Depuis mon retour des USA, je suis insomniaque. Alors, je m'occupe en relisant ma vieille collection de bouquins de science-fiction...

Il y a un auteur que j'apprécie particulièrement, mais qui est à mes yeux injustement méconnu en France : Robert Silverberg. Vous connaissez ? Il est considéré comme un des papes de la SF américaine, et on lui doit des classiques comme les Monades Urbaines, l'Oreille Interne ou l'Homme dans le Labyrinthe.
Du point de vue du style, on se rapproche assez du travail d'Arthur C. Clarke : une écriture sobre et efficace, un soucis du réalisme scientifique assez poussé... avec toutefois ce qu'il faut de réflexions et de questions métaphysiques. On est donc dans de la petite hard SF.


Le dernier livre de lui que je viens de finir n'est pas un de ses plus connus, mais il n'en reste pas moins bien agréable à lire : Le Grand Silence.

L'histoire : au début du XXIème siècle, les extraterrestres ont conquis la planète. Mais ils n'ont pas fait la guerre, et à aucun moment ils n'ont daigné communiquer avec les humains.
Non, ils se sont simplement installés comme si la Terre leur appartenait, et se sont imposés avec leur supériorité technologique écrasante qui les rend similaires à des dieux.
Les rares tentatives de rebellions des humains se sont soldées par des répressions calmes mais destructrices, qui ont fait s'écrouler la société humaine et ont plongé le monde dans le chaos. Les humains, vaincus et résignés, vivent désormais sous le joug des Entitées qui les utilisent occasionnellement comme esclaves pour accomplir des tâches dont personne ne comprend l'intérêt.
Cependant, le colonel Carmichael, ancien militaire à la retraite, est bien décidé à trouver un moyen de libérer l'humanité. A la tête d'une famille hétéroclite, réfugié dans un ranch de Santa Barbara transformé en forteresse, il organise une résistance et cherche la faille qui permettra de mettre un terme à la domination des Entitées.


C'est un très bon livre que je vous conseille. Tout comme La Guerre des Mondes de H.G.Wells, il tente de répondre à la question : que se passerait-il si des extraterrestres dotés d'une technologie largement supérieure à la nôtre venaient à envahir la Terre ? Mais là où le bouquin de Wells s'en tire par une petite pirouette finale assez invraisemblable, celui de Silverberg attaque le problème de front.
Fait particulièrement appréciable : là où de nombreux livres de SF nous présentent trop souvent des extraterrestres très "anthropomorphisés", ceux-là n'ont définitivement rien d'humain. D'ailleurs à aucun moment du livre, il ne sera donné la raison de leur venue sur Terre, pas plus que leur origine ou les motifs qui les poussent à remodeler la planète à leur convenance.

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Close the world, open the next

J'ai dû voir ce nom quelquepart...

Mais je n'en ai jamais lu.
Encore un auteur à lire de plus à ma liste...

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Même si on ne nous laisse qu'une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d'elle il y aura toujours le ciel tout entier.
Etty Hillesum, Une vie bouleversée

Je suis amateur de science-fiction, mais le seul livre de Silverberg que j'ai est Gilgamesh, roi d'Ourouk.

Je réparerai cette terrible erreur dès que possible.

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Sage à ses heures, idiot le reste du temps.
Horaire inconnu.

En tout cas le pitch vaut son pesant de cacahuète, ça change des scénarii classiques.

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Da funky emperor !

Je ne connaissais pas non plus cet auteur, mais merci à toi de nous le faire découvrir

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On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux
(Antoine de Saint-Exupéry)

Je l'avais lu aussi, et franchement je dois dire que dire que ce n'est pas mon préféré.

L'idée de Silverberg, faire de l'épopée de Gilgamesh une sorte de récit historique et réaliste, ne m'a pas convaincu. Je trouve qu'on perd une partie de l'essence de l'histoire originale -même si heureusement la quête de l'immortalité et les interrogations du héros demeurent.
J'aurais préféré un récit de fantasy qui conserve les monstres, le géant Humbaba, les interventions divines (notamment celle d'Ishtar, qui est résolue par une astuce scénaristique) et l'immortalité d'Utnapishtim... Paradoxalement, les traductions de l'akkadien de l'épopée de Gilgamesh que j'ai pu lire étaient presque plus intéressantes et plus touchantes que la version modernisée de Silverberg.

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Close the world, open the next

J'adore Silverberg et j'ai pas mal de bouquins de lui.

Un que j'adore, est un recueil de nouvelles : Pavanne au fil du temps. Il est tout simplement décoiffant, surtout la nouvelle éponyme.

Il y aussi la série des Lord Valentin, avec ses personnages très attachants et les suites qui concernent le passé de cette trilogie...

Bref que du bon (ou presque)

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Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles. (Oscar Wilde)