Ar Soner a écrit:
Je pense que la plupart des messieurs du forum en ont bien conscience...
Alors, je suis désolée car je réalise que ma petite phrase pouvait éventuellement être prise comme un reproche (un peu en mode: "Vous ne voyez rien et ne savez rien, bande d'ignares inconséquents!"), mais il n'en n'était rien.
Je prends conscience que ces anecotes que je compile ici depuis quelques jours sont avant tout et égoïstement un moyen pour moi de prendre vraiment la mesure du problème. Parce que ça va peut-être te paraître étrange, mais ma prise de conscience quant au harcèlement de rue est assez récente. Non pas que je n'en vivais pas jusque-là: c'est "seulement" que je n'y prêtais pas attention tant ça s'inscrivait justement dans le quotidien. Mon cerveau avait totalement banalisé ça: c'était juste normal et intériorisé. C'est dire l'ampleur du problème. Et très honnêtement, si j'étais un garçon, je ne suis pas sûre que je parviendrais à prendre vraiment la mesure du truc. Ce n'est déjà pas si évident quand on le vit, alors quand on ne le vit pas...
Citer:
Je réalise que je n'avais pas donné mon (absolument indispensable) réponse aux questions soulevées ci-dessus
Ah mais si, ça m'intéresse vraiment d'avoir ton retour!
Ar Soner a écrit:
Si cela devait se produire, je ne suis pas sûr de nécessairement apprécier (...). S'il y a une bonne raison (la personne a besoin d'un renseignement), pas de soucis, je suis toujours content de filer un coup de main ; et si c'est de la drague faite avec tact et délicatesse, OK, mais si c'est insistant ou discourtois, non merci.
Ok, merci pour ces précisions. Notons que le caractère "insistant" me paraît (à tort?) plus ou moins directement corrélé au fait que la fille vous plaira ou non?
Citer:
Mais il faut préciser que
deep inside, je suis un introverti un brin paranoïaque, ça n'aide pas non plus...
C'est intéressant et ça met le doigt sur les émotions pas forcément positives qu'on peut ressentir dans ces cas-là. En gros, le fait d'avoir "peur" (tu n'emploies pas ce terme, mais j'imagine que la relative paranoïa induit plus ou moins une peur — ou
a minima un stress — de l'interaction avec autrui?) est décisif. C'est en ça que je disais qu'on ne peut que difficilement faire un parallèle entre hommes et femmes (car je pense qu'il n'est pas exagéré de dire que les hommes n'ont globalement pas peur des femmes physiquement, alors que l'inverse...). Et justement, tu viens montrer que ça peut être un peu plus nuancé/compliqué que ça quand même.
Ar Soner a écrit:
C'est compliqué. Le Japon est effectivement plus sûr que la France de manière générale, il y a de moins de petite criminalité : on peut ainsi par exemple laisser des affaires dans la rue, ou poser son téléphone sur la table d'un restaurant sans surveillance sans craindre de se les faire voler.
En ce qui concerne les violences faites aux femmes, il est difficile de faire un état des lieux car la parole est beaucoup moins libérée à ce sujet qu'en France et la société japonaise est beaucoup plus conservatrice que la nôtre. J'ai l'impression que les agressions sexuelles se répartissent différemment, elles se concentrent dans certains espaces (les transports en commun dont vous parliez), pour être quasiment absentes dans d'autres (le harcèlement de rue est presque non-existant) ; et bien entendu, comme en France, il y a une nette disparité entre les grandes villes, les petites villes et la campagne.
Merci pour ces précisions très intéressantes.