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MessagePublié: 14 Janvier 2018, 23:54 
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Ce dernier paragraphe est effectivement très réaliste, ça vaut pour toutes les lois, d'ailleurs... Il y a ça et les décrets d'application qui n'arrivent jamais (oui parce suivant les cas, on peut prévoir dans le texte de loi tout un tas de détails "concrets" que l'on ne règle pas dans le texte même, mais que l'on renvoie à un décret d'application. Et si y'a pas le décret ? C'est simple, la loi ne sera pas applicable... et ça peut être de assez long à très long pour avoir le dit décret... :shifty: ).

Le droit, c'est assez terrible au fond... il est en un sens nécessaire pour établir les règles sans lesquelles une société ne peut pas fonctionner. Mais poussé dans une sorte de technique extrême et absconse pour le commun des mortels (déjà, il y a certains textes qu'ont ne sait même pas comment appliquer correctement, même avec les circulaires... alors je n'imagine même pas les gens dans leur quotidien... ), il peut être une arme passive et paralysante d'une redoutable efficacité. C'est le "soft power" létal, et parfois un peu absurde, par excellence...



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Ce qui est certainement vrai en soi. Mais précisément, puisqu'on ne changera pas la nature humaine, parler indéfiniment de ça me semble moins stimulant (ce n'est que mon point de vue) que parler du concret et du politique, car c'est ça qui peut entre autres nous permettre d'anticiper les problèmes et de penser au système que l'on voudrait pour demain.


A mes yeux, les 2 questions ne sont pas exclusives l'une de l'autre en fait. Je pense qu'au final, "améliorer l'homme" est une forme de projet politique... En un sens, c'est même LE projet politique et philosophique, et spirituel, celui qu'avaient les anciens philosophes grecs : Socrate, Pythagore... et même... Jésus. Finalement, "Aimez vous les uns les autres", c'est totalement politique. Au sens noble du terme... pas le truc dévoyé par la valse des ego et les médias de masse... :think:

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MessagePublié: 15 Janvier 2018, 12:15 
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A mes yeux, les 2 questions ne sont pas exclusives l'une de l'autre en fait. Je pense qu'au final, "améliorer l'homme" est une forme de projet politique...

Je réponds une ultime fois sur ce point car j'ai deux ou trois trucs à ajouter pour conclure, mais je continue de penser que ce débat est vain de toute façon et que nous ne tomberons pas d'accord. Avant tout parce que nos postulats de départ ne sont pas les mêmes. Si j'ai bien compris, tu sembles en effet partir de l'idée que l'homme est un loup pour l'homme et qu'en cas de catastrophe, c'est le côté obscur des gens qui se manifestera avant tout. Comme déjà dit, je suis intimement convaincue du contraire. Ar So l'a très bien expliqué: en temps de catastrophes, on observe en fait tout l'inverse (ne serait-ce que parce que c'est une stratégie de survie - là aussi, Ar So l'a très bien dit avant moi). Tu peux regarder par exemple ce qu'en dit Pablo Servigne ici:

https://youtu.be/KxDBK0m3Sc0?t=1h40m15s

Il ne cite pas de sources, mais j'imagine que ça se trouve assez facilement si ça t'intéresse. Au passage, une doctorante que je connais bien travaille actuellement sur le tremblement de terre en Haïti et elle en tire les exactement les mêmes observations et conclusions. Elle m'expliquait aussi que l'enfer est pavé de bonnes intentions et que certaines ONG avaient fait pire que mieux sur le terrain, en pensant aider. On voit bien ici comme le côté manichéen bon d'un côté mauvais de l'autre a ses limites.

Comme le disait très justement Ar So encore, il faut selon moi et à tout prix développer l'imaginaire social/politique des gens sur les possibles à venir. En gros, plus on pensera l'avenir, plus on se préparera, plus on augmentera les chances que ça se passe correctement. Pour résumer de façon un peu grossière, là où tu sembles penser qu'il faut d'abord améliorer l'homme, je pense moi que c'est en donnant un contexte/une vision politique, économique, social(e), etc., favorables aux gens que l'on se donne les meilleures chances de voir du bon ressurgir de tout ça.

Citer:
Finalement, "Aimez vous les uns les autres", c'est totalement politique.

Absolument. Et pour moi, ça commence justement par nous mêmes. Ce n'est pas en mésestimant l'homme, en le ramenant toujours à son côté sombre et ses défauts que l'on parviendra à quoi que ce soit. C'est pour ça que je n'arrive pas à tomber d'accord avec toi. Nous n'avons pas la même vision des choses, tout simplement. Et ce n'est pas grave. D'un point de vue à la fois logique et spirituel, je suis convaincue que c'est au contraire en regardant tout ce que les hommes ont de bon en eux qu'on peut tirer le meilleur parti des choses. J'imagine que même dans ton quotidien, tu l'as déjà testé: ce n'est surtout pas en répétant à quelqu'un à quel point il est nul que tu développeras une bonne relation avec lui. Bah pour moi, c'est pareil à l'échelle de l'humanité. Je ne peux ni ne veux entrer dans les poncifs qui veulent que les humains sont des cons. Ça ne me parle pas et ne me satisfait pas, pour toutes les raisons que j'ai déjà développées longuement sur ce topic. Et puis je suis qui, franchement, pour décider que les gens seraient des cons? Je peux le penser à titre individuel bien sûr (ça m'arrive régulièrement, comme tout un chacun) mais, encore une fois, je sais profondément que ça n'engage que moi et je me garde bien d'en faire une vérité absolue.

Ça ne veut pas dire que je pense que nous sommes parfaits, loin de là. Bien sûr que le mal existe. Mais il est contextuel le plus souvent. Améliorer l'humanité, ça commence pour moi par le fait d'essayer de s'améliorer soi même au quotidien et de développer encore et toujours un regard bienveillant et moins critique sur les autres et sur le monde. C'est tenter d'éviter les clichés, surtout. C'est enfin, comme déjà dit, essayer de faire des propositions concrètes qui iraient dans ce sens (mais là encore, il faudrait avant tout définir ce que pourrait être la bonne voie à suivre).

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MessagePublié: 15 Janvier 2018, 14:42 
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Comme le disait très justement Ar So encore, il faut selon moi et à tout prix développer l'imaginaire social/politique des gens sur les possibles à venir. En gros, plus on pensera l'avenir, plus on se préparera, plus on augmentera les chances que ça se passe correctement. Pour résumer de façon un peu grossière, là où tu sembles penser qu'il faut d'abord améliorer l'homme, je pense moi que c'est en donnant un contexte/une vision politique, économique, social(e), etc., favorables aux gens que l'on se donne les meilleures chances de voir du bon ressurgir de tout ça.


Ben, justement... lorsque tu parles de "développer l'imaginaire social et politique", n'est-ce pas déjà améliorer l'homme ?...
Pour moi, clairement, c'est bien la même chose : tout comme essayer de se débarrasser du poids du paraître, de l'ego, du matérialisme à outrance etc... :think:

Et quand je parlais de l'importance de l'éducation (parce que tout de même, les enfants actuels seront les adultes de dans 20 ou 30 ans, donc autant commencer tôt), est-ce que ce n'était pas des mesures concrètes ?... :think:
Pas assez concrètes peut-être ?... (cela dit, comptez pas sur moi pour ressortir des graphiques machins chouettes ou des plans d'éoliennes avec tableau d'amortissement, c'est mort... :arrow: )


Pour le reste, on va dire surtout que tu vois le verre à moitié plein, et moi je le vois à moitié vide. Et les jours où je suis encore plus de mauvais poil (comme en ce moment, tiens), je le balance contre le mur... ça détend... :mrgreen:


Citer:
J'imagine que même dans ton quotidien, tu l'as déjà testé: ce n'est surtout pas en répétant à quelqu'un à quel point il est nul que tu développeras une bonne relation avec lui.


Je ne dis jamais de choses comme ça aux personnes que je croise (sauf de mon voisin, qui a droit à au peu près toutes les insultes possibles, mais lui, il compte pas... :mrgreen: ). Par contre, de moi, alors là c'est tout le temps... :think:



Citer:
Ça ne veut pas dire que je pense que nous sommes parfaits, loin de là. Bien sûr que le mal existe. Mais il est contextuel le plus souvent. Améliorer l'humanité, ça commence pour moi par le fait d'essayer de s'améliorer soi même au quotidien et de développer encore et toujours un regard bienveillant et moins critique sur les autres et sur le monde.


Dans l'absolu, je suis complètement d'accord... (même si c'est pas facile tous les jours... :lol: )
Après... j'ai envie de dire qu'à partir du moment où on se choisit une forme de "ligne" directrice ou d'exigence en termes d'exigences morales, philosophiques etc... il devient difficile de relativiser tous les êtres humains et tous les comportements... :think:
Après, peut-être aussi que nous n'avons pas les mêmes référentiels : quand tu parles de "défauts" chez les gens, je suppose que tu penses à "griller un stop" ou "voler une babiole au supermarché"... alors que moi, je pense "génocide et meurtres de masse" ou "torture et actes de barbarie", ou "forêts rasés pour faire des puits de pétroles avec les meurtres organisés des tribus du coin" (pour rester dans le thème écologique) etc... forcément, on est pas sur le même plan... :lol:



Citer:
C'est enfin, comme déjà dit, essayer de faire des propositions concrètes qui iraient dans ce sens (mais là encore, il faudrait avant tout définir ce que pourrait être la bonne voie à suivre).


Ah mais je ne dis pas le contraire...
Je dis juste que quand je vois que dans mon immeuble, il y en a (que je ne nommerais pas, mais j'ai quand-même une très forte intuition... Comment ça, je ne suis pas objective ? XD ) qui ne sont juste pas foutus de comprendre le concept "poubelle jaune = papiers/cartons= pas de sacs poubelles "normales" dedans" (j'ai jamais pris personne sur le fait, mais je te garantis que si un jour je le choppe, son sac poubelle je lui fais bouffer... :evil: d'autant que ça m'agace un peu de payer des surcharges d'ordures ménagère pour des abrutis)... je me dis qu'on est pas sortis des ronces, et que le jour où il y aura 24 possibilités de tris comme en Suède, ça va être tendu... :mrgreen:


Après, pour les propositions concrètes, de quel qu’ordre elles soient, je pense qu'une des premières questions à se poser c'est est-ce qu'on fait dans l'incitatif/l'éducatif ou le coercitif ?...
Par sensibilité personnelle, je pense qu'il faut toujours commencer par éduquer, et je pense que - pour en revenir à l'école - en plus de changer les méthodes d'enseignement (basées sur l'entraide et plus sur la compétition, la bienveillance etc... histoire de mettre un terme définitif au problème du harcèlement à l'école aussi, au passage), il faudrait que l'écologie/le respect de l'environnement/le rapport à la Nature et aux animaux etc... soit une matière à part entière. Pas juste inclut dans le cours de SVT de-ci de-là... mais une vraie matière aussi importante que le français, les maths ou l'histoire... :think:
Je vois pas comment avoir une idée plus concrète là... :mrgreen:

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MessagePublié: 25 Mars 2018, 00:55 
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Prônant le repli sur soi, le survivalisme s’installe en France
24 mars 2018 / Maxime Lerolle (Reporterre)



Prônant le repli sur soi, le survivalisme s'installe en France
Fans de survie en plein air, prophètes des catastrophes à venir et citoyens en marge de la société de consommation ont rendez-vous ce weekend à Paris au Salon du survivalisme. La recherche d’autonomie qui anime ce mouvement reflète l’individualisme dominant.

Paris, reportage
Au Salon du survivalisme, on trouve de tout. Des couteliers et des formations de survie en pleine nature se tiennent non loin de stands d’aquaponie et de construction d’éoliennes. Entre les deux, un exposant vante le dernier modèle d’un 4x4 tout-terrain. Comme autant de facettes d’une philosophie axée sur la résilience en cas de crise.

Clément Champault, l’un des trois organisateurs du Salon, revendique ce caractère éclectique : « Sous l’étiquette de “survivaliste”, on regroupe des tas de pratiques différentes. Nous avons mis en place cet événement pour illustrer la diversité du mouvement. » À ses yeux, le survivalisme souffre d’une mauvaise image médiatique : « On le caricature souvent avec l’image apocalyptique et anxiogène du type barricadé dans son bunker, entouré d’armes et de conserves. Ça, c’est le survivalisme à l’américaine. Avec ce salon, nous avons essayé de dédiaboliser le survivalisme à l’européenne. »

« Le survivalisme est une histoire des peurs collectives »
Bon nombre des participants au Salon soulignent le fossé existant entre les survivalismes de part et d’autre de l’Atlantique. Olivier, un visiteur qui se dit « survivaliste depuis deux ans », explique la différence : « Les gars, aux États-Unis, se préparent à une invasion de zombies ou d’extraterrestres. C’est de la pure science-fiction, c’est pas prêt d’arriver ! » Au contraire, le survivalisme européen se définirait par son « rapport plus sain à l’environnement », comme l’affirme Mickael, un autre visiteur.


Au Salon du survivalisme, vendredi 23 mars.
Bernard Vidal, chercheur à l’université Paul-Valéry de Montpellier et auteur d’un livre à paraître sur les survivalistes, rappelle l’histoire du mouvement, qui à l’origine n’a rien d’écologiste : « Le terme “survivalisme” naît dans les années 1960 sous la plume de Kurt Saxon, le pseudonyme de Donald Eugene Sisco, un libertarien xénophobe d’extrême droite. Sa crainte était de voir la société fragilisée par les communistes, les immigrés et les étudiants. » Depuis, le survivalisme a bien changé, et a pris son virage écologiste dans les années 2000, en arrivant en Europe : « Le survivalisme est une histoire des peurs collectives. Dans les années 1960, c’était la peur de la Guerre froide. Aujourd’hui, avec l’angoisse du dérèglement climatique, le survivalisme se préoccupe de l’environnement. »

Au Salon, les visiteurs recherchent cependant davantage l’autonomie vers laquelle conduisent certaines technologies écologistes que la protection de la planète. Aquaponie, permaculture, éoliennes miniatures et panneaux solaires sont régulièrement cités parce qu’ils permettent de « reprendre le contrôle économique et politique de sa vie », comme l’explique Mickael. Lui-même ambitionne de quitter Paris pour « construire à la campagne une maison complètement autonome en nourriture, en eau et en électricité ». Olivier, de son côté, renverse les termes de la proposition : le survivalisme ne vise pas tant le « rejet de la société de consommation actuelle » qu’une « vie normale et saine, comme celle de nos grands-parents, qui étaient survivalistes sans s’en rendre compte ». L’autonomie peut également avoir des visées plus modestes que la sortie du système marchand. Ronan, grand amateur de randonnées de passage au Salon, ne désire que « savoir se débrouiller dans la nature pour ne pas courir de danger ».

« Phagocyter le survivalisme en désignant des coupables des catastrophes »
Pris sous cet angle de la recherche de l’autonomie, le survivalisme intéresse Pablo Servigne, chercheur en « collapsologie » et coauteur de Comment tout va s’effondrer, qui voit dans le mouvement un « chemin à prendre pour apprendre à vivre sans le confort de la société industrielle ». Et d’ajouter : « C’est une posture tout à fait légitime au vu des possibilités d’effondrement de cette société. »



Toutefois, la quête d’autonomie en marge de la société de consommation peut conduire à rompre avec la solidarité chère à l’écologie politique. « En cas de problème, ma famille et moi avons de quoi tenir pendant plusieurs semaines chez nous. Mais on se méfie de la coopération entre voisins. Elle fait souvent ressortir les mauvais côtés de la nature humaine », dit froidement Olivier.

Le besoin du survivaliste de sécuriser son territoire se fait sentir par l’importance accordée aux stands d’armements — couteaux, haches et machettes, vendus comme outils — et… à l’armée. Au milieu du Salon, le 27e Bataillon de chasseurs alpins occupe une tente et alpague les passants. Capitaine dans les services de recrutement de l’armée, Jean-Baptiste Petrequin justifie la présence militaire : « Nous cherchons des jeunes qui pratiquent l’outdoor et le trekking. Les fondamentaux du survivalisme sont les mêmes qu’à l’armée. » Au-delà du stand officiel, de nombreux anciens militaires ont monté leur entreprise de vente au grand public des techniques de survie apprises dans les forces spéciales. C’est le cas de la société Loups de guerre training, créée par d’anciens commandos des forces spéciales et des parachutistes, qui propose des formations à la survie en plein air. « Les techniques de survie se transfèrent de l’armée au civil », explique Pascal Desseigne, l’un des responsables. Les formations de ce type ont le vent en poupe : aujourd’hui, Loups de guerre training en organise une par mois, alors que l’an dernier, c’était tous les deux mois.

« La vie ne sépare pas les hommes et les femmes. Quand il s’agit de survivre, c’est tous ensemble ! »
En partie militarisée, l’autonomie peut aussi déboucher sur la suspicion envers l’autre, quitte à pencher vers l’extrême droite. « Des personnalités comme Alain Soral ou Piero San Giorgio [essayiste suisse, auteur de Survivre à l’effondrement économique et proche de Soral] tentent de phagocyter le survivalisme en désignant des coupables des catastrophes », regrette Bertrand Vidal. Justement, San Giorgio fait partie des invités du Salon, où il tient à deux reprises une conférence sur « l’effondrement économique et l’importance de l’autonomie dans la vie quotidienne ».


Toutes les personnes présentes au Salon ne partagent pas pour autant cette conception fermée de l’autonomie et de l’écologie. Raphaëlle Browaeys, au stand de Jimini’s, une entreprise qui commercialise des produits à base d’insectes, s’étonne du caractère hétéroclite du Salon : « J’avoue que ça fait bizarre d’être au même endroit que l’armée. » De son côté, Jans, un visiteur intéressé par les éoliennes et le solaire, estime qu’il vaut mieux « focaliser nos énergies pour que la catastrophe n’arrive pas au lieu de s’y préparer ».

Quant aux quelques femmes — encore plus rares lorsqu’elles viennent seules — présentes au Salon, elles soulignent la prédominance de la gent masculine, blanche et souvent quinquagénaire. « C’est très masculin, remarque Lisa, venue préparer un grand voyage. Les hommes s’intéressent surtout aux choses militaires. » Néanmoins, les visiteuses considèrent qu’il faut décloisonner le survivalisme de son discours « viriliste ». Comme le résume Grace : « La vie ne sépare pas les hommes et les femmes. Quand il s’agit de survivre, c’est tous ensemble ! »


Cette forme d’ouverture du survivalisme séduit Pablo Servigne, qui, très intrigué par ce mouvement et conscient de tous ses paradoxes, lui consacrera son prochain ouvrage. « Il existe un gradient entre deux postures : d’un côté, l’adage selon lequel “quand on est seul, on va plus vite”, et de l’autre, “ensemble, on va plus loin”. Le survivalisme cherche un équilibre entre ces deux pôles », explique-t-il. D’où le caractère quelque peu bipolaire du mouvement. Ce qui conduit le collapsologue à conclure : « Il faut accepter et dompter le survivaliste en nous. »




https://reporterre.net/Pronant-le-repli-sur-soi-le-survivalisme-s-installe-en-France


https://www.20minutes.fr/planete/2241755-20180322-salon-survivalisme-premiere-paris-quoi-parle-exactement


Je mets tout ça là parce qu'au fond, ça rejoint le sujet et ça évite de ré-ouvrir et recommencer des conversations qui ont plus ou ou moins le même thème...


J'avoue que je suis toujours un peu circonspecte devant le survivalisme... toute cette histoire me semble puer l'arnaque, mais peut-être pas dans le sens auquel vous pensez... :mrgreen:
En fait, pour résumer, là je pense au film dont j'ai déjà pas mal parlé ici (parce qu'il faut croire qu'il m'a marquée...) : It Comes at Night...
En fait, la fin, et la morale d'une certaine façon, du film c'est un peu... cela n'a pas de sens de vivre dans un monde qui n'en a plus lui-même, ou quelque chose comme ça... :think:

D'une certaine façon, je suppose que ça doit être parce que je n'ai pas un instinct de survie hyper développé, mais au fond, je trouve ce monde à peine vivable... disons qu'il y a des choses qui permettent de le rendre... supportable (et on essaye de faire abstraction du reste, et du fait que, de toute façon, nous sommes impuissants à le changer. On fait juste semblant pour se donner bonne conscience, ce qui n'est pas pareil...)... alors s'il devait être encore pire, franchement, je crois que je préfère quitter cette terre pour une nouvelle forme d'Existence avec un minimum de panache que de ramper avec la masse dans la fange... :think:

D'ailleurs, c'est amusant de voir comme, au final, ce genre de mouvement semble inscrire et presque prôner (vouloir ?...), une idéologie selon laquelle le futur ne peut être que pire... et donc, pas meilleure (logique).
Bon, c'est un fait qu'on est franchement mal barrés, et... qu'un monde sans oiseaux, sans rhinocéros ni ours polaire (etc...) sera un monde d'une tristesse infinie dans lequel je n'aurais guère envie de m'attarder, et du coup, je me dit toujours que si c'est juste ça, ça valait mais tellement pas le coup...
C'est un peu comme de voir mourir toute sa famille, tous ses amis, tout ce à quoi on peut tenir, et de rester seul survivant en compagnie de 2 cailloux et d'un arbre mort calciné : ça n'a juste aucun sens, et c'est probablement pire que la mort elle-même...

De fait, la vraie question c'est plutôt : est-ce qu'il va finir être meilleur, pour qu'on puisse juste vivre...?

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MessagePublié: 25 Mars 2018, 10:17 
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Pour moi c'est simple, un monde où tous les gens seraient autonomes en énergie/nourriture/eau, respectueux de l'environnement et où la solidarité entre voisins régnerait, ce serait un monde carrément meilleur. Donc de ce point de vue, ça a du sens de s'intéresser au survivalisme dit "à l'européenne", même s'il y a certaines choses qui me rendent dubitatif.

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MessagePublié: 25 Mars 2018, 10:36 
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Ouh là là. Ça pue très, très fort, tout ça...
Je suis tentée de commenter des passages, mais il y en aurait trop et ça me foutrait en boule !
Exception pour ceci :
Citer:
Entre les deux, un exposant vante le dernier modèle d’un 4x4 tout-terrain.

Très écologique... Si la société se casse la gueule pour de bon Quand la société se cassera la gueule pour de bon, la meilleure solution de transport sera le cheval, il me semble. D'autant que dans ce cas, l'essence ne fera pas long feu... (ha ha)

En tous cas, la morale est globalement : On peut laisser la Terre partir à vau-l'eau, on s'en sortira quand même. Mais attention, hein ! Sans les voisins !
Berk, berk, berk et berk.

Chimère a écrit:
je trouve ce monde à peine vivable

Je ne peux qu'être d'accord, et avec les paragraphes autour de ça ! Et il l'est devenu encore nettement moins après la lecture de cet article... On peut changer le monde, je pense, ou du moins on pourrait (devrait) essayer, mais il faudrait que la presse (vous me voyiez venir, je présume :shifty: ) fasse aussi des reportages sérieux, réguliers et éclectiques sur les moyens d'y arriver.

Citer:
il y a des choses qui permettent de le rendre... supportable

Mmmh.... Au hasard : le sourire d'un enfant et la crème de marrons ? :crazy:


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MessagePublié: 25 Mars 2018, 17:48 
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La crème de marrons, excellent exemple... :P (perso j'adore ça - surtout à l'orange - et j'assume totalement... :mrgreen: ).
Quand on réfléchit, il y a beaucoup de choses... mais... comment dire ? C'est un peu comme se pelotonner dedans et surtout, surtout ne pas regarder l'état du monde... :think:

Citer:
Pour moi c'est simple, un monde où tous les gens seraient autonomes en énergie/nourriture/eau, respectueux de l'environnement et où la solidarité entre voisins régnerait, ce serait un monde carrément meilleur.


Je ne sais pas si c'est "obligatoire" d'être absolument autonome en tout... Je veux dire, si on part du principe que chacun à ses propres talents et capacités... de la même manière que tout le monde ne peut pas être médecin ou pianiste, je suppose que tout le monde ne peut pas être efficacement "agriculteur", c'est une activité à plein temps en soi... et si un groupe humain a besoin de se nourrir, il n'a pas besoin QUE de se nourrir (ben il a besoin de médecins - dans tous les sens du terme - déjà, d'enseignants, d'architectes, de maçons etc... :think: ).
Enfin, je vois pas comment ça peut être possible d'être totalement autonome en fait... ça oblige à maîtriser beaucoup trop de paramètres pour une seule personne... :think:

Cultiver un petit bout de terrain histoire d'avoir 2 carottes, 3 patates et 1 chou, avoir 2 3 poules ok... mais je suis pas sûre que ça suffise quand-même... :think:

Donc on peut déjà envisager des formes économiques basés sur plus de bienveillances et d'échanges, et de respect... ça sera déjà un grand pas...

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MessagePublié: 25 Mars 2018, 19:52 
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Chimère a écrit:
Donc on peut déjà envisager des formes économiques basés sur plus de bienveillances et d'échanges, et de respect... ça sera déjà un grand pas...

Ce serait chouette, mais malheureusement j'y crois moins, je ne sais pas pourquoi... :P

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MessagePublié: 26 Mars 2018, 07:27 
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Et basée sur le partage et les besoins autorégulés, ça t'irait, Monsieur Magog ? :mrgreen:

Crème de marrons à l'orange... Miam miam... Où est-ce qu'on peut trouver ça, Chim ??????


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MessagePublié: 26 Mars 2018, 08:45 
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Je trouve ça dans les magasins la Vie Saine (ou Claire, jsais jamais... :lol: ). 'fin en magasins bio...

Citer:
Ce serait chouette, mais malheureusement j'y crois moins, je ne sais pas pourquoi...


Le problème c'est que comme je le disais... être autonome en énergie c'est une chose. Autonome en nourriture, c'est déjà un poil plus compliqué... Et pour le reste, je ne vois absolument pas comment ça peut marcher...
Il y a des savoir-faire nécessaires si on veut maintenir un minimum de société viables et de niveau de vie "correct" pour les gens... :think:

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