Nous, on est pas allés jusque-là... On s'est contenté des diapos, ce qui était déjà pas mal, vu certaines réactions.
On peut être totalement indifférent à une scène gore dans un film... mais quand on voit que c'est "pour de vrai", ça n'a plus rien à voir...



Alors ça, c'est vrai...
Moi qui croyait que les médecins légistes de séries TV étaient des clichés, je me suis rendue compte... que non, en fait.

_________________
Même si on ne nous laisse qu'une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d'elle il y aura toujours le ciel tout entier.
Etty Hillesum, Une vie bouleversée

Notre avantage certain était que la fac de droit était en face de la fac de médecine...
Il n'y avait qu'à traverser une rue. Pratique. Je n'ai malheureusement pas poursuivi dans cette voie, je me suis rabattue sur le droit de l'entreprise, plus prisé dans ma fac, mais moins distrayant.

Alecto

_________________
Comme ce serait drôle de ressortir parmi ces gens qui marchent la tête en bas ! Les Antipodistes, je crois...

Lewis Carroll in "Alice in Wonderland"

Moi aussi, je fais quelquechose de totalement différent...
C'est bien connu que le pénal, ça paye pas vraiment...

D'un autre côté, je crois que - pour moi en tout cas - c'est mieux... je ne sais pas si j'aurais supporté de voir ( voir en vrai, et pas seulement lire des comptes rendus, des bouquins ou autres ) des "horreurs" tous les jours ou presque, de faire du malheur des uns mon pain quotidien...
Il faut un sacré moral, et un sacré recul pour faire ça... J'admire ceux qui en sont capables, mais je ne suis pas certaine d'en être capable pour autant.

Je crois que la théorie, au fond, ça me convient.

_________________
Même si on ne nous laisse qu'une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d'elle il y aura toujours le ciel tout entier.
Etty Hillesum, Une vie bouleversée

C'est sur,il faut avoir l'estomac bien accroché. Un de mes collègues ancien étudiant est maintenant membre (j'ai oublié son grade) à la brigade criminelle de Paris (la crim', 36 quai des orfèvres tout ça!), et il en voit de toute les couleurs, ça va des violences conjugales aux viols en passant par les cadavres péchés dans la Seine ou même de grosses affaires criminelle comme l'affaire Marc Machin. Et, surtout, il faut pas trop trop vouloir une vie de famille équilibrée: appels à n'importe qu'elle heure, astreintes les weekends... c'est dur.

Après, c'est une question d'habitude, et de volonté, un peu comme dans les unités spéciales de l'armée. En général, ils n'y restent pas toute leur carrière (enfin, c'est rare).


Alecto

_________________
Comme ce serait drôle de ressortir parmi ces gens qui marchent la tête en bas ! Les Antipodistes, je crois...

Lewis Carroll in "Alice in Wonderland"

Oui voilà, y'a ça aussi... T'as plus vraiment de vie à côté.
Il faut une bonne dose d'abnégation, et être vraiment passionné.

_________________
Même si on ne nous laisse qu'une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d'elle il y aura toujours le ciel tout entier.
Etty Hillesum, Une vie bouleversée

Ça, je te crois ! Une fois, je faisais une petite recherche google images sur Jeffrey Dahmer, je suis tombé sur un site qui montrait des scènes de crimes de tueurs en série. J'ai regardé vite fait (on se refait pas, hein !) et j'ai vu des trucs assez euh... intenses, pour Dahmer notamment. Son appartement était un véritable charnier.

_________________
Ungl unl . . . rrlh . . . chchch . . .
[H.P. Lovecraft, The Rats in the Wall, 1923]

Dahmer est l'un des cas qui m'a le plus fasciné, bien que ce soit un des plus horribles. C'est, à mon sens, l'un de ceux qui est allé le plus loin dans les limites du pire de l'être humain.
Il faut quand même une sacrée dose de perversion pour imaginer non seulement tuer quelqu'un (des homosexuels chez Dahmer, qui l'était lui même), mais également la manière la plus dégoutante de faire disparaitre un corps (assez efficace cependant, mais demandant une organisation impressionnante) : les découper et les plonger dans un bain d'acide, en attendant la décomposition des chairs et des organes. Il avait d'abord essayé cette méthode sur de petits animaux.
Si mes souvenirs sont bons, il possédait une immense cuve d'acide planqué dans son placard, et les enquêteurs y ont découverts les restes de trois corps. Il était aussi schizophrène, paranoïaque, et c'etait un collectionneur: il conservait certains organes et les crânes de ses victimes, mis en scène et maquillés, comme dans certains rites funéraires. Il était cannibale, et certainement nécrophile (il a avoué avoir eu des rapports sexuel avec les cadavres de ses victimes).

Chez lui, c'est l'escalade dans le morbide qui est le plus intéressant. Tout c'est accéléré lorsqu'il a été prié par sa grand mère de quitter son domicile et qu'il c'est retrouvé livré à lui même. Seul avec ces démons, il a facilement cédé d'autant plus qu'il n'y avait plus aucun garde fou.


Alecto

_________________
Comme ce serait drôle de ressortir parmi ces gens qui marchent la tête en bas ! Les Antipodistes, je crois...

Lewis Carroll in "Alice in Wonderland"

Dahmer n'était pas schizophrène, contrairement à d'autres tueurs comme Herb Mullin, par exemple. Je crois que les schizophrènes paranoïdes souffrent de délires et d'hallucinations (surtout auditives en fait) : Herbert Mullin croyait recevoir des ordres télépathiques de son père, qui lui disait de tuer des gens. Il était également persuadé de sauver la population d'un tremblement de terre en sacrifiant des gens.

Dahmer était très particulier, puisqu'il était parfaitement conscient de ses actes, mais qu'il ne raisonnait pas comme la plupart des autres psychopathes. Chez les autres, comme Gacy, Bundy ou Kemper par exemple, le fait de torturer, violer et donner la mort était vraiment le summum de l'excitation sexuelle. Dahmer était un véritable nécrophile : ses victimes ne l'intéressaient qu'à partir du moment où elles étaient mortes, parce qu'elles lui étaient entièrement soumises. C'est pour ça qu'il ne les torturait pas, il les droguait puis les tuait alors qu'elles étaient inconscientes. Par contre, après, il avait des rapports avec le cadavre pendant plusieurs jours, y compris en période de démembrement. Quand on regarde des interviews de Dahmer, on comprend qu'il était avant tout nécrophile, il tuait ses victimes parce qu'il s'était "attaché" à elles et ne voulait pas qu'elles partent.

Il a tué deux ou trois personnes quand il était chez sa grand-mère, qui l'a chassé notamment à cause des odeurs atroces qui venaient de la cave : cela lui a en effet permis de s'organiser et de tuer de plus en plus de gens.

_________________
Ungl unl . . . rrlh . . . chchch . . .
[H.P. Lovecraft, The Rats in the Wall, 1923]

En fait, les fantasmes de Dahmer tenaient à la fois de l'obsession pour le pouvoir et de la peur d'être abandonné. Il était enchanté par le fait qu'une fois mortes, ses victimes ne le quitteraient plus. En outre, son délire n'avait pas de limite rationnelle : il a percé le crâne de deux de ses victimes, encore vivantes, en s'imaginant qu'y verser de l'eau chaude ou de l'acide les transformerait en zombies dociles. C'est ce mélange entre comportements rationnels (pour éviter d'être pris, faciliter l'élimination des corps) et pensée magique qui rend le personnage si singulier, je pense.

_________________
Je suis le grincement dans les poutres. Le battement d'ailes dans la cheminée. Les petites marques de dents dans la pêche. Je suis BATMAN FRUGIVORE. - Charles Montgomery Plantagenet Schicklgruber Burns.

Ne me dites pas que l'appart' de Dahmer était pire que celui, déjà hardcore, de Ed Gein ?

_________________
Da funky emperor !