J'ai vaguement essayé d'asticoter mes anciens petits camarades au sujet de Bronner, sans grand succès pour l'instant.

Finalement, j'en viens à me demander si, en renvoyant vers la psychologie cognitive, Bronner ne cherche pas tout simplement à démontrer la scientificité de sa discipline, laquelle est souvent considérée comme "la plus molle des sciences molles", particulièrement dans le milieu des sciences de la nature. Après tout, comme indiqué dans les liens cités plus hauts, la psycho cognitive se revendique de la démarche expérimentale, ce qui la placerait du "bon côté" de la science, avec les physiciens et les biologistes, pas du "mauvais côté", celui des sociologues ou des historiens. En s'appuyant sur elle la socio basculerait elle aussi du "bon côté".

Sauf que dans ce cas, en se concentrant sur l'aspect individuel (dont l'étude expérimentale est effectivement soumise à de nombreux biais), on ne ferait plus vraiment de sociologie mais... de la psycho cognitive. Et puis, tout expliquer par le cerveau est aussi appauvrissant que de tout expliquer par le complot, ou, comme ce fut jadis le cas en histoire (ancienne, notamment), par des mouvements de migration/invasion (de préférence venus d'Orient). On néglige alors une foule d'autres facteurs... mais on a une thèse séduisante car elle permet de rendre compte de tout sans avoir à maîtriser beaucoup de connaissances.

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Je suis le grincement dans les poutres. Le battement d'ailes dans la cheminée. Les petites marques de dents dans la pêche. Je suis BATMAN FRUGIVORE. - Charles Montgomery Plantagenet Schicklgruber Burns.

Je trouve que tu dis fort éclairant. J'espère que tu ne m'en voudras pas: je viens de piquer ton argument sur la sociologie et la psychologie cognitive et de m'en servir dans une discussion FB pour étayer mon propos.

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Titulaire d'un doctorat en fantomologie à Paranormal Sup

Je ne t'en veux pas. Même si pour moi rien de bon ne peut sortir d'une discussion Facebook, comme je l'ai, me semble-t-il, déjà écrit dans les pages précédentes.

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Je suis le grincement dans les poutres. Le battement d'ailes dans la cheminée. Les petites marques de dents dans la pêche. Je suis BATMAN FRUGIVORE. - Charles Montgomery Plantagenet Schicklgruber Burns.

http://www.acrimed.org/Le-Point-sur-les ... -la-pensee

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Et un billet de Frédéric Lordon, un (sans concession, Frédo n'est, sans surprise, pas très content):

http://blog.mondediplo.net/2017-10-13-L ... rosciences

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Titulaire d'un doctorat en fantomologie à Paranormal Sup

Lordon pointe du doigt ce que j'intuitais aussi mais sans oser l'affirmer — rasoir d'Hanlon oblige : le discours de Bronner sur la nécessité de « dépolitiser la sociologie » (sous-entendu : la débarrasser de tous ces sales chercheurs islamo-gauchistes crypto-marxistes militants) va tout à fait dans le sens de l'agenda défendu par les gouvernements de ces 10 dernières années et les médias mainstream. Il suffit de voir, par exemple, la volée de bois vert que se prennent les sociologues qui étudient les raisons derrière la radicalisation des djihadistes ou ceux qui s'intéressent aux connivences entre mondes médiatique et politique.
Du coup, on se demande si cette concordance est le pure fruit du hasard, ou si on est en présence d'une personne ayant endossé le rôle de « nouveau chien de garde »...


Ah ah, Acrimed s'y met aussi !

Cela dit, venant d'eux, il ne faut pas s'attendre à une critique sur le fond des thèses de Bronner et Géhin : ce n'est pas leur job, pas leurs compétences, et ils le savent très bien. Au mieux, ils pourront exposer de quelle façon les médias ont déroulé un pont d'or au duo à l'occasion de la sortie de leur nouveau livre.

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Absolument. Pour les critiques de fond, je pense qu'elles arriveront d'ici quelques semaines/mois, le temps que les chercheurs qui s'y intéressent lisent et rédigent un papier, puis que celui-ci soit publié.

La revue Zilsel a notamment prévu un compte rendu du livre pour son prochain numéro de Janvier.

Quant à Bronner et Lordon, ils ne sont clairement pas très copains, et pour cause... Voir ici notamment: http://www.lepoint.fr/editos-du-point/s ... 0_1913.php

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Titulaire d'un doctorat en fantomologie à Paranormal Sup

Acrimed parle du traitement médiatique auquel a eu droit l'ouvrage de Bronner et Géhin :

http://www.acrimed.org/Le-Point-et-Pour-la-science-mettent-de-l-ordre

En dehors du cas de Pour la Science, ce n'est pas aussi dramatique que ce à quoi on pourrait s'attendre.

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A l'inverse, je trouve ça assez dramatique. Particulièrement du côté de France Culture, qui a fait la part belle à cet ouvrage en brossant franchement les auteurs dans le sens du poil (devrais-je dire "l'auteur" tant Géhin semble être un fantôme dans cette histoire... Ca ne vous a pas frappés?). Le "débat" avec Fabiani en était une illustration assez édifiante. Fabiani était loin d'être le contradicteur le plus véhément pour faire face à un Bronner. Je connais bien d'autres sociologues qui auraient eu beaucoup à redire.

Quant au Point, le dossier consacré à l'ouvrage était tout simplement consternant (à l'image du journal, en somme). Mais comme Bronner y rédige des chroniques régulièrement, on ne pouvait pas s'attendre à mieux...

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Titulaire d'un doctorat en fantomologie à Paranormal Sup

Peut-être que parce que je suis plus pessimiste que toi à propos des médias ? En fait, je m'attendais à quelque chose de bien pire que ce à quoi on a eu droit. Je n'aurais pas été étonné plus que cela si l'intégralité des médias (y compris les journaux télévisés de 20h et l'ensemble des radios du groupe RadioFrance : Inter, Info, et FranceCul) étaient tombés dans les mêmes travers que Le Point et Pour la Science.

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