Je ne souhaite la mort de personne, mais je n'ai aucun regret vis-à-vis du sort de ce missionnaire (comme vous, apparemment : nous sommes vraiment une bande d'égoïstes insensibles
). Ce type savait manifestement très bien les risques qu'il prenait ; il a joué, il a perdu, tant pis pour lui.
Espérons juste que les actions de cette andouille n'auront effectivement pas de conséquence sur cette population indigène...
Psychopompos a écrit:
"Quelques générations", j'ai dit ça au pif, mais ça ne change rien au fait qu'ils ne sont pas assez nombreux pour éviter la consanguinité.
Pas nécessairement. La race de moutons
mérinos de Rambouillet est complètement isolée génétiquement depuis la fin du XVIIIème siècle, et bien qu'elle ne compte qu'une centaine d'individus depuis plus de 200 ans, elle arrive à rester saine grâce à une très bonne gestion de la reproduction.
La consanguinité n'est un problème que dans la mesure où elle tend à favoriser l'homozygotie allélique des gènes (c'est-à-dire que pour un gène donné, les individus auront deux fois le même allèle), et la dite homozygotie est très souvent associée à des caractères délétères. Mais comme je le disais, on peut contrebalancer les effets de la consanguinité avec une gestion des reproductions, et on peut tout-à-fait imaginer que les sentinelles des Andamans fassent cela empiriquement. Cela se voit par exemple chez les Aborigènes d'Australie, qui ont développé tout un système de croyances extrêmement compliquées gérant les parentés entre individus, et donc les relations maritales, et
in fine permettant de limiter la consanguinité au sein de leurs petites communautés isolées.
Après, l'absence de brassage génétique lié à l'isolation de la population tend à réduire la diversité génétique, et donc rend la population potentiellement plus sensible aux chocs (apparition d'une nouvelle maladie, changement de milieu naturel, etc), mais c'est un phénomène qui est indépendant de la consanguinité. Les amérindiens d'avant Christophe Colomb avait un pool génétique moins riche que celui des habitants de l'Ancien Monde, ce qui explique qu'ils se soient pris de plein fouet des chocs épidémiologiques lors des contacts avec les conquistadors, mais ils n'étaient sûrement pas consanguins pour autant.