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Le lion tacheté - Marozi
Les lionceaux sont tachetés ou ont de rosettes pour se camoufler. Ils perdent normalement leurs taches quand ils atteignent l’âge adulte. Il y a de nombreux témoignages de lions tachetés, un certain nombre ont été tués et leur peaux exposées. De jeunes lions adultes ont parfois des marques qui sont visibles suivant la lumière et certains ont des marques foncées. Il y a aussi une explication, moins probable, que se sont des léopons (hybrides lions x léopard). Ils ont été croisés en captivité même si le léopard est plus petit que la lionne. Il y a des légendes africaines de léopons survenant naturellement et il a été reporté qu’une lionne solitaire a accepté de se reproduire avec un léopard produisant des hybrides. Dans la nature, ça arrive uniquement lorsque la lionne n’est pas capable de trouver un mâle de son espèce. Les lions tachetés, où la couleur des taches et la couleur de fond sont bien accordées représente probablement une variation naturelle.
Une personne décrivant le marozi comme « un croisement entre lion et léopard » peut simplement signifier qu’il ressemble à ces deux animaux et ne veut pas dire qu’il est littéralement un hybride.
La première observation d’un lion tacheté (marozi, Panthera leo maculatus) par des occidentaux a été faite par le Colonel Richard Meinertzhagan en 1903 lorsqu’il a décrit un lion foncé avec des taches comme des rosettes dans les montagnes du Kenya. Meinertzhagan a entendu parler de nombreuses fois du marozi entre 1903 et 1908, mais aucune notification officielle n’a été faite et ça a probablement été rejeté comme un mythe des indigènes.
En 1924, le Capitaine A. Blayney Percival, garde-chasse et naturaliste de renommée brillante (à l’époque où se fait fut reporté), rapporta avoir tué une lionne et ses petits qui étaient tous très clairement tachetés. La lionne fut décrite ayant pas moins de taches que ces petits. Il est possible que certains individus gardent leur taches de juvéniles plus tard que la normal. L’existence de petits est parfois citée comme une preuve que la lionne n’était pas un hybride lion x léopard. Toutefois, les femelles hybrides de grands félins sont souvent fertiles, produisant des portées si elles sont croisées avec des grands félins non hybrides. C’est le mâle hybride qui est stérile.
En 1931, le Capitaine RE Dent, un garde-chasse kenyan en charge de la section des pêches, a observé 4 lions tachetés traverser le chemin devant lui, entre 10 000 et 11 000 pieds d’altitude [= environ entre 3 000 et 3 500m], près de la source de Kathika au dessus de Meru. Ces lions semblaient plus foncés et plus petit qu’un lion normal et « ‘d’un type/espèce différent’ ». Quelques mois plus tard, ses fils qui avaient mis des pièges à léopard le long du versant oriental de la chaîne des Aberdares, lui ont dis tout excités qu’ils avaient capturés un animal inhabituel qui n’était ni un lion ni un léopard, mais une sorte de croisement entre les deux. Pour une raison inconnue, ils ont été incapables d’apporter le spécimen et n’ont pas conservé la peau de ce lion tacheté.
Un aventurier irlandais et auteur du livre « Nomad » (1934), C.J. McGuinness, écrivit que Carl Hagenbeck (collecteur d’animaux pour le Tierpark à Hambourg et éleveur de nombreux grands félins hybrides) a lui-même vu un lion tacheté.
Il y a également des rapports d’un lion tacheté piégé et tué vers 1931. Les principales preuves viennent de peaux obtenus en 1931 quand Michael Trent, un fermier blanc dans les Monts Aberdares du Kenya, tua deux petits lions, un mâle et une femelle avec un pelage étrange. Ils avaient été attiré par un waterbuck fixé comme appât à environ 10 000 pieds d’altitude [= environ 3 000m] dans les Aberdares. Trent n’était pas un naturaliste et prêta peu d’attention à cet étrange apparence, mais préserva les peaux comme trophées. Les peaux attirèrent l’attention plus tard d’un employé du Département de la Chasse qui les considéra assez inhabituelles pour être prises à Nairobi par le chef des garde-chasses, Capitaine ATA Ritchie. Les peaux furent examinées par les employés du Département de la Chasse de Nairobi et Ritchie reconnu qu’elles étaient inhabituelles.
Les peaux appartenaient à un lion et une lionne, mais la crinière du lion se composait d’un peu plus de favoris que la femelle. Par leur taille ils semblaient avoir au moins 3 ans (l’âge pubère) et étaient probablement un couple. Fait inhabituel, les peaux étaient tachetées bien que les lionceaux perdent leurs taches de juvénile bien avant leurs 3 ans. Les peaux étaient clairement tachetées, et les taches ne montraient aucun signe de décoloration. En l’absence d’un squelette complet, ou au moins d’un crâne, qui aurait pu définitivement établir l’âge du spécimen (et probablement l’espèce), il fut difficile pour le Département de la Chasse de donner un verdict.
Kenneth Gandar Dower, un chasseur de gros gibier, a examiné les peaux de Trent et a écrit : «Elles semblent appartenir à des lions de 2 ou 3 ans – le mâle à des favoris – et pourtant les taches avec lesquelles les lions naissent ne présentaient aucun signe de décoloration. Dans certains cas exceptionnels, les lions gardent leur taches jusqu’à un âge avancé, mais pas à un degré comparable avec des rosettes qui sont distribuées pas seulement sur les pattes et flancs mais jusqu’à la colonne vertébrale elle-même.»
Ceci, avec le lion tacheté tué par Blayney Percival en 1924, convainc Gandar Dower qu’une espèce séparée de lion tacheté existait et, en 1933, accompagné par le sceptique Raymond Hook, organisa un safari pour chercher des spécimens. Dans son livre du safari « The Spotted Lion » [= Le Lion Tacheté, 1937], l’aventurier africain de 26 ans Gandar Dower écrit : « Ma situation n’était pas prometteuse quand je me suis retrouvé bloqué à Nairobi. Mon seul atout était la passion de Rider Haggard et une vague connaissance de ce que je voulais faire. Je voulais voir le gros gibier dans son milieu naturel, pour les prendre en photo, et, une fois cela fait, me préparer pour aller seul dans la forêt. Je voulais découvrir et explorer. Pourtant je ne pourrais parler Swahili. […] J’avais à peine encore pris une photographie ou tiré à la carabine. Mes leçons d’équitation se limitent à dix leçons, prises dix-sept et plus tôt, quand j’avais neuf ans, sur un cheval qui pouvait à peine aller au petit galop. Ma prudente suggestion de la possibilité de nouveaux animaux amenés uniquement à quelques plaisanteries dédaigneuses sur le serpent de mer de Naivasha ou l’ours Nandi [un cryptide]. […] Cette opportunité, donnée à tort à un novice, qui trois mois plus tôt n’était jamais allé en Afrique ou n’avait jamais réellement monté un cheval ou tiré à la carabine sur un être vivant, était presque une trop grande responsabilité à assumer. Je me sentais petit. Même avec l’aide de Raymond, comment pouvais-je espérer trouver cet animal rare, l'existence même de ce qui avait été si longtemps insoupçonnée, dans 2000 miles [= environ 3200 km²] carrés d’étendue sauvage, à travers de laquelle nous pouvions difficilement nous déplacer, pour le trouver et le traquer, et le tuer, ou le photographier et le capturer vivant ? »
Ce livre de Gandar Dower traite de ses expéditions en général et non pas seulement de la recherche du marozi. Malgré le scepticisme de Hook, il avait espoir de trouver – et tuer – un lion tacheté. Il ne trouva rien à part quelques empreintes ; l’empreinte était plus grande que celle d’un léopard, mais trop petite pour être celle d’un loin et ne pouvait pas être celle d’un jeune lion. Les animaux traquaient visiblement un buffle et étaient donc des adultes. A une altitude de 12.500 pieds, les empreintes de lions trouvaient paraissaient êtres celles d’un couple de marozi (lions tachetés) en raison de la position.
Un guide kenyan, Ali, a décrit sa rencontre avec un couple de marozi à Gandar Dower deux semaines auparavant. Les animaux, un mâle et une femelle, jouaient sous le soleil et étaient plus petit et plus légèrement bâtis qu’un lion, mais étaient tacheté sur tout le corps avec une crinière éparse. A un moment, Hook et Gandar Dower ont manqué de voir un lion tacheté, arrivant apparemment un jour trop tard.
Le livre de Gandar Dower « The Spotted Lion » a suscité beaucoup d’attention et apporté plus de preuves. Après ces explications en 1935, le revue hebdomadaire de chasse « The Field » publia occasionnellement des comptes rendu d’observation à propos du lion tacheté. En 1935, « The Field », publia une lettre et une photo d’Andrew Fowle, concernant un lion de taille normal âgé de deux ans, mais possédant encore des taches distinctes. Vers la fin de 1937, une lettre a été publié par BV Richardson, qui avait pris contact avec des colons et indigènes dans la zone explorée par Dower ; Richardson n’a jamais entendu l’une de ces personnes parler de lion tacheté. Il fit remarquer que les indigènes, exagérés parfois pour faire plaisir (des réponses contradictoires données par les Kikuyus à Hamilton Snowball et Pollard appuies ce point de vue).
La preuve la plus intéressante vient de G. Hamilton-Snowball, qui reporta une aventure intéressante dans les Aberdares. Hamilton-Snowball rappelle l’étude du marozi avant l’expédition de Dower an 1935. Dans une lettre à « The Field » (1948), Hamilton-Snowball rappelle que ce qu’il a pris ce qu’il a tiré pour un léopard au départ, bien qu’il soit anormalement grand et de couleur foncé. Son serviteur Kikuyu lui dit qu’il s’agissait d’un damasia [un cryptide], pas un chui (léopard), et qu’il était aussi différent du léopard que le lion du marozi. Quand Hamilton-Snowball leur demanda ce qu’était un marozi, ils répondirent immédiatement que c’était un animal plus petit qu’un lion, rencontré par couple, cependant on le voit rarement et en haute altitude, et il est tacheté.
Hamilton-Snowball pourrait avoir observé un couple de ces animaux, identifié par un guide autochtone comme des marozis, à une altitude de 11.500 pieds (= environ 3.500m) sur le plateau du Kinangop :
« Plus tard, au printemps 1923, je traversais les Aberdares à pied depuis Laikipia jusqu’à N’jabini sur le Plateau du Kinangop et au deuxième jour, vers 16h, dans une lumière faible (il bruinait un peu) a 11.500 pieds (= environ 3.500m). J’ai vu ce que je croyais d’abord être deux léopards de couleur fauve et très délavée à environ 200 yards (= environ 180m). Alors que je me tournais vers mon porteur pour attraper ma carabine (j’avais aussi apporté un fusil), j’entendis un nom peu familier murmuré avec excitation par tous les serviteurs qui avaient vu la bête.
« Marozi, Marozi, » répétaient-ils. Alors que j’enlevais le cran de sureté, en un mouvement, les bêtes (ou chats) se retournèrent et en deux bonds entrèrent dans la forêt devant laquelle je les avais surpris. Je me suis rappelé ce que signifiait Marozi et demandais aux garçons s’ils pensaient probable qu’un couple de lions puisse venir des plaines dans un endroit si haut et froid ! « Certainement pas, », déclarèrent-ils, « mais le Marozi vit ici ! »
http://passion-des-felins.forum-actif.net/autres-felins-f11/le-lion-tachete-du-kenya-ou-marozi-t367.htmEn flemmardant, j'ai trouvé cet article...
Je ne me rappellais plus de cette histoire. Ils sont moins connus que les "stars" cryptozoologiques et sûrement concurrencés par le nunda... Mais d'après ce que je comprends, on a pas été loin de les découvrir...
S'ils pouvaient s'abstenir de les tuer, par contre...