Pochel a écrit:
Tu n'as pas besoin de beaucoup plus d'affaires, non, si tu rentres chez toi...?
Ah ben tu ne me connais pas, ça se voit...
Après, je ne suis pas pro-voiture (j'en ai d'ailleurs pas), mais je crois que si, effectivement, on peut globalement la limiter (je suis d'accord sur le renforcement des transports en commun en campagne, effectivement le train ou le "taco" comme disait ma grand-mère était très développé et ça semblait pas mal...), vous semblez oublier quand-même que symboliquement la voiture individuelle, c'est d'abord un instrument de liberté : de liberté de se déplacer, tout simplement, mais aussi de partir travailler "à la ville", de voyager, de déménager etc...
Je suis d'accord avec vous, mais je pense que vous ne voyez quand-même que l'aspect "pratico-pratique" et matériel du truc, mais vous oubliez que les structures sociales même ont changées : au temps de ma grand-mère, les gens se mariaient grosso-modo dans un rayon d'une trentaines de kilomètres et ne changeaient pas beaucoup de région, les familles restaient plus "groupées", les femmes avaient finalement très peu de latitudes (à part être mère de famille quoi... donc rien que ça, se poser la question de savoir si elles étaient plus heureuses, mouip quoi... elles avaient juste pas d'autre choix que de se contenter de ce qu'elles avaient...
) et tout à l'avenant...
La temporalité, la perception du temps elle-même étaient très différentes : aujourd'hui, tout va très vite... professionnellement, le résultat que l'on nous demande, on nous le demande très vite... si on veut une recherche intellectuelle poussée, je ne vois pas matériellement comment on peut réussir l'équation vitesse/résultat sans l'outil informatique... Si je prends l'exemple d'une recherche de jurisprudence à peu près exhaustive (oui ben je parle de ce que je connais, désolée...
) : ce qui nous prend grosso modo une heure (aller, ça dépend de ce que l'on cherche, si on doit creuser a niveau européen ou pas... enfin, vous voyez ce que je veux dire quoi...
et je parle que de la recherche, pas de l'interprétation de ce que l'on trouvé hein ) va pouvoir prendre un jour, 2 jours ou plus sur papier (en espérant que ce que l'on cherche soit bien publié, que l'on ait la bonne publication, la bonne édition du bouzin etc...). Donc oui, par le passé on se passait de l'outil informatique c'est vrai. Sauf que le personnel était plus nombreux avec de nombreuses tâches subalternes (par exemple, les secrétaires qui tapent au kilomètres, ça n'existe plus), et je pense que l'échelle de temps était différente...
Idem dans la vie quotidienne : il y avait moins de temps de "loisirs" (et de créativité, de temps de réflexions etc...), on vivait sans trop se poser de questions je pense. Et puis les corvées, les familles étaient plus nombreuses, il y avait des aides, des garçons/filles de ferme etc...
(déjà que rien que de penser à être obligée de devoir faire la cuisine, franchement ça m'horripile d'avance...
)
Donc, encore une fois, il ne s'agit pas juste de se passer d'un objet ou d'une technologie en soit, mais aussi de changer quasiment de vision du monde, d'appréhension de la temporalité, de structures sociales voir même de ce que l'on attend de l'existence, c'est ça que j'essaye de dire...
Alors oui, il faudrait que nos dirigeants pensent plus loin que leur petit pouvoir et envisagent des solutions à long terme, que les Etats accompagnent intelligemment ces changements... Et la marmotte quoi...
Citer:
La vie de nos arrière-grands parents était vraisemblablement plus rude que la notre : ils avaient accès à moins de biens de consommation, ils se déplaçaient moins, n'avaient pas le confort de électricité et l'eau chaude, leurs boulots étaient plus physiques, il y avait davantage de corvées à faire (depuis la préparation de la nourriture jusqu'à la lessive...). Vivaient-ils moins heureux pour autant ? Je ne pense pas.
Encore une fois : ils ne pouvaient pas le savoir, vu q'ils ne se posaient pas la question...
Mais honnêtement, si je réfléchis à la vie que j'aurais eu il y a 100 ans... bah la perspective ne m'enchante guère en fait.
Alors c'est sûr qu'on ne reviendrait pas en arrière (normalement) en terme relatifs de liberté individuelle, principalement en ce qui concerne les femmes, mais n'empêche... comme Métro, je pense qu'il va falloir trouver des compromis quand-même, parce qu'il y a des retours en arrière qui risquent de ne pas passer...
Et personnellement, je serais moins optimiste sur la "plasticité" sociale ou cérébrale de mes contemporains (déjà parce que pour certains, pour parler de plasticité cérébrale, il faut commencer par trouver le cerveau...
), il y a tout une frange de la population qui ne pourra ni envisager ni penser ce changement parce qu'elle n'a pas le recul et la capacité de réflexion pour le faire (oui je sais, ce n'est pas très charitable de penser ça, mais un minimum de sens de l'observation ne peut que conduire à cette conclusion...
).
Et l'autre souci : c'est que dans toutes les périodes de changements, ou même les révolutions, on voit surtout que se sont les plus violents qui reprennent le dessus... donc franchement, on peut avoir toutes les belles idées que l'on veut, quand on est du mauvais côté du fusil, on est du mauvais côté du fusil, point barre...
Donc, si je suis parfaitement d'accord sur le fond (la croissance infinie est une utopie et notre civilisation qui s'appuie dessus s'appuie sur du sable), je ne crois pas que les changements vont bien se passer, que les gens vont revenir à la campagne et cultiver ou je sais pas quoi en mode youpi les petits oiseaux. Non, ils vont s’entre tuer et se bouffer (au propre comme au figuré) les uns les autres, en mode
La Route, et peut-être, quand la sélection naturelle aura eu un effet positif, ceux qui resteront se poseront la question d'une société meilleure. Peut-être.
Donc si on résume : le passé c'était nul, le présent c'est pourri et le futur sera pire. Si vous vouliez de l'espoir ou de la positive attitude, fallait pas me demander...