Ben moi, je le trouve intéressant, et pas si éloigné que le sujet qui nous occupe (en fait, pas éloigné du tout...), justement, cet autre sujet en fait...
Pour ma part, je pense justement que la radicalisation n'est pas qu'une question économique, de chômage, ou d'ennui de jeunes de quartier... C'est plus, je pense, le mode d'expression d'un mal-être beaucoup plus profond, à un niveau existentiel pour ainsi dire, et que partant de là, ce mode d'expression est "choisi" pour x ou y raison (et là, le milieu peut avoir une influence), alors que l'individu pourrait "choisir" d'autre mode d'expression négatifs (comme prendre une arme et aller tirer sur ses camarades de lycées) mais aussi positifs finalement (et devenir chanteur de rock, par exemple... ).
Je pense qu'effectivement, le pourquoi du comment des individus en arrivent détester les autres, la société et se détester eux-mêmes aussi au point de vouloir tuer le maximum de leurs semblables et mourir ensuite va infiniment plus loin que l'absence de travail/d'argent (ce qui est, finalement, rarement le cas), de culture/de liens familiaux ou sociaux (ce qui n'est pas toujours le cas, il y a des profils très différents) et un baratin bien affûté, certes, mais qui, finalement, n'a rien de neuf puisque c'est peu ou prou la même que ce qui peut se passer quand on entre dans une secte.
Déjà parce qu'un être humain, un histoire et une trajectoire d'être humain c'est compliqué et que ça ne laisse pas comme ça mettre en boîte, en théorie et en statistiques... et ensuite parce que je pense que l'erreur c'est de voir dans la radicalisation, le terrorisme (mais aussi comme on a pu le faire pour d'autres phénomènes de délinquance), comme une maladie.
Parce qu'en fait, ce n'est pas une maladie, c'est un symptôme... le symptôme d'une société basée sur le néant absurde de la consommation, de l'argent, du pouvoir, des apparences et des possessions matérielles... et qui n'offre finalement aucun sens, aucune vérité et aucune beauté à l'existence, et qui, alors que finalement, chaque être humain porte en lui la douleur d'une chute et d'un vertige originel, ne jette devant lui que du sel pour étancher sa soif.
Alors, peut-être qu'il y a des milliers de façon d'étancher sa soif, d'être abreuver, que certaines de ces façons sont illusoires... mais au fond, je me demande si les racines du mal ne sont pas communes, pu n'ont pas pour ainsi dire un patrimoine génétique en commun, et qu'elles ne font que prendre des apparences différentes...