(avec le timbre de Jacques Martin, trop tôt disparu)
Les enfants font leur grands retour dans le cinéma d'horreur en cet Halloween 2009.
C'est, il faut bien le dire, un ressort inépuisable du cinéma d'angoisse, depuis le "village des Damnés" en 1960 (par Wolf Rilla, remake par John Carpenter), en passant par le très connu « L’exorciste », ou l’on pouvait détester à souhait la pauvre Regan, qui avait au moins l’excuse d’être possédé. Pas comme Damien, 5 ans, qui est simplement l’antéchrist, dans « La malédiction » (1976, remake en 2006). Nous avons également eu droit aux enfants revanchards revenus de l’autre monde dans « Ringu » avec Sadako et ses longs cheveux noir (je ne cite pas le remake parce que j’ai détesté) et plus récemment, « l’Orphelinat » de Juan Antonio Bayonna, avec la participation de Guillermo del Toro (qui a mon sens, a contribué au succès de ce film qui personnellement, ne m’a pas effrayé deux secondes), ou encore « Dorothy », qui reprend le thème de la jeune fille possédée, et de la communauté de pequenots religieux sur une ile isolée ou ils font un peu ce qu’ils veulent, surtout le pire.
Cette rentrée donc, va nous offrir deux films du même calibre, mais apparemment sympathiques que je voulais signaler aux personnes comme moi, c’est-à-dire avec une prédilection pour les films d’horreur pas forcément sanglants mais bien ficelé et pleins d’une angoisse indicible. Et quoi de mieux que des visages angéliques de petits enfants pour vous coller la frousse ?
Premier film, sorti le 21 octobre: « The Children », de Tom Shankland. Celui-ci s’inscrit dans la grande lignée des films d’horreur à ressorts déjà très usés mais qui font toujours recette. Ici, deux gentilles familles, avec leurs gentils enfants (non, ils ne sont pas TOUS blonds, mais ils sont souvent bouclés et ont des visages vraiment délicieux) vont fêter noël en toute convivialité dans une grande baraque isolée avec plein de neige et de la forêt tout autour, loin de toute civilisation qui pourrait éventuellement leur porter secours vu la suite des événements. Les enfants (aux nombres de 4, plus une ado) vont semble t-il être touché par un mal mystérieux qui va les pousser à mettre leur imagination au service de l’élimination méthodique des adultes… Vu la bande annonce, il me semble que certaines scènes vont devenir culte.
Le deuxième, qui devrait sortir en fait en décembre, c’est « Orphan » ; « Esther » en français, et le sous titre est « quelque chose ne va pas chez Esther ». . . ça met l’ambiance tout de suite. Là encore, une utilisation de thème classique, un couple va mal après la perte d’un enfant, ils décident d’adopter, et là ou la « Malédiction » jouait sur le thème diabolique, antéchrist et compagnie, ici, on trouve plutôt une enfant qui a un secret, c’est sur, et je pense que ce que l’on veut bien nous montrer dans les BA nous aiguille peut être sur une mauvaise piste. Est-elle possédée ? A-t-elle des « pouvoirs télékinésiques » ou est-elle juste une horrible gamine très méchante? En tout les cas, Esther semble vouloir se venger de ceux qui se moquent d’elle ou lui font du mal, ce qui n’est pas sans rappeler une « Carrie » miniature.
Bref, de bons moments en perspectives. Ce que j’apprécie dans ce genre de film, c’est la capacité qu’ils ont finalement à nous faire réfléchir sur certains tabous de notre société, sous des dehors de divertissement: l’enfant est « pur », il est « gentil par nature », au contraire de l’adulte qui a perdu le contact avec cette pureté originelle et est donc mauvais. C’est assez chrétien comme vision, et je crois que ces films ont le mérite de mettre le doigt sur des choses que l’on sait, mais que l’on n’ose pas dire dans notre société : les enfants sont cruels, et, parfois, meurtriers. Dans un tout autre style, le dernier Haneke devrait mettre le doigt là ou ça fait mal…
_________________ Comme ce serait drôle de ressortir parmi ces gens qui marchent la tête en bas ! Les Antipodistes, je crois...
Lewis Carroll in "Alice in Wonderland"
|