc l'idée est qu'ils ont déjà des connaissances. L'intêret de cette épreuve était de voir non plus s'ils possédaient ces connaissances (qu'ils doivent nécessairement plus ou moins avoir), mais bien de voir ce qu'ils sont capables de faire avec ces connaissances. Le but d'une dissertation n'est sûrement pas de faire un catalogue de connaissances... Citer: Alors qu'à l'inverse, les systèmes à l'anglo-saxonne, qui essayent plutôt de sélectionner les candidats en fonction de leur personnalité (la richesse et l'originalité des hobbies pratiqués) ou de leur engagement (vie associative, projets divers) me semblent nettement plus pertinent. J'ai tendance à penser que les personnes qui ont ce type de parcours sont probablement plus à mêmes de développer des points de vue originaux et d'appréhender la complexité du monde qu'un bataillon d'élèves qui auront passé leur jeunesse à lire les grands classiques de la littérature française. Hum... par les temps qui courent, posséder Proust ou Camus sur le bout des doigts est sûrement une rareté lorsqu'on a moins de 60 ans... ![]() Il est clair que si Pascal était du 21ème siècle... ça ferait bizarre à BHL... ![]() Après, je trouve, en tout cas de la manière dont est formulé l'article, que l'idée est de privilégier, peut-être en inversant une certaine tendance ?, les gens populaires, extravertis, au détriment d'intellectuels aux personnalités plus effacées en apparence... Je ne suis pas persuadée qu'aduler les pom-pom girls ou les quaterback soit particulièrement une chose positive en terme d'éducation, personnellement... (après, vous pouvez toujours me dire que j'ai toujours eu des problèmes avec les "pom-pom girls" dans ma scolarité, ce qui n'est pas faux non plus... ![]() |
Auteur: | Ar Soner [ 18 Janvier 2012, 18:46 ] |
Sujet du message: | Re: Culture générale... |
Chimère a écrit: Mais c'est justement plutôt d'arriver à déterminer une problèmatique sur un sujet donné et d'arriver à articuler sa pensée, au besoin une pensée originale, et de le faire dans une langue française sinon de bonne qualité, ou au moins correcte. C'est un exercice qui est censé montrer, au-delà des connaissances des candidats, sa capacité à réfléchir, à articuler sa réflexion et à l'exprimer. Sur le fond, je suis d'accord avec toi. Le soucis, c'est que : - ce type d'exercice peut tout à fait se réaliser sans devoir imposer la structure lourde et rigide d'une dissertation, avec thèse antithèse et synthèse, qui est souvent plus embêtante qu'autre chose (notamment dans le fait qu'en antithèse, on est supposé exposer les théories d'un philosophe...). - on pourrait demander aux candidats de disserter sur de vraies problématiques, (et il n'en manque pas : des questions de société, de politique...), plutôt que sur des sujets abscons qui confinent souvent au viol anal de diptère ( « L'histoire nous appartient-elle ? », bah heu... ![]() - tu dis que le but d'une dissertation n'est pas d'étaler sa culture mais de montrer que l'on est apte à écrire un discours structuré et argumenté... Certes. Mais visiblement les intellectuels ont une vision de la chose différente de la tienne, puisqu'ils estiment qu'il est indispensable de disperser dans sa dissertation des références à idées ou écrits de philosophes, voire des citations complètes... Ce qui revient bien, au final, à faire une démonstration de ses connaissances. ![]() Chimère a écrit: De plus, tous les candidats aux concours (que se soit de la fonction publique, aux grandes écoles, aux écoles de commerce) ont forcément un socle commun de connaissances acquises dans leur scolarité (ils ont tous au moins un bac général, si ce n'est plusieurs années de fac, voire des années de prépa etc... derrière eux), donc l'idée est qu'ils ont déjà des connaissances. Il me semble que la plupart des étudiants accèdent à Science Po après le bac, mais qu'il est également possible de l'intégrer en M1 ou en doctorat. Dans tous les cas, je ne suis pas convaincu que tous les candidats aient un même socle de connaissance commun : il varie beaucoup selon les lycées (pour les candidats post-bac... mais cela dit, je ne suis pas sûr que les maigres notions de philosophie inculquées au lycée soient suffisantes pour passer avec succès les épreuves de culture générale de Science-Po, je pense que l'étudiant doit également faire l'effort de se cultiver à côté), et selon les études réalisées (ceux qui sortent de la fac seront clairement désavantagés par rapport à des khagneux, par exemple). Ce genre d'exercice risque donc bel et bien de s'avérer être au final une sélection par le milieu social... Je tiens à préciser que je ne suis pas davantage pour la "discrimination positive" que certains voudraient imposer et généraliser ; mais je pense juste qu'il faut garder à l'esprit que sélectionner les étudiants selon leur connaissance de la littérature ou de la philosophie revient à sélectionner un certain type d'individus issus d'une catégorie sociale plutôt aisée. Chimère a écrit: Hum... par les temps qui courent, posséder Proust ou Camus sur le bout des doigts est sûrement une rareté lorsqu'on a moins de 60 ans... ![]() Il y a deux choses qui me gênent dans ce que tu écris : - tu sembles considérer, comme pas mal d'intellectuels parisiens que nous ne citerons pas, que la culture française dite « classique » (c'est à dire la littérature - essentiellement française - du XIXème et du XXème siècle, la philosophie ancienne et moderne, et l'histoire - essentiellement française et post-révolutionnaire, là aussi, j'insiste) est indispensable à un esprit bien fait et éclairé. Cf. Xavier Patier et Philippe Sollers, pour lesquels la suppression de l'épreuve de culture générale de Science Po va faire des étudiants des "esclaves", "pragmatiques et égotistes", sans "liberté de jugement"... On peut également citer Pierre Nora, qui regrettait : « Nous vivons la fin d’une époque : les jeunes générations n’éprouvent plus le besoin impérieux de lire Balzac pour apprendre à vivre et Stendhal pour apprendre à aimer ». ... Et cela, ça me dérange beaucoup. Le fait de résumer arbitrairement toute la culture à cette culture classique, et de considérer qu'en dehors de cette dernière il n'y a point de salut. Je n'ai jamais dû ouvrir un livre de Proust, de Stendhal ou de Camus de ma vie ; je suis peut-être passé à côté d'une expérience merveilleuse qui allait illuminer mon existence... mais pour être franc, je m'en moque un peu et a priori je ne m'en porte pas plus mal. Cela ne m'empêche pas d'être - je pense - une personne dotée d'un minimum de culture, d'esprit critique et de qualités humaines. On peut se cultiver autrement qu'en lisant Proust, et peut-être même de façon beaucoup plus efficace. Ce qu'on trouve dans la littérature française ou la philosophie, on peut tout à fait le puiser ailleurs, par exemple dans les philosophies asiatiques, ou la culture générale scientifique et l'épistémologie... Ces deux dernières me semblent d'ailleurs bien plus utiles de nos jours, si ce n'est davantage, que la littérature française quand on veut comprendre le monde dans lequel on vit. Voyager ou de s'investir dans un projet, et par cela rencontrer plein de gens ayant chacun quelque chose à dire, c'est également une source de "culture" au sens large du terme. - de manière générale, je me méfie beaucoup de la notion de "système" (« le système ne veut pas des gens qui sortent du moule », « le système pousse à l'inculture », etc...), au moins à peu près autant que du concept de "français moyen". C'est un raccourci trop simple et trop caricatural, servant à désigner une réalité en fait très complexe et hétérogène. Cela revient donc à tomber un peu dans le même travers que les conspirationnistes, qui veulent à tout prix trouver une cause unique et bien identifiée à des situations qui sont le fruit de l'interaction d'une multitude de facteurs plus ou moins flous. Chimère a écrit: Après, je trouve, en tout cas de la manière dont est formulé l'article, que l'idée est de privilégier, peut-être en inversant une certaine tendance ?, les gens populaires, extravertis, au détriment d'intellectuels aux personnalités plus effacées en apparence... Loin de moi l'idée de vouloir jouer au psychologue de base, mais j'ai l'impression que cette remarque n'est pas neutre venant de toi et qu'elle fait directement écho à ta personnalité, non ?.. ![]() Chimère a écrit: Je ne suis pas persuadée qu'aduler les pom-pom girls ou les quaterback soit particulièrement une chose positive en terme d'éducation, personnellement... Je n'ai pas parlé de quaterbacks écervelés ou de pom-pom girls futiles, hein. Juste de gens qui n'auraient pas la "connaissance de la culture classique" exigée par certains intellectuels, mais qui à coté de cela se seraient investis dans une passion particulière, auraient participé à des associations artistiques/sportives, auraient monté des projets humanitaires... Bref, des personnes qui, bien que n'étant pas capable de disserter des écrits de Proust, n'en seraient pas moins bêtes, ni moins libres d'esprit, ni moins capables de développer un raisonnement argumentée. |
Auteur: | Chimère [ 18 Janvier 2012, 19:54 ] |
Sujet du message: | Re: Culture générale... |
Citer: - ce type d'exercice peut tout à fait se réaliser sans devoir imposer la structure lourde et rigide d'une dissertation, avec thèse antithèse et synthèse, qui est souvent plus embêtante qu'autre chose (notamment dans le fait qu'en antithèse, on est supposé exposer les théories d'un philosophe...). Je ne crois pas, enfin je ne sais pas Science Po et je suppose que cela dépende des concours (enfin, je ne suppose pas, je le sais... j'ai vu des annales de concours avec des copies bien notées auxquelles j'aurais mis 2... ![]() Indépendamment de cela, quand on maîtrise bien le truc, crois-moi, suivre ce plan ça aide à avoir un guide et à ne pas partir dans tous les sens, à mettre ses idées en ordre... Citer: - on pourrait demander aux candidats de disserter sur de vraies problématiques, (et il n'en manque pas : des questions de société, de politique...), plutôt que sur des sujets abscons qui confinent souvent au viol anal de diptère ( « L'histoire nous appartient-elle ? », bah heu... ). Peut-être... mais personnellement, je pense qu'être capable de prendre du recul et de la hauteur aide à mieux appréhender le présent... Après, ça dépend des sujets... mais ton sujet, je crois que j'aurais pu pondre une demie-douzaine de pages sans problème (à l'époque où j'étais bien entraînée et affûtée comme un katana... ![]() En fait, c'est presque une mécanique, une fois que l'on sait comment s'y prendre... Le truc, c'est qu'il faut un certain entraînement... Citer: - tu dis que le but d'une dissertation n'est pas d'étaler sa culture mais de montrer que l'on est apte à écrire un discours structuré et argumenté... Certes. Mais visiblement les intellectuels ont une vision de la chose différente de la tienne, puisqu'ils estiment qu'il est indispensable de disperser dans sa dissertation des références à idées ou écrits de philosophes, voire des citations complètes... Ce qui revient bien, au final, à faire une démonstration de ses connaissances. Sauf qu'apprendre des citations par coeur, ça va, tout le monde peut le faire... c'est en grande partie de l'esbrouffe ça... ![]() Dans mes dissert, je replaçais des citations apprises sur internet (il y a 26000 sites pour ça), et à côté l'exemple d'un film que j'avais vu, ou même d'un livre d'un autre genre que j'avais lu (même de la SF, Orwell par exemple, c'est imparable, le Seigneur des Anneaux aussi, ça se replace bien). ça a toujours marché... ![]() (en fait, si on sait comment l'amener, on arrive à recaser à peu près n'importe quoi dans n'importe quel sujet de dissertation, c'est juste une question de maîtrise des techniques d'argumentation et de rhétoriques) Après, très égoïstement... c'était non seulement une épreuve dans laquelle je réussissais bien, et qu'en plus j'aimais bien faire... (si si...). ![]() Au fond, on devrait pouvoir avoir plusieurs choix en fonction de ses facilités naturelles et de ses goûts personnels... ![]() Citer: Ce genre d'exercice risque donc bel et bien de s'avérer être au final une sélection par le milieu social... Je tiens à préciser que je ne suis pas davantage pour la "discrimination positive" que certains voudraient imposer et généraliser ; mais je pense juste qu'il faut garder à l'esprit que sélectionner les étudiants selon leur connaissance de la littérature ou de la philosophie revient à sélectionner un certain type d'individus issus d'une catégorie sociale plutôt aisée. Là, je suis d'accord... Mais je pense que c'est comme plein d'autres apprentissages (sciences, langues...), ils sont très mal inculqués, et surtout pas de manière passionnante (et passionnée, aussi... J'ai toujours adoré les lettres et la littérature, mais il y avait des différences en fonction des profs... ). Je pense qu'il faut toujours un peu des deux : à la fois donner des jalons de culture "classique" (parce que je pense que ça fait quand-même partie de notre patrimoine commun), mais apporter une ouverture d'esprit et surtout le goût d'apprendre... Citer: ... Et cela, ça me dérange beaucoup. Le fait de résumer arbitrairement toute la culture à cette culture classique, et de considérer qu'en dehors de cette dernière il n'y a point de salut. Non, je ne dis pas cela... Personnellement, mis à part deux ou trois représentants d'un certain classicisme ce n'est pas mon truc non plus. Mais je pense cependant qu'il est important d'avoir des jalons et de savoir les situer... pour nous situer nous... Qu'on ait pas lu Proust, ce n'est pas si grave... Que l'on ne voit même pas qui c'est et à quoi il correspond, je trouve ça gênant, surtout pour se situer dans l'articulation des mouvements littéraires, de l'histoire tout ça... ![]() Citer: de manière générale, je me méfie beaucoup de la notion de "système" (« le système ne veut pas des gens qui sortent du moule », « le système pousse à l'inculture », etc...), au moins à peu près autant que du concept de "français moyen". C'est un raccourci trop simple et trop caricatural, servant à désigner une réalité en fait très complexe et hétérogène. Cela revient donc à tomber un peu dans le même travers que les conspirationnistes, qui veulent à tout prix trouver une cause unique et bien identifiée à des situations qui sont le fruit de l'interaction d'une multitude de facteurs plus ou moins flous. Certes... Mais en même temps, j'ai tendance à penser qu'il y a toute une intelligencia médiatico-politique, des "hommes pressés" pour paraphraser Noir Désir, qu'un public trop "intelligent" n'arrange pas. Sans doute pour des raisons bassement intéressés, mais n'empêche... Citer: Loin de moi l'idée de vouloir jouer au psychologue de base, mais j'ai l'impression que cette remarque n'est pas neutre venant de toi et qu'elle fait directement écho à ta personnalité, non ?.. Sans doute... Mais en même temps, je trouve dommage que l'on soit dans une société qui "écrase" des potentiels parce que les personnalités qui les portent ne sont pas assez extraverties, trop portées à l'abstraction etc... A ce genre de jeu, au final, tout le monde y perd... Citer: Juste de gens qui n'auraient pas la "connaissance de la culture classique" exigée par certains intellectuels, mais qui à coté de cela se seraient investis dans une passion particulière, auraient participé à des associations artistiques/sportives, auraient monté des projets humanitaires... Bref, des personnes qui, bien que n'étant pas capable de disserter des écrits de Proust, n'en seraient pas moins bêtes, ni moins libres d'esprit, ni moins capables de développer un raisonnement argumentée. Je ne dis pas le contraire, mais je pense quand-même que pour pouvoir appréhender certains problèmes du présents, il faut être capable de se situer par rapport aux faits et idées émises dans le passé... Et qu'il n'est pas non plus nécessaire de toujours opposer les personnalités aussi... mais partir du principe que tout le monde peut se compléter. Or, j'ai l'impression que l'éducation, telle qu'elle est envisagée en France, et justement basée sur la compétition et l'exclusion de tel ou tel... ![]() |
Auteur: | Salaryman [ 18 Janvier 2012, 23:09 ] |
Sujet du message: | Re: Culture générale... |
Cavanna a écrit un très bon truc là-dessus qu'on trouve dans le recueil "Je l'ai pas lu, je l'ai pas vu, mais j'en ai entendu causer". En gros, la culture, c'est le truc pour gagner aux jeux télé. Si j'ai bien compris, Cavanna plaide : "tout ce qu'il faut avec la "culture" c'est en prendre, en laisser, s'en moquer, se régaler de Camus et de Mozart tout autant que de Boule et Bill et de Bob Morane, et le reste c'est de la masturbation". Disons qu'il encourage la curiosité et décourage la pédanterie (en plus Cavanna tu lirais ses textes, purée, il pourrait s'en vanter, d'en avoir de la culture). Mais il dit aussi une phrase que j'aime bien : "Expliquer une allusion culturelle, c'est comme pisser sur un ver luisant, ça l'éteint." C'est pour ça qu'il est toujours agréable d'éveiller la curiosité de quelqu'un pour Camus (ou Boule et Bill). Et Camus, au passage, c'est très bien. |
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