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Happycratie ou la tyrannie du bonheur
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Auteur:  Chimère [ 07 Octobre 2019, 13:24 ]
Sujet du message:  Re: Happycratie ou la tyrannie du bonheur

Je connais ce titre, et je dois bien l'avoir dans ma bibliothèque... (j'en suis quasi sûre même, mais j'ai un peu trop de livres dans ma bibliothèque, ça demande un mental d'acier pour gérer tout ça... :mrgreen: )

Auteur:  No Body [ 07 Octobre 2019, 14:22 ]
Sujet du message:  Re: Happycratie ou la tyrannie du bonheur

Chimère a écrit:
...ça demande un mental d'acier pour gérer tout ça... :mrgreen: )


Moi j'ai réglé ça, j'ai une conjointe bibliothécaire :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

(Misère, si elle me lisait le sale quart d'heure que je passerait :lol: :lol: :lol: )

Auteur:  Ar Soner [ 25 Octobre 2019, 10:28 ]
Sujet du message:  Re: Happycratie ou la tyrannie du bonheur

Une interview intéressante d'Eva Illouz, qui parle de la façon dont le développement personnel a été récupéré par le capitalisme, de féminisme...

C'est un peu trop long pour que je le copie-colle ici, allez plutôt voir sur le lien :
https://usbeketrica.com/article/eva-illouz-le-developpement-personnel-c-est-l-ideologie-revee-du-neoliberalisme

Auteur:  Metronomia [ 25 Octobre 2019, 10:42 ]
Sujet du message:  Re: Happycratie ou la tyrannie du bonheur

En parlant d'Eva Illouz, quelqu'un a lu son livre Pourquoi l'amour fait mal? On m'en a dit le plus grand bien dans mon milieu pro, même si quelques collègues ont déploré le fait que ce soit un peu dur car ça désenchante pas mal de choses.

En tout cas, le résumé me fait très envie depuis longtemps et le bouquin doit trainer quelque part sur mon lieu de travail mais, avant de l'emprunter, je ne serais pas contre ou ou 2 avis. Une chose est sûre, si c'est trop ardu, je décrocherai assez vite par contre.

Auteur:  Ar Soner [ 25 Octobre 2019, 12:49 ]
Sujet du message:  Re: Happycratie ou la tyrannie du bonheur

Metronomia a écrit:
En parlant d'Eva Illouz, quelqu'un a lu son livre Pourquoi l'amour fait mal? On m'en a dit le plus grand bien dans mon milieu pro

Je ne l'ai pas lu, mais j'en ai également entendu beaucoup de bien.

Auteur:  Metronomia [ 25 Octobre 2019, 13:22 ]
Sujet du message:  Re: Happycratie ou la tyrannie du bonheur

Entre temps, je suis allée jeter un oeil au sommaire et ça m'a bien plu. Tellement que j'ai finalement pris le bouquin avec moi.

Si ça donne envie aussi, ça pourrait éventuellement faire l'objet d'un futur compte-rendu.

Spoiler :
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Auteur:  Chimère [ 25 Octobre 2019, 13:39 ]
Sujet du message:  Re: Happycratie ou la tyrannie du bonheur

C'est vrai que c'est intéressant de proposer une lecture sociologique de l'amour... c'est inédit, et ça doit avoir des choses à apporter au débat.

Même si, pour ma part et comme pour les questions sur le développement personnel (du reste, ça se rejoint), je pense que la cause principale de toute souffrance (vous me direz : la sociologie n'est pas à visée thérapeutique, ce que j'entends parfaitement), c'est d'une part les illusions de l'ego et d'autre part les illusions du matérialisme, surtout en tant que "socle" idéologique d'une société, qui sont finalement les racines, en terme d'inconscient collectif, du libéralisme économique et social, finalement... :think:


Citer:
incapacité à choisir, refus de s’engager, évaluation permanente de soi et du partenaire, psychologisation à l’extrême des rapports amoureux, tyrannie de l’industrie de la mode et de la beauté, marchandisation de la rencontre (Internet, sites de rencontre), etc. Tout cela dessine une économie émotionnelle et sexuelle propre à la modernité qui laisse l’individu désemparé, pris entre une hyper-émotivité paralysante et un cadre social qui tend à standardiser, dépassionner et rationaliser les relations amoureuses.


Je suis d'accord avec le constat. Et il a le mérite d'exister... maintenant, une fois qu'on a compris qu'on est plus ou moins pris dans une sorte "d'erreur sociétale", qu'est-ce qu'on propose pour en sortir ? Pour évoluer vers des relations plus saines avec nous-mêmes et avec autrui ?...

Pour répondre à ces questions, les apports de la psychologie, de la philosophie et de la spiritualité aux sens larges sont nécessaires, me semblent-ils...
Comment y répondre si on ne se connait pas soi-même, déjà ? Et si l'on est pas engagé sur le chemin qui mène a faire tomber peu à peu toutes les "peaux" inutiles et vieillies de l'ego ?...
Moi ça me semble impossible : on ne peut pas bâtir de société saine avec des individus malades. :think:

Auteur:  Metronomia [ 25 Octobre 2019, 13:56 ]
Sujet du message:  Re: Happycratie ou la tyrannie du bonheur

Chimère a écrit:
maintenant, une fois qu'on a compris qu'on est plus ou moins pris dans une sorte "d'erreur sociétale", qu'est-ce qu'on propose pour en sortir ? Pour évoluer vers des relations plus saines avec nous-mêmes et avec autrui ?...

Le discours d'Illouz, en (re)politisant ces questions, a justement le mérite de nous rendre nos capacités d'action (en promouvant par exemple des systèmes politiques et économiques plus justes, plus collectifs et aussi plus égalitaires à tous points de vue).

Citer:
Pour répondre à ces questions, les apports de la psychologie, de la philosophie et de la spiritualité aux sens larges sont nécessaires, me semblent-ils...

C'est évidemment tout à fait possible, à titre individuel, d'aller chercher de ce côté là pour son propre bien être. Mais disons qu'au niveau collectif, ça devient assez vite inopérant (car dépolitisant). Ça rejoint ce que je disais plus haut: déconstruire tout ça (le "ça" désignant ici les tristes constats que fait Illouz) permet justement de remettre les choses à leur place et de lutter contre. Mais ça n'entre pas en contradiction avec le fait de suivre une thérapie (par exemple) ou de s'intéresser au spirituel dans la sphère privée. Je connais d'ailleurs des tas de gens qui font très bien les deux.

Citer:
Moi ça me semble impossible : on ne peut pas bâtir de société saine avec des individus malades. :think:

Sauf si on admet justement que c'est la société telle qu'elle fonctionne qui rend malade. Du reste, on est jamais que malade (au sens de : "on n'est jamais uniquement ça"). On est aussi tout un tas d'autres choses à la fois.

Auteur:  Chimère [ 25 Octobre 2019, 15:56 ]
Sujet du message:  Re: Happycratie ou la tyrannie du bonheur

Citer:
(en promouvant par exemple des systèmes politiques et économiques plus justes, plus collectifs et aussi plus égalitaires à tous points de vue).


Oui mais, fondamentalement, le confort n'est pas le bonheur...
Même si, forcément, ça contribue au fait de se "libérer l'esprit" pour se poser des questions de plus en plus existentielles, je ne suis pas persuadée que si on vivant dans une société totalement juste et égalitaire, ça changerait quelque chose aux questions que l'on se pose sur le bonheur... :think:

D'ailleurs, si on prend un exemple en particulier :

http://www.slate.fr/story/182130/depression-finlande-pays-plus-heureux-monde-jeunes-suicides

... on se rend bien compte que vivre dans une société réputée heureuse matériellement et politiquement n'empêche pas les gens de vouloir mourir. :think:


Citer:
Ça rejoint ce que je disais plus haut: déconstruire tout ça (le "ça" désignant ici les tristes constats que fait Illouz) permet justement de remettre les choses à leur place et de lutter contre. Mais ça n'entre pas en contradiction avec le fait de suivre une thérapie (par exemple) ou de s'intéresser au spirituel dans la sphère privée. Je connais d'ailleurs des tas de gens qui font très bien les deux.


Pour ma part, je pense que "lutter contre" comme tu dis, amène forcément à revenir vers plus de philosophie et de spiritualité.
Une fois qu'on a compris que les rapports amoureux sont sources de souffrance parce qu'ils sont faussés par l'ego, par des aspirations hédonistes factices qui conduisent à faire de l'autre "un objet" (fusse-t-il objet d'amour), et donc à en attendre de lui qu'ils nous satisfasse comme un objet, et inversement d'ailleurs, bref... qu'en réalité, l'amour que l'on donnait et que l'on croyait recevoir, n'était pas forcément de l'amour (enfin, on peut rediscuter des définitions et de l'échelle de l'amour, si on veut), forcément, on va se tourner vers ce qu'est la seule source d'Amour véritable... (même si se dépouillé de tout ça, ça prend probablement plus d'une vie... et que je ne prétends pas, très loin de là, y être arrivée... )

D'autre part, dire que la spiritualité doit rester dans la sphère privée, c'est presque en faire quelque chose d'honteux. C'est très français d'être là "ah mais tes histoires là, c'est privé je veux pas en entendre parler"... sauf que, en réalité, c'est impossible. Puisque une fois qu'on s'est débarrassé, ou du moins en chemin pour s'en débarrasser, de nos illusions et des vieilles peaux de l'ego, dire que cela reste dans la sphère privée revient à dire... faire semblant de ne pas être ce que l'on est. Alors que justement, ce dont on veut se débarrasser, ce sont nos masques, nos rôles, nos fausses personnalités.
ça n'a pas vraiment de sens en fait... :think:


Citer:
Sauf si on admet justement que c'est la société telle qu'elle fonctionne qui rend malade. Du reste, on est jamais que malade (au sens de : "on n'est jamais uniquement ça"). On est aussi tout un tas d'autres choses à la fois.


Pour ma part, je pense que l'échange va dans les deux sens : au cours de notre évolution en tant qu'espèce, nous avons créer une société à notre image, et de plus en plus bancale parce que du plus en plus tournée vers des valeurs matérielles et égotiques (la possession de biens matériels, la compétition - inculquée dès l'école -, le pouvoir etc...), et cette société que nous avons créée non renvoie l'illusion que nous ne pourrons jamais en sortir, que c'est la seule réalité possible, et que nous ne pouvons faire autre chose que nous y plier.
Pour faire simple : nous avons creuser notre propre caverne.
Oui, heureusement que nous ne sommes pas que ça, sinon, aucune rédemption, ni aucune espérance ne serait possible...

Mais je remarque que nous sommes de plus en plus malades, que nous creusons de plus en plus profond notre caverne...

Tu parles de politique, mais quand je vois la politique actuelle... franchement, je ne vois surtout des gens qui s’écharpent pour garder, qui leur pouvoir ou leur poste, qui leurs privilèges matériels, des gens qui sont à la fois gonflés d'orgueil et rongés par la peur, et qui prétendent avoir La solution, alors qu'en eux, il y a surtout la racine du problème...
Crois-tu qu'on remettra sur pied une société plus juste, plus égalitaire, plus bienveillante les uns envers les autres, si on part sur ces bases-là ?...

Auteur:  Ar Soner [ 07 Janvier 2020, 22:46 ]
Sujet du message:  Re: Happycratie ou la tyrannie du bonheur

Si vous avez trouvé les chercheurs précédemment cités dans ce topic trop gratuitement critiques vis-à-vis du développement personnel, je suis tombé sur cette interview très intéressante d'un autre sociologue (Nicolas Marquis) qui privilégie une approche plus bienveillante (mais pas pour autant moins objective !) à l'égard des gens qui se retrouvent dans cette démarche :

https://www.jefklak.org/demande-toi-ce-que-tu-peux-faire-pour-ten-sortir/

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