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«Les chats et les chiens sont un luxe superflu»
Docteur en sciences de l’environnement à l’Université de Lausanne, Daniel Curnier considère que les animaux de compagnie sont des désastres écologiques.
Catherine Cochard
Pour l’universitaire Daniel Curnier, il n’est pas défendable de nourrir autant de chats et de chiens alors que les écosystèmes sont déjà saccagés pour l’alimentation humaine.
En 2020, la Suisse comptait un peu plus de 1,7 million de chats et 500’000 chiens. Qu’est-ce que ces chiffres vous inspirent?
En tant que spécialiste des questions environnementales, ces chiffres me donnent le tournis. Les animaux de compagnie consomment des ressources et produisent des déchets. Les salons de toilettage et les cabinets de vétérinaire occupent de grandes surfaces et la production de leur alimentation requiert une énergie grise importante. D’un point de vue théorique, il n’est pas défendable de nourrir autant de chats et de chiens alors que les écosystèmes sont déjà saccagés pour l’alimentation humaine. Cette réalité est totalement invisibilisée par l’industrie qui ne cherche qu’à faire du profit.
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Mais les chats et les chiens possèdent aussi des vertus, notamment pour les personnes seules.
Si un cheval de trait remplace un tracteur, nourrir cet animal se justifie. Même chose pour le chien d’aveugle ou d’avalanche. Mais il n’est pour moi pas concevable de consommer des ressources et d’engendrer des déchets pour le réconfort ou la distraction qu’apporterait un animal. Il faut traiter les causes qui isolent les individus plutôt que chercher dans un chien ou un chat un palliatif pour adoucir leur quotidien.
Les marques disent n’utiliser que des morceaux de viande qui ne sont pas consommés par les êtres humains.
Ils utilisent des organes qui ne sont plus tellement au goût du jour sous nos latitudes. Mais ailleurs, ces parties sont consommées et pourraient servir à nourrir des bouches humaines, tout comme les céréales qu’on retrouve dans la composition des croquettes. La publicité insiste sur la présence de véritables morceaux de bœuf ou de poisson dans les pâtées. Ce qui ne correspond pas au positionnement des chiens et des chats dans la chaîne trophique! Jamais un petit félin ne s’attaquerait à un animal de la taille d’un bovin, ni même à un saumon! En principe, les plus gros mangent les plus petits, pas l’inverse! Un chihuahua ne s’attaquerait même pas à un poulet!
Comment faire pour réduire l’empreinte environnementale de nos animaux de compagnie?
Si on veut offrir un avenir décent aux générations futures, il faut éliminer certaines activités humaines nocives et peu utiles. Nourrir de larges populations d’animaux de compagnie entre en concurrence avec l’alimentation humaine et les habitats des espèces sauvages. C’est un luxe, un besoin superflu.
https://www.tdg.ch/les-chats-et-les-chiens-sont-un-luxe-superflu-188551854529Je dois dire que j'ai fait bien des efforts pour inscrire gratuitement à la Tribune de Genève pour réussir à lire en entier cet article dont j'ai trouvé le titre franchement horrible et violent (qui m'a un peu mise en boule)... et je suis bien déçue, en fait. Rien de bien profond et novateur comme argumentation. La même qu'on retrouverait chez les anti-chiens/anti-chats (voire anti-animaux de compagnie tout court) les plus basiques. Pas besoin d'être docteur es science pour sortir ça, il suffit d'aller à n'importe quel comptoir de France et de Navarre (ou de Suisse...) et d'attendre un peu.
(ou de regarder certains commentaires de 20 Minutes et consorts)
Si on reprendre les choses au départ de la domestication du chat (même s'il semble que le chat se soit plus ou moins "auto-domestiqué"), il y avait la nécessité pour les hommes de protéger leurs récoltes des rongeurs. Il semblerait que l'intérêt de l'homme pour le chat corresponde au début de l'agriculture dans le bassin mésopotamien des premières civilisations agraires.
Et de toute façon, l'homme a domestiqué également la genette en Europe, pour la même raison. Donc, on peut penser que si le "chat domestique" n'avait jamais existé, une autre espèce aurait pris la "niche" "anthropo-écologique" créé par l'agriculture humaine pour prendre sa place.
De même, la domestication du loup/chien, encore plus vieille et plus facile, résulte bien d'une nécessité de chasse et de défense.
Idem pour le cheval, un peu plus tard...
Bref, sans la domestication, il est assez probable que l'espèce humaine n'aurait juste pas évoluer comme elle l'a fait.
Par ailleurs, je pense que plus largement, l'animal de compagnie n'est pas un "luxe" en soi. C'est simplement l'expression du besoin d'altérité que représente l'animal, et quoiqu'il arrive, l'homme aurait nécessairement domestiqué n'importe quelle autre espèce (là, c'est tomber sur le loup, puis le chat sauvage, puis le cheval etc... ) pour des raisons de contingences, mais cela auraient pu être n'importe quelles autres espèces si les contingences en question avaient été différentes. Et pas uniquement pour des raisons "matérielles" de nourriture, de chasse, de déplacement ou de défense.
Instinctivement, l'homme (et tout les animaux finalement, c'est très visible chez les espèces dites "supérieures" grands singes, cétacés etc... ) est attiré par l'altérité, par ce qui est différent. On ne peut pas "ouvrir son esprit" en restant dans l'entre-soi, que l'on parle d'espèces ou de cultures.
Je veux dire par-là que l'animal comble un besoin qu'aucun autre humain ne peut combler, en nous aimant tout en étant différent de nous, il nous apprend à aimer ce qui est différent. Je suis d'accord avec l'idée qui veut que sans l'animal, l'homme ne serait pas humain.
Et je pense (contrairement à ce que certains mouvements extrêmes de l'antispécisme prônent), que si on "renonçait" à toute espèce de compagnie animale, loin de nous rapprocher d'une certaine "naturalité", cela nous en éloignerait au contraire. ça serait encore plus contre-nature, et au-delà de ça, ça nous rendraient "fous" d'une certaine façon. Parce que ça serait comme nous amputer d'une part émotionnelle de nous-même.
Il n'y a qu'à voir les bienfaits qu'apportent, toutes espèces confondues, les animaux de thérapie ou de soutien émotionnel... dans bien des cas, comme les enfants autistes, aucun humain n'était parvenu à entrer en communication avec un enfant, et un chien ou un chat y parvient. C'est bien qu'il y a un lien plus fort que le simple "divertissement" ou "luxe" entre nous ?...
La présence animale auprès de l'humain revêt une importance je pense insoupçonnée et plus importante qu'on le pense, psychiquement, affectivement et spirituellement parlant. Ce n'est pas du "divertissement", c'est une nécessité, d'abord de survie (nous ne serions certainement pas sortis de nos grottes sans eux, aussi bien concrètement que mentalement), puis affective, psychique et spirituelle.
Nous sommes sur le même "bateau" et nous partageons la même essence existentielle.
Et puis, le "luxe" c'est quoi...?
Si on va jusqu'au bout des choses, le luxe c'est à peu près tout ce qui n'est pas la satisfaction d'un besoin primaire (manger/ne pas avoir froid/avoir un toit sur la tête/se reproduire). Donc, quelque part, la lecture c'est un luxe, le cinéma aussi, la musique etc...
J'ai pas retrouvé les articles, mais j'ai lu des trucs sur les x tonnes de CO2 générer par la production cinématographique, audio-visuelle ou musicales... arrêtons tout ça aussi, à ce compte-là.
Alors, ça ne veut pas dire qu'on n'a pas à réfléchir à notre façon de faire en général... mais clairement, c'est un coût global qu'il faut prendre en compte, et réfléchir de façon aussi "sèchement rationnelle" que ce monsieur, sans prendre en compte l'éthique et la bienveillance que nous devons à tout être vivant sur cette Terre (qu'il y soit venu de notre fait, ou pas) me semble, au-delà de l'absurdité du propos, une faute morale.
On ne peut pas nier qu'il y a une surpopulation de chiens et de chats en France par exemple (il n'y a qu'à voir les pauvres ères qui attendent l'attention et l'amour d'un "maître" dans les refuges, parfois une vie entière)... est-ce qu'ils sont coupables d'être vivants ? Certainement pas.
Qu'est-ce qu'on pourrait faire, déjà éduqués et responsabilisés les humains... leur faire prendre conscience qu'une vie est une vie, et doit être respectée en tant que telle. Et arrêter les reproductions "à la sauvage" ou l'introduction illégales de chiots pour les animaleries...
Bref, il y a des tas de choses à faire, mais c'est certainement pas en stigmatisant les animaux de compagnie, et partant de là leurs "humains-propriétaires-gardiens", qu'on fera avancer la question... Personnellement, ce mec-là, j'ai envie de lui demander s'il a des gosses...
S'il en a, et bien c'est également un luxe dont il aurait pu se passer... après tout, on est 7 milliards sur Terre, ça suffit peut-être ? et un enfant c'est clairement une vie entière de pollution et de destruction en tout genre. Alors bon.
Quand je lis ça, ça confirme ce que je pense depuis trèèèèès longtemps : il y a bien des "humains", nonobstant leurs jolis diplômes et leurs gros ego, qui sont loin d'avoir la valeur morale et l'humanité d'un chien ou d'un chat.