Moi je voyais vraiment
Ça comme une métaphore de l'adolescence. Une métaphore horrifique, certes, mais une métaphore quand même. Le passage d'enfant soumis au bon vouloir des adultes, un peu victimes, au stade d'adulte qui prennent du recul, se rassemblent, réfléchissent et luttent pour le bien commun, etc. J'ai pas mal senti ça dans le roman, en fait : j'ai eu l'impression de les voir de plus en plus sérieux, de moins en moins insouciants au fur et à mesure, ils enquêtent, recherchent.
Ils affrontent Ça, c'est une épreuve extrêmement pénible et éprouvante mentalement et physiquement, et les adultes y sont aveugles, voire empirent carrément les choses (sans vraiment le vouloir). Peut-on mieux décrire l'adolescence ? Le mal-être, la sensation d'isolement qu'on ressent, et le soulagement que représente le groupe avec ses semblables ?
À la fin, le combat contre Ça (et la scène dans les égoûts, si vous voyez ce que je veux dire) font vraiment épreuve initiatique de transition vers l'âge adulte. Après je n'ai pas vu le film, donc peut-être que cet aspect y est moins prégnant.
En gros, dans mon esprit, Ça c'est l'adolescence : une période qui, surtout quand tu es un "raté", est dure, très dure à supporter. Si tu es seul, tu peux en mourir (n'oublions pas que les taux de suicide sont très élevés chez les ados, surtout ceux avec un profil un peu "sensible" ; que les morts dans les accidents de la route ou en état d'ivresse sont aussi très nombreux...) ; mais si tu te trouves des potes comme toi, c'est moins amer à vivre. Et enfin, quand c'est fini, tu en sors grandi, mûri.
C'est peut-être un peu capillotracté, mais j'aime bien cette interprétation.