Merci pour vos réponses!
Si je devais synthétiser grossièrement, j'ai l'impression qu'il en ressort que l'idée ne vous dérange pas plus que cela, tant que cela reste fait correctement?
D'ailleurs, je repense ici au collègue que j'évoquais plus haut: ce qui l'a dérangé, ce n'est pas de se faire aborder par une fille dans la rue. Il dit même qu'il était plutôt flatté au premier abord et que la fille aurait pu être à son goût dans l'absolu. Ce qui lui a fort déplu en revanche, c'est que celle-ci ait insisté alors même qu'il venait de lui expliquer qu'il était au téléphone pour une conversation importante et qu'il n'avait de toute façon pas le temps pour ça.
Bref, de toute façon, c'est forcément difficile de se projeter dans une situation qui ne se produira à l'évidence pas de si tôt (je crois que le monde dans lequel se sont les femmes qui aborderaient les mecs 10 fois par jour en les coursant et/ou en les traitant de tous les noms n'est pas encore arrivé*.

)
(*Notez que je reste soft dans les exemples mais que la grande majorité de mes amies a plutôt des histoires de frotteurs ou de mecs en train de se masturber devant elle à raconter... Et ça, c'est sans compter les agressions physiques (bon, enfin, les frotteurs c'est clairement une agression...) et les viols...).
Pochel a écrit:
En effet ! En lisant ton anecdote, je la trouvais plutôt sympathique, je ne pense pas que ce monsieur pensait à mal.
Oui, c'était sympathique. Sans aucun doute. Mais le truc, c'est que les intentions ne suffisent pas forcément à dire si une situation est ou non inappropriée. Je le redis: le type qui m'a coursée sur le boulevard en me reluquant d'abord ostensiblement puis en accélérant le pas chaque fois que j'accélérais le mien n'avait pas l'air forcément méchant. Il était juste complètement inconséquent, en fait. Je ne pense pas qu'il ait forcément réalisé que me courser allait me faire flipper. Pourtant, je mesure 1m53 et pèse 44 kilos et, sans mentir, il devait facilement faire le triple en volume. Enfin je n'ai aucune notion des proportions mais toujours est-il qu'il était grand et baraque. Avec un minimum de jugeote et de conscience des autres (et s'il avait daigné écouter un peu les discours féministes...), il aurait sûrement compris que ce n'était pas
du tout une manière de faire.
Après, bien entendu qu'il y a quand même une nuance entre un individu qui ne pense pas à mal et un autre qui sait très exactement ce qu'il fait. Mais dans les deux cas, le comportement peut être problématique d'une manière différente.
Vraiment, le message de Magog plus haut était parfait et résumait tout.
Sinon Pochon, tu m'as fait rire avec tes histoires: tu as un style inimitable quand tu écris.
Mais pour le coup, pour moi, les exemples des hommes qui t'ont abordé n'entrent pas trop dans le cadre car je parlais bien du cas inversé où ce sont des filles qui iraient aborder des hommes. Mais bon, ton anecdote n'en demeure pas moins intéressante pour ce qu'elle est de toute façon.
Pour ce qui est des "vieilles" en feu, je crois que l'âge n'aide pas (enfin je ne sais pas, quel âge avaient les femmes dont tu parles?). C'est en tout cas pareil pour les petits vieux: dire qu'ils sont souvent lubriques et déplacés n'est pas un mythe... Combien d'anecdotes ai-je entendu (ou vécu) à propos de remarques grivoises ou de regards appuyés de ces derniers... Et ça, c'est quand ils n'essaient pas de te coller une main baladeuse quelque part...

Pochel a écrit:
Tu jouais de la musique ?

Non, malheureusement (mais heureusement pour vos oreilles en fait.

). Ce sont uniquement des concerts auxquels j'assistais.
Lamart a écrit:
Pour répondre à ta question, les hommes n'ont rien contre le fait de se faire draguer par une femme qui ferait le premier pas, le patriarcat et le sexisme n'ont rien avoir là-dedans. Pour la grande majorité cela ne toucherait pas leur égo de mâle, bien au contraire.
Je réalise en te lisant que je me suis très mal exprimée. Ce que je voulais dire quand j'ai écrit que "puisqu'on vit dans une société clairement sexiste et patriarcale, je me demande dans quelle mesure (...) la plupart ne seraient pas finalement très contents que ça leur arrive", c'est que par définition, c'est parce que nous vivons dans une société sexiste et patriarcale que ce sont les hommes qui emmerdent les femmes 10 fois par jour dans la rue et pas le contraire. De ce fait, se faire aborder par une femme est beaucoup plus rare (vos témoignages le montrent, même si on voit que ça peut arriver) et donc c'est possiblement beaucoup mieux pris, voire souhaité. Mais si ça arrivait 10 fois par jour, que les filles vous coursaient, qu'elles vous insultaient ou vous menaçaient physiquement, gageons que ça changerait sûrement quelques petites choses.
