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 Sujet du message: Éloge de l'angoissé
MessagePublié: 11 Juin 2018, 23:05 
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Éloge de l'angoissé

Laurent Sagalovitsch — 8 juin 2018 à 11h14 —
[Blog, You will never hate alone]

Je suis tellement angoissé que lorsque je ne le suis pas, je m'angoisse de ne pas l'être. Je peux m'angoisser autant pour la vétusté apparente de mon frigidaire que pour le devenir de mon âme après ma mort. Et si j'angoisse d'être angoissé, c'est pour mieux apprécier ce moment où délivré partiellement de mes angoisses, je m'imaginerai toutes sortes de raisons pour sentir l'angoisse renaître en moi. Ainsi s'établit un cercle vicieux qui embastille la personne angoissée dans une sorte de prison d'où elle ne souhaiterait sortir de peur de ne pouvoir réintégrer un jour prochain sa cellule.

L'angoissé n'a pas la vie facile. Une constante inquiétude le ronge de l'intérieur, son esprit ressemble à une éolienne sans cesse battue par les vents et dont les pâles s'agiteraient dans tous les sens au point de s'envoler d'elles-même dans la splendeur d'un ciel hachuré d'une pluie cinglante. Son cœur ne bat pas, il tambourine si fort qu'il semble abriter une créature monstrueuse, un être démoniaque qui vit là comme dans un palais, si inflexible dans ses colères que la moindre contrariété lui arrache des gémissements de douleur auxquels succèdent bientôt des larmes de dépit.

Ne lui demandez pas s'il est heureux
L'angoissé ne sait pas vivre. Il va dans la vie, étranger à un monde qu'il ne comprend pas. Il déambule dans l'existence sans protection, si fragile, si nu, si sensible que tout lui demande des efforts surhumains. Il ne connaît pas le charme de la ligne droite, il lui faut sans cesse emprunter des chemins de travers pour arriver à destination, et durant tout le temps qu'aura duré son voyage, il se sera perdu si souvent qu'il aura cru à chaque fois sa dernière heure arrivée. D'ailleurs la mort est en lui depuis si longtemps qu'elle ne l'effraie même plus. Il lui semble qu'il est déjà mort un nombre incalculable de fois et s'il renaît à chaque fois, c'est malgré lui, porté par ce désir jamais assouvi de comprendre pourquoi parmi tous les hommes, il a fallu qu'il soit celui à qui sera toujours refusé le droit de jouir de la vie sans entraves.

Notez bien qu'il ne changerait sa condition pour rien au monde. D'ailleurs il ne cherche ni à être plaint ou consolé. Ses blessures sont secrètes, ses peines tues, ses douleurs muettes. Il n'a pas la grandiloquence de la souffrance et comme il s'épanche rarement, personne ne remarquera jamais la profondeur de ses tourments, l’enchaînement de ses pensées qui l’amènent à considérer toutes choses sous leur aspect tragique, l'intensité de ses sentiments qui font que son ardeur à vivre est aussi forte que son désir de fuir loin, très loin de la compagnie des hommes.

Ne lui demandez pas s'il est heureux, il ne l'est pas, il ne le sera jamais et ne tient pas à l'être. Il n'est pas malheureux pour autant si bien que là où les autres le croient damné, lui se sent privilégié: il cherche des réponses qui n'existent pas, il questionne le ciel mais ce dernier lui oppose un silence farouche, il interroge le cœur des hommes mais voilà qu'ils sont verrouillés à double tour; il est seul au monde et cette solitude est sa plus grande richesse, son unique consolation, le remède le plus puissant à cette mélancolie qui siège en lui depuis toujours comme une vieille amie un peu désuète dont on passe son temps à décrier la présence tout en lui dressant des éloges sincères.

L'angoissé c'est vous, c'est moi, c'est l'être humain dans toute sa sublime magnificence, dans toute sa superbe insignifiance et qui, aussi longtemps qu'il vivra, cherchera toujours à percer les mystères d'un monde dont il n'aura de cesse d’épuiser toutes les beautés, tous les sortilèges.


http://www.slate.fr/story/162824/blog-eloge-de-langoisse


J'avais juste envie de vous faire partager ce très joli texte que j'ai bien aimé (j'aime bien la plume de Laurent Sagalovitsch en règle générale, même si je ne partage pas au fond toutes ses idées, j'aime bien le regard à la fois décalé et mélancolique qu'il pose sur le monde).

En tant qu'angoissée chronique et pas toujours repentie, je partage une bonne partie de ce qui est décrit dans ce texte (et il est écrit ailleurs que les gens les plus intelligents sont les plus inquiets, et vu ma capacité à me ronger les sangs pour à peu près tout et rien, je me dis que c'est toujours ça de pris... :shifty: ).
Et je me dis effectivement que c'est peut-être une chance. En un sens, sans cette angoisse existentielle qui m'étouffe autant qu'elle m'élève, je me contenterai de faire partie de ce troupeau bêlant qui se contente de faire carrière pour acheter un pavillon de banlieue ou de faire des gosses à mettre dans le dit pavillon de banlieue, sans plus se poser de questions sur le pourquoi du comment et le comment du pourquoi de son Existence...
L'Enfer sur Terre quoi... :mrgreen:

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 Sujet du message: Re: Éloge de l'angoissé
MessagePublié: 12 Juin 2018, 12:28 
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Un texte intéressant, sans aucun doute ! Mais de la même façon que la vue de personnes stressées en permanence finit par m'irriter et m'agacer, j'ai dû puiser très profondément dans mes ressources naturelles de patience pour en venir à bout...
Comme quoi, ce texte est vraiment bien écrit ! Je réagis face à lui comme face à une vraie personne angoissée :mrgreen:

Chimère a écrit:
il est écrit ailleurs que les gens les plus intelligents sont les plus inquiets

Je vais faire comme si je n'avais rien lu... et retourner dans la bêtise crasse qui caractérise ma situation de personne non-angoissée :mrgrin:

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 Sujet du message: Re: Éloge de l'angoissé
MessagePublié: 12 Juin 2018, 12:47 
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"Eloge de l'angoissé"... Je ne comprends pas ce texte, qui, par ailleurs, ne me semble pas une éloge, mais plutôt une description littéraire de l'angoissé et qui parvient à faire l'impasse sur la description clinique de la personnalité réellement anxieuse et angoissée - avec, par exemple, les exquises crises d'angoisse qui peuvent survenir lorsque l'on a simplement rendez-vous avec des amis, voire en plein milieu d'un entretien d'embauche, d'un examen universitaire, etc...


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 Sujet du message: Re: Éloge de l'angoissé
MessagePublié: 12 Juin 2018, 15:29 
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"Éloge", si tout de même, puis qu'il se termine sur l'idée qu'en réalité, l'angoisse pour ainsi dire intrinsèquement liée à la condition existentielle de l'être humain... :think:

Cela dit, oui, ce texte parle bien d'une forme d'angoisse existentielle, et pas des troubles anxieux au sens "psychopathologique" du terme... les 2 peuvent se retrouver chez un même individus, mais pas forcément.



Citer:
Je vais faire comme si je n'avais rien lu... et retourner dans la bêtise crasse qui caractérise ma situation de personne non-angoissée


C'est juste un étude statistique, hein... :mrgreen:
Cela dit, quand on y réfléchit, c'est assez logique : l'angoisse, l’inquiétude se caractérisent souvent par un questionnement interne et une rumination mentale quasi permanents, à différent niveau et qui part parfois un peu dans tous les sens, et dont, d'ailleurs, on ne voit pas forcément la fin... et qui peut toucher n'importe quel sujet, même le plus anodin... :think:

Il y a des choses qui peuvent se "travailler", je pense... par contre, il y aura toujours une sensation d'absence et d'être étranger au monde et à toute société qui peut nous entourer et qui, elle, ne se guérit jamais. Tout au plus, on apprend à en prendre son parti et à faire avec... :think:

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 Sujet du message: Re: Éloge de l'angoissé
MessagePublié: 12 Juin 2018, 23:16 
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Chimère a écrit:
par contre, il y aura toujours une sensation d'absence et d'être étranger au monde et à toute société qui peut nous entourer et qui, elle, ne se guérit jamais. Tout au plus, on apprend à en prendre son parti et à faire avec... :think:

Ça, j'y suis sujet de temps à autres, sans pour autant en concevoir d'angoisse :)

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 Sujet du message: Re: Éloge de l'angoissé
MessagePublié: 13 Juin 2018, 07:19 
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Pochel a écrit:
Chimère a écrit:
par contre, il y aura toujours une sensation d'absence et d'être étranger au monde et à toute société qui peut nous entourer et qui, elle, ne se guérit jamais. Tout au plus, on apprend à en prendre son parti et à faire avec... :think:

Ça, j'y suis sujet de temps à autres, sans pour autant en concevoir d'angoisse :)

Moi de même. D'ailleurs, savoir que l'humanité fonce droit dans le mur, qu'on va affronter très prochainement une crise majeure et des tas de très gros problèmes fait clairement partie de mon point de vue. Mais malgré ça je ne suis pas spécialement angoissé, je suis même globalement plutôt heureux dans la vie, je dirais.

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 Sujet du message: Re: Éloge de l'angoissé
MessagePublié: 13 Juin 2018, 08:08 
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Ben... à la limite, pour moi-même, je ne suis pas spécialement angoissée. Au contraire même, la mort peut s'apparenter à une forme de délivrance parfois devant autant d'épreuves qui semblent insurmontables...

Par contre, si je pense à toutes les personnes et êtres que j'aime par exemple, là, ça m'angoisse beaucoup. Qu'est-ce qu'ils vont devenir, eux ?

Ou si je pense à toutes les vies détruites, toutes ces souffrances inutiles, tout ce qui est perdu à jamais... et tout ce qui va l'être, dans une sorte de "c'est comme ça tant pis" quasi général, ce Mal qui semble grandir et dont on interroge encore le sens... là, ça devient vertigineux.

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 Sujet du message: Re: Éloge de l'angoissé
MessagePublié: 13 Juin 2018, 11:32 
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Chimère a écrit:
Par contre, si je pense à toutes les personnes et êtres que j'aime par exemple, là, ça m'angoisse beaucoup. Qu'est-ce qu'ils vont devenir, eux ?
Ou si je pense à toutes les vies détruites, toutes ces souffrances inutiles, tout ce qui est perdu à jamais...

Personnellement, je m'inquiète beaucoup pour le génie humain. L'art ; la musique, les sciences, les lettres... les chefs d'oeuvre immortels de la littérature ou du théâtre, les poésies magnifiques, les compositions grandioses... la peinture, la sculpture, le cinéma... l'Histoire, surtout ! Toute l'histoire de l'humanité, dont on a chaque jour une connaissance plus précise...
Je me demande vraiment ce qu'il en restera si les seuls survivants sont des rednecks à demi consanguins et 100% illetrés qui se cachent déjà depuis six ans dans leurs bunkers.

Comme dans ce fameux film (j'ai oublié son nom) où les héros, piégés dans New-York pris dans la glace, décident de brûler des ouvrages inestimables pour se réchauffer, alors qu'ils sont entourés de meubles en bois.

C'est l'idée de cette perte qui m'effraie et me dégoûte le plus. Le temps qu'une civilisation post-cataclysmique recommence à s'intéresser à son passé (si tant est qu'elle le fasse un jour), je crains que tout ne soit déjà perdu.

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 Sujet du message: Re: Éloge de l'angoissé
MessagePublié: 13 Juin 2018, 17:09 
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Pochel a écrit:

Comme dans ce fameux film (j'ai oublié son nom) où les héros, piégés dans New-York pris dans la glace, décident de brûler des ouvrages inestimables pour se réchauffer, alors qu'ils sont entourés de meubles en bois.



Ah oui, Le Jour d'après, 2004, Roland Emmerich. Vu en famille : la scène de la bibliothèque nous a fait beaucoup rigoler. :mrgreen:
Un peu comme si, dans une ville assiégée, les gens chassaient les chats et les chiens pour s'en faire des ragoûts avant de se dire "Bon, y a plus de chiens dans la ville : et si l'on allait ouvrir les 15 tonnes des boites de conserves qui sont dans les supermarchés..." :roll:

Puisque l'on est dans cette thématique, une petite anecdote : lors des Journées du Patrimoine 2016, je suis allé visiter l'hôtel Soubise, CAD les Archives Nationales. Pendant la visite des magasins d'archives, en voyant les énormes volumes des comptes-rendus des conseils du Roi (des recueils gros comme des niches pour labradors), un visiteur demanda si ces volumes avaient été numérisés.
Le conservateur qui faisait visiter expliqua que ça n'était pas le cas, pour des raisons de temps, de budget, de logistique, etc... Un seul de ces volumes aurait nécessité plusieurs jours de travail, numériser le tout aurait représenté peut-être dix ans de travail...
Ce qui veut dire que si ces volumes venaient à être détruits (inondations, incendies, ciseaux baladeurs...), une bonne partie des archives royales de France serait perdue à jamais - il faudrait se contenter de quelques fac-similes ou de citations dans d'autres ouvrages...

L'histoire de l'Humanité est parsemée de "pertes de mémoires" : que nous reste-t-il de la bibliothèque d'Alexandrie, des premiers mécanismes des Grecs (c.f. Anticythère), mais aussi de langages entiers, de cultures même ! A quels dieux nos ancêtres du Néolithique rendaient-ils hommage ? Et des langues disparaissent tous les jours, en Sibérie, dans le Pacifique, mais même en Europe (le Shadit en Provence !)

Nous nous inquiétons de la possibilité de la perte des grandes créations humaines dans un cataclysme gigantesque à l'échelle planétaire... Mais c'est peut-être l'érosion de l'intérêt pour certaines cultures, le poids des impérialismes et des logiques de domination culturelle, les choix économiques à court terme qui font peser le plus gros risque sur les "trésors" de l'esprit humain...





Bon Dieu, il va falloir que j'aille me bourrer la gueule pour me remettre de tout ça !


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 Sujet du message: Re: Éloge de l'angoissé
MessagePublié: 14 Juin 2018, 13:29 
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C'est pourtant vrai, ce que tu dis... :|

Cid Picador a écrit:
Ce qui veut dire que si ces volumes venaient à être détruits (inondations, incendies, ciseaux baladeurs...), une bonne partie des archives royales de France serait perdue à jamais - il faudrait se contenter de quelques fac-similes ou de citations dans d'autres ouvrages...

Mais alors, il faut les numériser maintenant !... Ah là là.

Cid Picador a écrit:
Bon Dieu, il va falloir que j'aille me bourrer la gueule pour me remettre de tout ça !

Je te suis.

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