[quote"HerrMagog"]Pour moi, c'est plutôt une excuse pour ne rien faire. On commence par "l'écriture inclusive c'est du pinaillage, travaillons sur les automatismes sociaux", on poursuit par "c'est dur quand même de changer les automatismes sociaux, ça va prendre des années" et on finit par "ouais, de toute façon on verra la différence que dans vingt ans, c'est pas aujourd'hui qu'on va voir un changement". Et in fine on fait rien.
Je reprends l'exemple du mariage pour tous. Certains ont dit "légaliser le mariage homosexuel servira à rien, luttons plutôt contre l'homophobie en général". Sauf que légaliser le mariage pour les homos
fait partie de la lutte globale contre l'homophobie. La différence, c'est qu'il s'agit d'une petite mesure concrète, qu'on peut mettre en place du jour au lendemain, alors que "lutter contre l'homophobie" on peut y mettre tout et rien et ça se fait sur le long terme.
Je pense qu'il vaut mieux enchaîner des petits changements concrets que se dire qu'il faut faire un gros changement global, ce qui donne une excuse pour "voir ça plus tard".[/quote]
Franchement... je ne suis pas convaincue par cette comparaison.
Déjà, le mariage pour tous c'était un changement concret et l'accès à un droit, ce qui n'est pas vraiment comparable dans le cas présent.
A l'inverse, j'ai l'impression que l'écriture inclusive ne descend pas trop de sa sphère universitaire et politico-sociologique, et vraisemblablement, si jamais elle est employée plus "officiellement" (parce que son emploi est à la discrétion des organismes et institutions qui l'utilisent), elle ne changera pas le fait que les femmes ont des salaires moins élevées, subissent certaines discriminations professionnelles ou des violences sexistes et sexuelles...
Franchement, là, je vois surtout des universitaires qui se font plaisir sur des choses franchement très abstraites et/ou sans grande utilité (il suffit de se dire qu'on emploie certaines formulations, et basta, pas la peine de brasser de l'air 107 ans), et à l'inverse, ça éloigne et ça évite de s'attaquer aux questions les plus prégnantes, présentes et difficiles... De l'affichage, comme on voit tout le temps...
D'ailleurs, j'ai l'impression que l'écriture inclusive n'intéresse plus grand-monde depuis l'émergence des mouvements #MeToo et autres... et à mon sens, ce n'est pas fortuit non plus...
Citer:
Ensuite, sachant qu'il n'y a évidemment pas de transcription orale de ce point milieu (va essayer de prononcer par exemple "partisan·e·s"!), il deviendrait spontanément "partisans et partisanes" dans le discours.
Oui donc, c'est ce que je disais, la langue écrite et la langue orale ne se correspondent plus... Peut-être que pour certains, ça semble égal, mais pour moi, linguistiquement (je ne parle pas politique, effectivement), ça en pose un gros.