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Aux racines de la (très) mystérieuse histoire du Cœur mangé
Repéré par Xavier Ridel — 16.02.2017 - 10 h 16, mis à jour le 16.02.2017 à 10 h 17
Repéré sur Atlas Obscura
Quand le cannibalisme, la tromperie et l'amour ne font qu’un.
La légende du Cœur mangé fait partie des histoires qui traversent les siècles. Pourtant, le monde ne sait pas grand-chose d’elle, sinon qu’elle raconte la passion d’un triangle amoureux. Le site américain Atlas Obscura a souhaité aller plus loin et lui a consacré un article.
Une tromperie cher payée
Comme souvent, tout débute avec un homme et une femme, en couple. L’amante trompe son mari avec un autre, mais l’adultère est rapidement percé à jour. L’amant finit par mourir, et le mari donne le cœur de ce dernier à manger à sa femme.
Il existe entre 14 et 24 versions de cette histoire, la première étant datée de 1150 après Jésus-Christ, mais les deux variations principales concernent l’amant. Ainsi, pour certains, ce dernier meurt assassiné par le mari, tandis que pour d’autres, il se fait tuer en croisades. Comme le veut la tradition, le soldat souhaite envoyer son cœur à sa dame, mais l’organe est intercepté par le conjoint «légal».
Dans les deux cas, la femme finit par manger le cœur. Le plus souvent, elle meurt de désespoir ou se suicide; et dans une des versions de l’histoire, le Lai d’Ignauré, 12 femmes sont impliquées, chacune d’entre elles trompant son mari avec le même homme.
L’un des principaux intérêts de l’histoire réside dans l’impossibilité à trouver un gagnant. En effet, le mari finit soit par être gravement condamné en raison de son acte, soit par être exilé.
Des racines obscures
D’après certains analystes, on pourrait trouver des racines catholiques dans le Lai d’Ignauré, puisque le chiffre 12 correspond aussi au nombre d’apôtres dans l’Evangile. Milad Doueihi, dans son livre Histoire perverse du cœur humain, affirme de son côté que le conte est une parodie qui se situe au croisement du christianisme et de la mythologie grecque. On y retrouve effectivement des traces de l’histoire du Christ et de Dionysos, qui se fait cuire et manger par les Titans avant de renaître grâce au cœur, le seul des organes qu’ils ne touchent pas.
Des versions différentes de l’histoire existent en Angleterre, en Allemagne, en France et même en Suède. Si ses origines ont donc communément été attribuées à l’Europe, personne ne sait en fait d’où elle vient. D’ailleurs, une version a même été trouvée par un universitaire dans le Pendjab, une région située entre l’Inde et le Pakistan. Et nul ne sait quelle version a précédé les autres.
http://www.slate.fr/story/137579/aux-racines-de-la-tres-mysterieuse-histoire-du-coeur-mangeJe ne connaissais pas cette légende, et je trouve ça très intéressant... Et très intéressant aussi le fait que l'on retrouve des légendes ou des mythes qui se recoupent d'une culture ou d'une tradition à l'autre, et que leurs racines se perdent dans l'espace et de le temps...
C'est fascinant je trouve (est-ce que cela vient d'une sorte de "background" culturel commun ? Ou de la psychologie humaine, d'un inconscient collectif commun ?)...
Et ça pourrait presque faire l'objet d'un article, en creusant un peu.