Citer:
Aux Etats-Unis, des psychothérapies à base de LSD
LSD, ecstasy, champignons hallucinogènes...
On pourrait croire à une liste de substances illicites saisies par les douanes, mais il s'agit en fait de produits utilisés par plusieurs études aux Etats-Unis portant sur des psychothérapies psychédéliques censées calmer les angoisses de personnes atteintes d'un cancer ou en proie au syndrome de stress post-traumatique. Lire la suite l'article
Très en vogue dans les années 1960, certaines de ces drogues, comme le LSD et les champignons hallucinogènes, font aujourd'hui leur retour sur le devant de la scène, cette fois dans le domaine médical. Des études les proposent à des volontaires dans le but de calmer leurs angoisses ou, dans le cas de personnes atteintes de cancers incurables, d'accepter la perspective de la mort.
"Il y a aujourd'hui plus de recherches sur les produits psychédéliques dans le monde qu'à n'importe quelle période au cours des 40 dernières années", note Rick Doblin, directeur exécutif de l'Association multidisciplinaire d'études sur le psychédélisme, qui finance une des ces études, à l'Université de New York (NYU). Plus de 1.200 personnes ont ainsi participé à une conférence en Californie, il y a une dizaine de jours, consacrée à la science psychédélique, souligne-t-il.
Chaque participant à l'étude de NYU bénéficie d'une psychothérapie de neuf mois. Au cours de ce processus, il reçoit une dose de psilocybine, une substance hallucinogène contenue dans trois variétés de champignons, et une autre de niacine, une vitamine à l'effet placebo. Des thérapeutes encadrent les patients lors des prises de psilocybine, dont les effets durent entre quatre et six heures.
Nicky Edlich, atteinte d'un cancer des ovaires, a vécu cette expérience l'année dernière. Plusieurs rechutes avaient déclenché des angoisses chez cette femme de 67 ans, professeur de français à New York. Elle a pris une dose dans une pièce de NYU qu'elle avait décorée de photos de famille et d'objets familiers. Allongée sur un canapé, les yeux fermés et un casque sur les oreilles pour écouter de la musique, elle a pris un cachet et attendu qu'il fasse effet.
L'expérience lui a apporté "une tristesse et un chagrin profonds", mais lui a également révélé l'importance des relations avec ses proches, affirme-t-elle. "Je pense que cela m'a aidée à prendre conscience de ce qui est important et de ce qui m'a rendu triste ou déprimée. Ça a été révélateur", explique-t-elle, précisant avoir également vu "combien le monde peut être beau".
Les trois volontaires participant à l'étude disent eux aussi se sentir mieux et moins craindre la mort depuis qu'ils suivent le programme, affirme le Dr Stephen Ross, responsable de l'étude. Aucun n'a signalé d'effets secondaires significatifs jusqu'ici, précise-t-il. A terme, le Dr Ross espère convaincre 32 personnes de participer à son étude.
Mener ces recherches à bien n'est toutefois pas tâche facile, souligne Rick Doblin. Les autorités américaines, en guerre contre les drogues hallucinogènes depuis des années, sont toujours réticentes à leur utilisation, même dans le domaine médical. Quant aux laboratoires pharmaceutiques, ils ne sont guère intéressés par les composants chimiques qu'ils ne peuvent pas breveter. Les études sont donc principalement dépendantes de fonds privés.
"Il y a beaucoup de résistance", explique David Nichols, professeur de chimie médicale et président de l'Institut Heffner, un des partenaires de l'étude de NYU. "Tout le mouvement hippie des années 1960 a laissé un mauvais goût dans la bouche du public". AP
http://fr.news.yahoo.com/3/20100427/thl-medecine-rubrique-hebdomadaire-aa61a25.htmlConterversée comme méthode... mais pas totalement nouvelle en fait, puisqu'il me semble que les bases de la "psychologie transpersonnelle" ont été posées suite à des expériences sous LSD...
