"atmosphérique", je ne sais pas si c'est le terme que j'aurais employé... (disons que pour moi, "atmosphérique" ça correspond plus à des Malick, ou a une ambiance un peu lente, planante comme dans It Comes at Night).
Mais pour le reste, effectivement, c'est bien un film initiatique sur l'adolescence.
_________________ Même si on ne nous laisse qu'une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d'elle il y aura toujours le ciel tout entier. Etty Hillesum, Une vie bouleversée
Inscription: 26 Novembre 2008, 18:29 Messages: 5298 Localisation: Großostn
Hmm non, je voulais dire un film dans laquelle l'atmosphère a une importance. Par exemple Sinister ou Suspiria d'Argento n'ont pas à mon goût de lenteur à proprement parler, mais il y a un gros travail sur le son, la musique, les couleurs, les lumières, les décors, etc. Pour It les trailer m'a donné l'impression d'une atmosphère également travaillée, pas forcément au même niveau, mais quand même.
_________________ Ungl unl . . . rrlh . . . chchch . . . [H.P. Lovecraft, The Rats in the Wall, 1923]
Je les aies pas tous vu, certains m'intéressent, d'autres moins... Mais je suis contente qu'ils parlent d'It Comes at Night... probablement un des meilleurs films du genre de ces dernières années : inattendu, intelligent, beau, mélancolique et puissant. Je suis étonnée que personne n'ai eu l'idée de le regarder ici... vous êtes des personnes de goûts, à ce que je sache...
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Inscription: 05 Août 2008, 17:27 Messages: 7260 Localisation: Massif central. Par là.
J'ai vu Ça il y a quelques jours, et je confirme que c'est effectivement un bon film. Pas un chef d'oeuvre (il a ses petits défauts), mais néanmoins un bon film qui vaut le coup d'être vu pour les amateurs de l’œuvre de Stephen King, ou pour ceux qui cherchent un film d'horreur original.
L'équipe derrière le film a clairement lu le livre : les lieux et les personnages (ils sont tous là) sont tout à fait conformes à leur description du bouquin. On retrouve quelques scènes parmi les plus emblématiques
Spoiler :
la mort de Georgie, l'explosion de sang dans la salle de bain de Beverly, la descente finale dans les égouts, le pacte des gamins se promettant de revenir à Derry si Ça devait se manifester à nouveau, etc
mais il y a également de nombreux petits clins d'oeil qui ne sont pas exploités mais qui permettent de se retrouver en terrain connu :
Spoiler :
la Tortue, la statue du bûcheron Paul Bunyan, le château d'eau dans lequel Stanley se retrouve bloqué dans le livre...
A côté de cela, le film diverge sur de nombreux points du bouquin. Je n'ai pas réussi à déterminer si ces divergences sont une façon d'éviter de faire une redite par rapport à la mini-série de 1990 (qui était une transposition extrêmement fidèle du roman), de se créer une identité distincte, ou de se garder de la matière sous le pied pour le prochain film. Cela dit, globalement, je trouve ces moments ajoutés plutôt bien-foutus :
Spoiler :
Les deux nouvelles apparitions de Ça, sous la forme de la femme à la flûte traversière et de l'enfant décapité sont effrayantes à souhait et tout-à-fait conformes à l'esprit de la créature. Et j'ai bien aimé l'antre de Ça, gigantesque amas d'objets et de vêtements ayant appartenu aux victimes et au dessus duquel les gamins dévorés 'flottent' littéralement : à défaut de pouvoir montrer à l'écran le rituel de Chüd, c'est une façon intelligente de représenter les lumières mortes. J'ai été nettement moins convaincu par contre par le fait que les enfants, plutôt que de battre Ça en utilisant leur imagination... se contentent de réaliser qu'ils n'ont pas peur de lui et de lui défoncer la gueule à coup de barres de fer : difficile de continuer à avoir peur de la créature après ça ! Et pour ceux qui qui se posent la question : non, la scène de sexe dans les égouts n'a pas été adaptée
Je l'avais écrit dessus, la bande-annonce m'avait fait craindre de retrouver les clichés et tics audio-visuels des horror teen movies modernes : il y en a, mais peu (une poignée de scarejumps prévisibles, une ou deux scènes convenues, et une certaine omniprésence de Ça à certains moments du film). Le film prend le temps de présenter les personnages et d'installer une ambiance, et c'est pour le mieux. Bill Skarsgård campe un Ça crédible et certaines de ses apparitions sont réellement mémorables.
Je ne suis pas sûr d'être à 100% convaincu par tous les choix artistiques du film, mais il s'agit vraiment d'une question de goût personnel. Ce que le film fait, de manière générale, il le fait bien.
Chimère a écrit:
(cela dit, j'ai attendu une semaine pour éviter les meutes d'ados... mais y'en a eu assez pour êtres pénibles... Je comprends pas ça : on paye une place, on regarde le film et on la ferme, non ?... Qu'ils se fassent tous manger les doigts de pieds par le Clown Grippe-Sous cette nuit dans leurs cauchemars... )
J'ai eu exactement le même problème lors de ma séance... Je pensais être tranquille en allant au cinéma en semaine, même pas.
Les 3/4 de la salle étaient composés d'ados, et parmi eux, des petits groupes de... comment dit-on en français moderne ?.. de futures « chances pour la France » qui n'avaient pas l'air d'avoir assimilé qu'une salle de cinéma n'est pas un manège de montagne russe : on n'est pas supposé y crier à tue-tête lorsqu'on éprouve des émotions fortes. J'ai pété un câble à un moment de la séance (et les gens qui me connaissent savent que c'est rare), ça n'a que partiellement résolu le problème en empêchant une escalade mais les bavardages ont continué...
Ah ben moi, 2 sièges à côté, y'en avait un soit il commentait le film pour ses copains, soit il était sur son portable, à un moment j'ai soufflé très fort en lançant un "c'est bon là !" avec un regard bien noir... ça l'a un peu calmé...
Mais c'est quand-même fou ça : ils payent la place et ils passent leur temps à... pas le regarder ?
Je serais bien allée le voir en VO (ça peut être un bon moyen de s'épargner les 2-neurones de moins de 16 ans) malheureusement, les horaires sont toujours trop tard, en semaine etc...
... Je pense que si le Clown s'était pointé, je les aurais laissé se débrouiller avec et se faire bouffer, tiens, ça leur aurait fait les pieds... !
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Ah ben moi, 2 sièges à côté, y'en avait un soit il commentait le film pour ses copains, soit il était sur son portable, à un moment j'ai soufflé très fort en lançant un "c'est bon là !" avec un regard bien noir... ça l'a un peu calmé...
Peut-être parce que les ados sont les cœurs de cible du "nouveau" cinéma d'horreur, considéré par ceux qui le produisent comme un sous-genre pop-corn immature ?
J'ai beaucoup aimé, je l'ai trouvé très bien réalisé, avec une esthétique très personnelle et de vraies trouvailles
Spoiler :
J'ai aussi kiffé la femme "modigliani-esque du tableau, mais aussi quand Georgie descend à la cave, au son d'accords lugubres de piano, dont on s'aperçoit qu'ils sont joués par sa mère dans le salon, ce qui est déjà le cas dans le bouquin, mais le piano passe vach'ment moins bien à l'écrit ...
Concernant ses défauts, j'ai pu lire l'abus d'effets sonores et musicaux lors de l'apparition de Pennywise, et je confirme, certains sont tout à fait dispensables.
_________________ "Tout croire et ne rien croire sont deux solutions également commodes, qui l'une comme l'autre nous dispensent de réfléchir." H. Poincaré
Peut-être parce que les ados sont les cœurs de cible du "nouveau" cinéma d'horreur, considéré par ceux qui le produisent comme un sous-genre pop-corn immature ?
Je ne sais pas... Quand on voit certains (pas tous) films d'horreur qui sont, au-delà d'être des films de genre, des bons films tout courts (et ça en est un) voir qui sont à la pointe d'un nouvelle évolution à la croisée du cinéma de genre et du cinéma d'auteur (Get Out, It Comes At Night, It Follows, The VVitch...) avec des sous-textes quand-même très profonds, voire philosophiques, des possibilités de double lecture etc... jsuis pas persuadée que le cœur de cible de ce cinéma-là soit uniquement adolescent... Là, je suis sûre et certaine que si on donnait une sorte de questionnaire "d'explication de texte" à ces gamins, les 3/4 (et encore, je crois que je suis large) rendraient une copie lamentable...
ça me rappelle quand j'étais allée voir le premier American Nightmare (qui, mine de rien, cachent un vrai propos politique et social intéressant, sous un visuel hyper efficace), et je me souviens d'une ado en mode "bouh c'était nul, ça fait pas peur"... et là, ça m'arrive pas souvent de parler aux gens, mais j'avais été tellement désespérée devant cette attitude que je lui avait dit "Mais non, t'as pas compris, c'est un film politique"... Ouh là, elle m'a regardée genre comme ça " "... et je suppose qu'elle devait regarder sa prof de français un peu de la même manière...
Non objectivement, comme souvent au cinéma et en matière de littérature, on donne de la confiture à des cochons et pis c'est tout... Dès que ça dépasse le niveau de Hanouna ou Secret Story ils sont perdus quoi... (bon, je dis pas tous non plus, mais voilà... plus je les regarde, plus j'ai peur... Idiocraty est en marche... )
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Quand on voit certains (pas tous) films d'horreur qui sont, au-delà d'être des films de genre, des bons films tout courts (et ça en est un) voir qui sont à la pointe d'un nouvelle évolution à la croisée du cinéma de genre et du cinéma d'auteur (Get Out, It Comes At Night, It Follows, The VVitch...) avec des sous-textes quand-même très profonds, voire philosophiques, des possibilités de double lecture etc... jsuis pas persuadée que le cœur de cible de ce cinéma-là soit uniquement adolescent...
J'ajouterais psychanalytique, dans le sens où ça titille nos peurs les plus profondes. On est bien d'accord, c'est un cinéma largement jugé comme pas respectable.
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