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Ce qui n'est toujours pas assumer ses actes, au mieux ça sera: "j'ai été tenté et je n'ai pas résisté.".
Ben, justement, n'est-on jamais "tenté" ou poussé par quelquechose ?
Avec ou sans croyance religieuse, on peut commettre des actes répréhensibles ou simplement mauvais par pur appât du gain, par rancoeur, ou parce que des mécanismes plus profonds du psychisme inconscient rentrent en ligne de compte...
Ce que je veux dire, c'est que "ne pas croire" ne rend plus "libre" que "croire"... parce qu'on a toujours de bonnes excuses à se trouver lorsqu'on ne veut pas assumer ses actes ( le violeur qui invoque le fait qu'il a été violé enfant, par exemple... est-ce qu'il assume ou pas ? Avait-il le choix ou pas ? Invoquer son propre violeur, n'est-ce pas invoquer, finalement, son "Satan" intérieur ? ).
Nous avons notre libre-arbitre... mais dire que nous sommes libres, c'est autre chose, et croire ou pas ne change rien au résultat final.
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Que j'aide mon prochain quand je le peux et le reste, et tout ça, parce que je pense juste que c'est comme ça qu'une société est fonctionnelle, pas pour m'acheter une place en première dans l'après-vie.
En quoi c'est plus "désintéressé" que rechercher une place au Paradis ?
Et si pour que la société soit "fonctionnelle" il fallait tuer, que ferais-tu ?...
De plus, dire que les croyants font le bien pour avoir une place au Paradis, euh... ce n'est pas le cas de tous, loin de là... Comme je le disais, il y a probablement autant de gens qui se montrent généreux avec leur prochain pour avoir une place au Paradis que des personnes qui le font pour être reconnus, toucher un héritage de leur grand-mère ou que sais-je encore....
Et cette conception est considérée comme hypocrite est détourne le premier message du Christiannisme "théorique" qui est quand-même l'amour et l'aide de son prochain désintéressée : pas parce que ça rend la société meilleure, ni parce que ça offre une place au Paradis, mais juste parce que c'est mon prochain, et que je l'aime comme Dieu m'aime, point...
L'un dans l'autre, basiquement... l'important n'est-ce pas au final que personne ne tue, ne vole ou autre ?...
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C'est donc une question que je me pose, sans croyance et avec la même personne, j'aurais à faire à qui en vrai ?
Mmmmh... je ne sais pas si cette question a vraiment un sens dans la mesure où la personnalité est une "construction" d'expérience, de réflexion, de génétique sans doute aussi d'une certaine manière...
Est-ce que je serais la même personne si toutes choses égales par ailleurs j'avais rencontré telle personne à la place de telle autre ? Si j'avais aimé les maths au lieu de la littérature ? Si j'avais préféré la danse classique à l'équitation ? etc...
Probablement un peu, mais pas tout à fait...
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le tout avec une croyance puisque le fait de croire c'est accepter quelque chose comme vrai sans preuve.
Je crois qu'il faut retourner la question...
On ne croit pas sans preuve. On croit, et c'est tout. La question de la preuve n'entre pas en ligne de compte, puisqu'en la matière, cette question ne se pose même pas.
De la même manière que je n'ai pas besoin d'avoir sous les yeux un électro-cardiogramme pour savoir que mon coeur bât... je n'ai pas besoin d'avoir une preuve de l'existence de Dieu pour savoir qu'il "existe".
Il y a comme une incompatibilité de sématique entre la preuve scientifique de l'autre et les réponses à des interrogations spirituelles d'autre part. C'est comme... vouloir attrapper des papillons avec une canne à pêche, ça ne peut pas marcher, parce qu'on entre dans un autre champ de réalité...
La vraie question, c'est justement plutôt à ce niveau supplémentaire de réalité qu'il se joue : certains considèrent que la seule réalité qui existe, c'est celle qu'ils peuvent percevoir avec leurs sens et avec ces extensions de nos sens que sont les machines diverses et variées que nous avons mis au point.
D'autres considèrent qu'à l'inverse, cette réalité n'est pas tout, puisque nos sens sont limités, alors cette réalité ne peut que l'être aussi.
Et dans le fond... dans la mesure où nous percevons la réalité à travers nos sens uniquement fait de cette réalité une construction mentale à travers cette perception... Si on prend un aveugle, ce n'est pas parce qu'il est aveugle que le monde n'est fait que de sons et d'odeurs ? De même, dire que cette table est rouge est purement arbitraire : mes yeux envoient à mon cerveau l'information selon laquelle elle est rouge. Mais "rouge" ou "table", c'est juste une construction mentale... Si un daltonnien la voit verte ( enfin, plutôt gris-verte ), est-ce qu'elle est verte, ou est-ce qu'elle est rouge ?
Admettre qu'une réalité supplémentaire ou supérieure existe en dehors de ce que je perçois mes sens, ce n'est pas plus idiot, plus naïf, plus absurde que de croire qu'il n'y en a pas... Ou que de croire que cette réalité supérieure peut affleurer et se "capter" autrement que par mes sens, par exemple...
Ce n'est pas parce que la science - enfin, les hommes qui l'exercent - ont choisi de ne pas exercer leur savoir en dehors du champ déterminé par les sens et qu'ils l'appellent "réalité" qu'il est illégitime de vouloir étendre au-delà la pensée, la réflexion et les sentiments humains...
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Les choses vont mal la vie est difficile et je constate un retour aux vieilles croyances moisies, remises au gout du jour.
Là encore, je ne suis pas sûre que l'on puisse invoquer la "Crise" ( crise économique qui est également devenue au demeurant une autre forme d'entité abstraite... ). Personnellement, je pense que là encore, cela s'explique par le besoin des hommes de rechercher un groupe auquel appartenir, de rechercher une écoute, un réconfort.... peu importe ce qu'on leur dit, pourvu qu'on fasse en sorte qu'ils se sentent importants et aimés. Après, qu'on leur vende des aspirateurs ou une eau magique qui soigne le cancer et le SIDA, c'est la même chose...
Dans les quelques ouvrages que j'ai lu sur les phénomènes sectaires, il y a une chose qui ressort : les personnes qui se font pièger par une secte ne sont pas des personnes en recherche spirituelle. Ce sont des personnes qui sont d'abord seules que ça soit socialement, psychologiquement ou émotionnellement... Ce qui me semble tout de même très révélateur de véritables mécanismes qui se jouent là-dedans.