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Ce que signifie votre PAL, votre "pile à lire" qui s'agrandit de jour en jour
Vous aussi, vous êtes incapable de n'acheter qu'un seul livre en entrant dans une librairie?
Par Marine Le Breton
Ce que signifie votre PAL, votre "pile à lire" qui s'agrandit de jour en jour.
LECTURE - C'était simple, à la base. Vous deviez acheter ce nouveau livre qu'une amie vous a conseillé. Mais tiens, celui-ci a l'air intéressant aussi. Et le petit mot du libraire sur celui-là me donne envie. Oh et tiens, comme cette couverture est belle. Ah, cet auteur, je l'avais adoré, je ne savais pas qu'il avait publié depuis! Et c'est ainsi que vous sortez de la librairie avec non pas un mais cinq nouveaux livres.
Ceux-ci finissent tout droit entassés sur votre PAL, votre "pile à lire", cet acronyme qui définit le tas de livres au pied de votre lit ou dans votre bibliothèque qui n'attendent qu'une chose: être enfin ouverts puis dévorés.
Au Japon, il existe un mot pour décrire cette accumulation de bouquins qu'on n'ouvre jamais: le Tsundoku. Mais tous les amoureux des livres qui ont des piles à lire ne sont pas atteints de tsundoku. Certains viendront toujours à bout de leur PAL, quelle que soit sa hauteur. Mais que signifie ce besoin d'avoir à son chevet autant de livres en attente?
On a demandé aux membres de notre club de lecture, "Tu l'as lu?", ce que signifiait leur PAL.
50, 60, 100 livres dans la PAL
Bon nombre d'entre eux avouent être incapables de s'empêcher d'acheter autant de livres. "Ayant besoin urgent de vêtements neufs, je vais en ville avec cette intention. Je rentre toujours avec des livres et sans achat de vêtements... Un jour je devrai m'habiller avec les pages de mes bouquins...", ironise par exemple Juliette. "J'ai une trentaine de trésors dans ma PAL et je les achète plus vite que je ne les lis.... Je suis atteinte du syndrome japonais Tsundoku", écrit quant à elle Frédérique. Martine, elle, se dit "incapable d'entrer dans ma librairie préférée et sortir les mains vides! Ma PAL déborde et c'est tant mieux".
Certains affirment même avoir 50, 60, parfois 100 livres dans leur pile à lire. C'est le cas de Dorothée, qui explique en avoir plus d'une centaine "et pourtant je continue d'en acheter malgré mes bonnes résolutions", écrit-elle.
Quand on l'a contactée, impressionnés par ce nombre, pour en savoir un peu plus, Dorothée nous a expliqué que sa PAL est en fait composée d'une centaine de romans ET d'une centaine d'essais. Mais pourquoi autant? "Je ne résiste pas à l'envie d'acheter de nouveaux livres. Je suis très curieuse et quand je me balade dans une librairie, je ne peux pas résister à acheter un livre...", explique-t-elle. "Et quand j'en prends un, c'est idiot, mais je me dis que si je prends le temps de passer à la caisse, je peux bien en prendre un autre, etc. Je me 'rassure' en me disant que ce n'est pas une 'addiction' malsaine. Certains achètent des paquets de cigarettes, moi de temps en temps j'achète des livres."
Centres d'intérêts du moment, couverture attirante, avis dans la presse, sont autant de raisons qui font de sa pile à lire un "cercle vicieux", même si elle admet que certaines périodes sont plus calmes que d'autres.
"Lire c'est vivre"
Les raisons de ces nombreux achats diffèrent selon les témoignages. Pour quelques-uns d'entre eux, les livres semblent être une véritable ressource nécessaire à leur bien-être. "J'ai la certitude que, quoiqu'il advienne dans ma vie, je trouverai toujours des ressources pour m'apaiser, me poser, avancer, grandir, mûrir", souligne Samia, qui repart régulièrement de la librairie avec trois ou quatre livres en plus pour sa PAL, en commentaire à ce post.
Sylvette, elle, écrit même que "lire c'est vivre". Quand elle entre dans une librairie avec en tête l'idée de simplement voir les dernières parutions, en ressort "avec trois ou quatre bouquins alors que chez moi je n'ai plus beaucoup de place dans les bibliothèques qui se trouvent dans chaque pièce ou presque...". Elle nous explique avoir vraiment envie de tous les lire, affirme qu'il ne s'agit en rien d'achats compulsifs et que d'ailleurs, peu de livres de sa bibliothèque restent fermés à tout jamais.
Classiques à lire
Pour d'autres, acheter des œuvres pas destinées à être lues immédiatement est aussi une forme de défi. C'est ce que nous raconte Dorothy qui achète régulièrement des classiques. Pour son travail, certes, -elle est professeure de français au collège- mais aussi comme un défi lancé à elle-même. "Ce sont des livres que je dois avoir, qui sont indispensables. Que je les lise tout de suite ou pas, je sais que je les ai sous la main", souligne-t-elle. Qui n'a jamais acheté un Proust "parce qu'il faut le lire"?
Des livres, Dorothy en achète en moyenne quatre, au moins deux fois par mois. "Je peux choisir un livre et ensuite me laisser distraire", indique-t-elle. Même si sa PAL s'allonge, elle est persuadée qu'elle aura assez de temps tout au long de sa vie pour qu'aucun de ces achats ne soit en reste. Et même si elle ne les lit pas tout de suite, qu'importe, l'essentiel c'est qu'ils soient là, chez elle: "c'est presque physique, j'aime pouvoir les ouvrir, les toucher, les sentir".
La valeur du livre est subjective
L'agrandissement de votre pile à lire n'est pas sans aucun sens, bien au contraire. La manière et les raisons pour lesquelles ces objets culturels sont achetés peut dire beaucoup d'une personne. D'autant plus que, comme le souligne auprès du HuffPost Bénédicte Régimont, auteure spécialisée dans la psychologie de l'habitat, "le livre, dans notre société de consommation actuelle, n'a pas de valeur intrinsèque. Sa valeur est subjective, c'est celle qu'on projette en lui, la symbolique, le savoir, l'érudition".
Pour elle, il faut se demander quel est l'objet que nous achetons. Est-ce un beau livre? A quel besoin répond-il? "Pour certains, c'est vraiment la notion de plaisir qui prévaut. Le livre est une bulle dans laquelle on s'isole avec les personnages", explique la spécialiste. Pour ceux-là, le livre peut donner l'impression de venir apporter des réponses.
Mais pour d'autres, avoir une pile à lire conséquente répond plutôt à une pression sociale. C'est le fameux "il faut que je lise ça". "Ce sont ceux qui remplissent leurs bibliothèques pour le savoir et la connaissance: si un jour on les interroge sur Balzac, ils peuvent le sortir", poursuit-elle avant de conclure: "il y a une vraie différence entre les bibliophiles pour qui les livres sont de vrais compagnons au quotidien et les boulimiques de livres".
Alors, quel acheteur de livres êtes-vous?
http://www.huffingtonpost.fr/2017/10/14/ce-que-signifie-votre-pal-votre-pile-a-lire-qui-sagrandit-de-jour-en-jour_a_23223392/Je ne savais pas qu'il existait un terme précis à ce sujet...
Mettre un nom sur son addiction, c'est déjà le début de la guérison...
Je pense que je suis quelque part entre bibliophile et bibliophage... ce n'est pas concevable pour moi de n'avoir pas au moins (en général, c'est plutôt entre 3 et 4 que je prends, pose, reprends alternativement... avec des périodes sur tel sujet, plus fiction ou pas etc...) un livre en cours de lecture, et je suis toujours à l'affût pour en trouver des nouveaux, je repère certains auteurs, certaines maisons d'éditions, certains prix littéraires... bref, des "filons" pour être sûre de ne pas être à cours...

(ce qui est matériellement impossible, vu que comme une des personnes de l'article, ce n'est pas une "pile à lire" que j'ai mais bien une "bibliothèque à lire").
Je peux passer des plombes dans les rayons d'une librairie, ou sur internet à regarder ce qu'il y a, ce qui vient de sortir, ce qui va sortir etc...
Mes livres sont probablement ce que j'ai de plus précieux, après mon chat, évidemment...
Ce sont autant de moyen d'étancher ma curiosité et mon imaginaire que des petits compagnons, effectivement, d'ailleurs promener un livre est rassurant, comme avoir un doudou... c'est pourquoi je suis assez réfractaire à la liseuse électronique...

ça reste pas pareil...
ça me semble aussi contre-nature que d'avoir un chat-robot, en fait...
D'ailleurs, j'ai laisser tomber l'idée de mettre à jour ma liste sur le forum... ça me prendrait beaucoup trop de temps...
Donc, je repose la question de l'article : et vous ? quel lecteur/bibliophile/phage êtes vous ?
