Chimère a écrit:
Je peux commencer.
Mais il me semble avoir déjà vécu ce genre de scène,
Avec moi ?
Chimère a écrit:
qui se termine toujours inlassablement par un "je ne comprends toujours pas".
Ce n'est pas le cas ici. Disons, pas toujours.
Chimère a écrit:
(...)Le point de départ de toute spiritualité, c'est déjà ça : la déconstruction de l'ego, de tout ce que à quoi on s'accroche parce qu'on est persuadé que c'est ce que l'on "est" alors que se ne sont que des qualités. Des épithètes.
Si je m'en réfère à ces définitions du Larousse :
Citer:
1. Littéraire. Qualité de ce qui est esprit, de ce qui est dégagé de toute matérialité : La spiritualité de l'âme, de la poésie.
2. Ce qui concerne la doctrine ou la vie centrée sur Dieu et les choses spirituelles.
je ne suis pas d'accord. Très franchement, je ne vois quel rapport il y a entre la déconstruction de l'égo et la spiritualité. Ou est-ce précisément un problème de définition ?
Chimère a écrit:
Je peux ajouter deux citations d'Alan Watts (un philosophe qui a beaucoup écrit sur les religions orientales principalement) que je trouve pertinentes dans le cadre de cette conversation :
Nous sommes un faisceau ou une collection de différentes perceptions qui se succèdent avec une inconcevable rapidité, et qui sont dans un flux et un mouvement perpétuel.
Entièrement d'accord. Et joliment dit ! Mais un peu difficile à prendre en compte dans la vie de tous les jours, il me semble.
Chimère a écrit:
La vraie religion n’a rien à voir avec les mots. C’est une concentration silencieuse sans effort, sur l’énergie de base, sur la vibration fondamentale et musicale du monde — qui, comme saint Thomas d’Aquin aurait pu le dire, « est tout ce que les hommes appellent Dieu ». Vous faites de la religion comme vous respirez, aisément, doucement, avec plaisir, comme vous écoutez un oiseau chanter à l’aube ou comme vous dirigez une planche de surf sur le centre dynamique exact d’une énorme vague.
Non. Il m'arrive de me concentrer sur
l'énergie de base, sur la
vibration du monde, sans qu'un dieu ait quoi que ce soit à y voir. Idem pour les chants d'oiseaux et tout ce qui fait la magie du monde. Quant au surf, j'imagine que si j'en faisais, diriger une planche aurait à voir avec l'entraînement, les sensations physiques immédiates, la vue, la compétence, le savoir-faire.... ce qu'on peut en effet appeler un dépassement de soi, mais pas avec un dieu.
J'attire votre attention sur le fait que le paragraphe ci-dessus est écrit à la première personne : il s'agit de mon opinion, de ma vision du monde, et je cherche pas à prosélytiser.
Métro a écrit:
Telle que je comprends la question, patto propose que tu te questionnes sur ce que tu penses être vraiment dans ton essence la plus profonde: penses-tu être uniquement ce que tu peux observer de façon tout à fait tangible et parfaitement circonscrite (plus simplement j'aurais pu dire: "penses-tu te résumer à ce que tu vois et sais de toi?"), ou bien t'arrive-t-il de penser que tu es plus que cela ou que tu es autre chose que cela et que ton être, ton âme, ta conscience, ton essence, bref, tout ce qui fait que tu es ce que tu es au plus profond, pourrait englober des choses totalement ignorées de toi et se trouver en quelque sorte dans un "ailleurs" inconnu de tous ou en tout cas dans quelque chose d'extérieur à toi et qui te dépasse?
N°2, sans hésitation. Mais pour moi, c'est une manière logique d'interpréter ce qui m'arrive depuis que je suis née, et non une vision spirituelle ou religieuse.
Patto a écrit:
Mais qu’en est-il de ton esprit, je n’ose pas dire de ton âme (mot sans doute trop "religieux" pour toi et devenu très désuet, de nos jours), la part en tout cas la plus essentielle de toi ? Tu penses vraiment que ton esprit, lui, est confiné dans les limites si dérisoirement étroites de ta boîte crânienne, tel un poisson rouge dans un bocal ? Sur l'évidence de l'instant présent, n'as-tu pas le sentiment qu'en réalité, dans cet instant précis et fugace où je m'adresse à toi et où tu me lis, ni toi ni moi ne nous trouvons en Savoie ou à Paris, que nous sommes en fait dans une espèce d’ailleurs, ou d’espace qui n’a pas de nom (et qui n’est pas l’espace-temps de la science), un royaume pur de l’Esprit où n'xiste aucune séparation entre nous, où nous sommes en quelque sorte complètement transparents l’un à l’autre ?
Non, non, l'âme, ça me va. J'appellerai ça, avec une rigueur toute scientifique, 'le ptit truc en plus'.
Non, mon esprit n'est pas confiné comme un poisson rouge dans un bocal. Mon esprit est immense, fugace, mouvant, multitâches... mais il est bien obligé de se concentrer sur ce que je suis en train d'écrire à Chimère, Métro et toi.
En revanche, je ne pense pas que nous sommes dans un ailleurs sans séparation et en toute transparence entre nous (pour résumer). Pardon pour cette touche très personnelle, mais j'ai vécu de nombreuses histoires d'amour et d'amitié à distance, et je sais par expérience que malheureusement, ça ne fonctionne pas comme ça.
Citer:
l'une des perspectives ferme la discussion, tandis que l'autre l'ouvre
Ah non, Métro, là tu exagères. Qui a ouvert cette discussion, et l'a même relancée quand vous bottiez en touche ? C'est bibilathée et son antireligion !