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Franchement, je pige pas en quoi c'est étonnant ? (ni même en quoi ça aurait besoin d'une étude... bon après, la psychologique sociale et moi, ça fait 2...
)
L'article ne dit pas que c'est étonnant. Je vais te dire comment je l'ai compris personnellement:
l'auteur cherche à savoir si l'égoïsme et l'individualisme prennent le pas en situation de crise, comme beaucoup de thèses l'affirment. Il fait par ailleurs le constat que lesdites thèses ne sont généralement pas vérifiées avec des moyens scientifiques. Il tente donc de rectifier le tir en se penchant sur cette question et énumère tous les éléments qui ne vont pas dans le sens de la panique collective ou des comportements en mode "chacun pour soi".
Le comportement que tu cites est un des éléments évoqué parmi d'autres, ni plus ni moins. Et si intuitivement, ça n'a rien de très étonnant en effet (car je te rejoins, ça ne me surprend pas non plus), le démontrer rigoureusement est autrement plus délicat.
L'hypothèse est quant à elle énoncée clairement en fin d'article. Selon l'auteur, la dichotomie entre motivations individualistes et motivations sociales n'est pas pertinente pour décrire et analyser les comportements des gens. Lors des situations à risque ou de très grand danger, il faut - selon lui - plutôt voir les choses en termes de reconfiguration totale des stratégies des gens (stratégies sociales comme non sociales) pour assurer leur survie.
Edit: Du reste, tout cela me rappelle pas mal d'anecdotes lues et entendues à propos du Bataclan. J'ai notamment le souvenir d'un jeune homme du vingtaine d'années qui - voyant que son voisin (un monsieur dans la cinquantaine) était en panique totale et à deux doigts de craquer (ce qui n'aurait pas manqué de le mettre encore plus en danger) lui a tout simplement pris la main pendant de longues minutes pour l'apaiser. Ils sont vivants tous les deux aujourd'hui et le monsieur dit que ça lui a sauvé la vie. Ils sont restés très liés après cela, sans surprise...
Je me souviens également de deux témoignages (bouleversants) de femmes qui ont très clairement explicité que, si elles ont (bien entendu) vécu l'enfer dans la salle de spectacle, elles ont également assisté à pas mal de scènes d'une extraordinaire bienveillance qui leur ont redonné une foi inébranlable en l'humanité.