Ar Soner a écrit:
Il y a « mourir de façon tragique dans un accident bête », et « mourir parce qu'on a voulu à tout prix mettre un bâton de dynamite allumé dans le rectum d'un tigre qui se trouvait de l'autre côté d'un champ de mine ».
Je saisis bien l'idée et la nuance. Après, comme je l'expliquais hier, de mon côté, je me dis que, parfois, on joue avec le feu (et avec la mort) pour des raisons qui touchent à notre histoire, notre vécu, notre éducation, etc., et qui - par essence - ne sont pas très drôles (cf. ce missionnaire qui a probablement reçu une éducation religieuse - et peut-être une éducation tout court - toute fuckée). De plus, je me dis que la frontière entre une mort tragique ou bête et une mort en mode "elle/il l'a quand même un peu cherché" est parfois mince.
Un exemple: quid des alpinistes? On se souvient l'année passée d'Elisabeth Revol - qui est revenue de son ascension du Nanga Parbat avec des doigts en moins - et, surtout, de son ami Tomek qui a perdu la vie dans cette même excursion. De quel côté seraient-ils en caricaturant à grand traits: "C'est tragique" ou "Elles/ils l'ont bien cherché?". En gros, à partir de quel moment et sur la base de quels critères décide-t-on que c'est bête ou que ça ne l'est pas?
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Après, je fais parti de ceux qui partent du principe qu'on peut rire de tout, je n'ai donc pas de soucis à rire de la mort d'une personne si je trouve que celle-ci est effectivement ridicule.
Ok. Bon, ça, c'est une question de sensibilité. Je n'ai pas la même, mais je le conçois bien. De mon côté, j'ai tendance à vite imaginer (quitte à extrapoler pas mal...) les conséquences et, le fait de me dire que des parents, des enfants, des conjoint-e-s ou des ami-e-s ont perdu quelqu'un qui comptait beaucoup pour eux a tendance à me calmer assez vite et à ne pas me faire rire. Mais c'est vrai que si on prend les faits bruts, ça peut parfois prêter à sourire.
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Je pense notamment à ce type qui est mort car il avait mal affranchi une lettre piégée qu'il avait envoyé... et qui lui est revenue... Ou à cet autre gars qui a retiré avec les dents le soutien-gorge à paillette d'une strip-teaseuse, et qui s'est étouffé en avalant des paillettes.
Mais je rigole plus de la façon de mourir, souvent digne d'un cartoon de Tex Avery, que du défunt lui-même.
Bon, c'est sûr que... hum... c'est difficile de ne pas esquisser un rictus.
Mais, je ne sais pas, il m'est parfois arrivé de faire des trucs tellement débiles que je me dis qu'on est jamais à l'abris. Typiquement: il y a deux ou trois semaines, tandis que ma meilleure amie était à la maison, j'ai sorti un plat de four tout en discutant avec elle et, toute absorbée que j'étais par la discussion, je me suis saisie du plat... sans manique. Alors bon, ok, je n'ai pas risqué ma vie et ok, c'était tellement brûlant que j'ai retiré mes doigts tout de suite et m'en suis sortie avec juste un petit bobo. Mais, sur la base de ce geste complètement idiot, j'ai réalisé à quel point on pouvait
vraiment faire n'importe quoi parfois.
D'ailleurs, un peu sur le même thème, vous avez entendu parler de ça:
http://www.leparisien.fr/faits-divers/o ... 955208.phpLa vidéo est assez impressionnante et effrayante.