Je l'ai relu plus attentivement et effectivement, je pense que l'article est :
- trop succinct : certains passages et sujets mériteraient d'être développés de façon plus rigoureuse, en particuliers les questions un peu « problématiques » : la nature du diable, le lien Lucifer/Satan, la distinction entre ce que dit la Bible et ce que la tradition chrétienne médiévale a fait du diable... Il suffit de voir les questions qu'on a pu nous poser sur PFRN lorsque nous avons parlé de ces sujets.
- trop convenu : si l'article est un résumé honnête de tout ce qu'il y a à dire sur le diable, je ne pense pas qu'une personne un peu cultivée y apprenne grand chose. Or si l'on veut qu'un article apporte une vraie plus-value à l'Encyclopédie et qu'il contribue à la popularité et à la qualité du projet, il faut essayer autant que possible de proposer du contenu inédit et d'apporter quelque chose de nouveau par rapport à ce qu'on peut lire sur le sujet sur le net.
Cela peut se faire ou bien en allant au fond des choses, par exemple, en remontant à la source des informations ou en compilant un grand nombre d'informations pointues qu'on synthétise ensuite pour les rendre accessible au public ; ou en essayant d'adopter un point de vue plus global vis à vis du sujet pour en faire ressortir les points intéressants ou transversaux (mais cela demande de bien maîtriser son sujet et d'avoir une bonne capacité d"analyse). L'idéal est bien entendu de faire les deux.
Je comprend bien que cela soit contraignant et qu'il ne soit pas forcément agréable de se faire renvoyer sa copie
(surtout que, hum... il est tard et je commence à fatiguer, je ne suis pas sûr de pouvoir développer ma diplomatie à pleine capacité), ne m'en tenez pas grief s'il vous plaît.
Un bon article prend toujours du temps, et un sujet au moins aussi important que le diable le mérite bien.
Quoi qu'il en soit, j'ai mis mes commentaires en rouge :
Citer:
D'origine grecque (Diabolos), le terme diable signifie littéralement celui qui divise, le calomniateur. Son autre nom le plus courant, Satan (ou Shaitan) est un mot d'origine hébraïque, qui signifie l'adversaire, l'accusateur.[A développer : origine de ces noms ?..]
Selon la tradition chrétienne et judaïque [Non, le diable est quasiment absent du judaïsme ; la tradition talmudique en a fait un démon parmi tant d'autres, et le judaïsme médiéval le voit plus comme une sorte de concept de la tentation que comme une entité au sens strict], le diable est un ange, l'un de ses titres est d'ailleurs l'ange déchu. Il était au premier rang de la Cour céleste et était l'ange le plus beau et le plus proche de Dieu. La tradition rapporte qu'avant de créér l'Homme, Dieu aurait annoncé à ses anges le projet de créér un être corporel à son image doué d'intelligence, en leur demandant d'aimer et de respecter ce futur être. Face à ce projet, l'ange Lucifer se serait emporté et aurait affirmé qu'en sa qualité d'être spirituel immortel, il refuse de s'incliner et d'aider un simple être corporel.[Je pense qu'ici il y a (1) une confusion avec la tradition arabe - le Coran affirme en effet qu'Iblis s'est révolté car il ne voulait pas se prosterner devant Adam, mais ce détail est absent de la Bible ainsi que de la tradition chrétienne ; ainsi que (2) un mélange Lucifer/Satan qu'il faudrait éviter autant que possible au sein de l'article et qu'il faudrait expliquer] Marqué par l'orgueil, il serait alors entré en rébellion ouverte contre Dieu et aurait décidé désormais de consacrer toute son énergie à éloigner tout homme de Dieu par la tentation de choisir le mal ou toute action mauvaise [Voir ce que j'ai dit juste au dessus vis à vis du concept d'ange déchu dans le christianisme - et à plus forte raison du Diable en tant qu'ange déchu. C'est un point à creuser et développer de façon plus rigoureuse, l'idéal serait de clairement faire la distinction entre le diable tel qu'il est décrit dans les textes sacrés, et la légende du diable postérieure].
Notons toutefois que selon cette même tradition , le diable n'est en aucun cas "un Dieu du mal" faisant le penchant du "Dieu du bien". Bien qu'être spirituel immortel, le diable n'est pas un être divin et reste une créature soumise à l'autorité divine. Le diable ne peut agir que dans la mesure des permissions que Dieu lui accorde.
Les autres noms du diable
[Ok pour Lucifer. Par contre, comme l'a dit Chimère, les démons cités ci-après (Belzébuth, Belial, Leviathan) sont le plus souvent considérés comme bien distincts du diable - dans la démonologie classique et certaines traditions. La confusion vient du fait que la Bible n'est pas toujours très claire à leur sujet et qu'on peut facilement les confondre à Satan. Je ne suis donc pas certain que disserter sur eux soit réellement utile, il suffit juste de dire que certains démons cités dans la Bible ont pu être assimilés au diable, les citer et basta.
Ah, et il faudrait par contre parler de Samael, qui est souvent considéré comme le nom angélique du Diable et qui joue un rôle ambigu parfois équivalent dans la tradition juive.]
Belzébuth
Si Satan est couramment évoqué lorsque l'on parle du diable, il existe d'autres dénominations pouvant parfois prêter à confusion, et donnant lieu à certaines assimilations. C'est le cas de Belzébuth, puissante divinité cananéenne dont le terme hébreu beel désigne le « Seigneur des mouches ». A l'origine, on prête en effet à Belzébuth la capacité de chasser ces insectes lors des moissons quotidiennes. Toutefois l'étymologie du terme Belzébuth pourrait aussi faire référence au dieu Baal. Il existe par ailleurs plusieurs orthographes alternatives plus ou moins répandues (Baal-Zéboub, Belzéboul...) traduisant chacune une notion de divinité princière. Mais c'est dans le Nouveau Testament (et plus spécifiquement dans l'Evangile de Saint Marc) que Belzébuth se voit considéré comme étant le prince des Démons, ou l'un de ses lieutenants.
Lucifer
Lucifer est également connu comme étant l'un des autres noms du diable. Tiré du latin lux désignant la lumière, et de fero (porter), Lucifer est à l'origine un dieu latin désigné sous le terme de « porteur de lumière ». Le terme fait référence à la planète Vénus également appelée « Astre du matin », que Saint Jérôme, dans sa traduction de la Vulgate, traduit également par le mot hébreu Heylel. Par la suite, le terme « porteur de lumière » aurait également été utilisé afin de personnifier le Christ. Ce n'est qu'au Haut Moyen-âge que Lucifer se voit assimilé à Satan, chef des démons, qui aurait été chassé du ciel après s'être révolté contre Dieu, entraînant avec lui une horde d'anges déchus. Toutefois cette assimilation résulte vraisemblablement d'une erreur d'interprétation des textes, dans la mesure où la Bible n'en a jamais fait mention.
Léviathan
Cité dans les récits et psaumes bibliques, le Léviathan (issu de l'hébreu Liwjatan) est un serpent marin tiré de la mythologie sémitique. Ses représentations divergent, et il est généralement assimilé au crocodile, à la baleine, au dragon, voir même à l'hippopotame. C'est au Moyen-âge et à travers les écrits du livre de Job que le Léviathan se voit attribuer sa caractéristique de « porte des Enfers ». La tradition rabbinique rapporte qu'il aurait séduit Eve et Adam.
Bélial
Tiré de l'hébreu beliyya'al et du grec belial, (ou beliar), le terme Bélial fait référence à la notion d'inutilité, ou de vaurien. Sous des atours séduisants, Bélial est considéré comme un être perfide et crapuleux, cherchant à détourner l'Homme de Dieu. Il apparaît dans les manuscrits de la Mer Morte au travers d'un combat entre les forces supérieures et inférieures. Le Nouveau Testament le mentionne également dans le second épître aux Corinthiens, ou il se trouve opposé au Christ. C'est à cette époque que Bélial devient une entité à part entière plus généralement assimilé à Satan lui-même, bien que les écrits bibliques ne le désignent toutefois jamais sous cette dénomination. Adoré par le peuple de Sodome, Bélial est ainsi devenu le démon associé à la sodomie, entraînant ainsi le rejet des homosexuels par l'Eglise catholique.
Le diable dans la tradition biblique
Souvent présenté de manière cachée et imagée, le diable est cité nommément dans la Bible en sa qualité d'adversaire, notamment dans le livre de Job (Job ch 1 v6-12).[« L'adversaire » du livre de Job n'est pas forcément à prendre dans le sens littéral du terme, mais plus dans son sens juridique : l'accusateur ou le procureur qui plaide contre Job lors de son jugement. Ce Satan-là est un serviteur de Dieu, pas une divinité qui lui est opposée.] Il est également représenté de manière imagée notamment à travers le serpent dans la Genèse qui incite Eve à manger le fruit défendu (Gen ch 3 v1-5,) ou encore comme un dragon qui tente de détruire l'Eglise de Dieu dans le livre de l'Apocalypse (Ap ch 12) [Assimilations discutables - et discutées d'ailleurs]. Nommé de différents noms: le Mauvais (Jn ch 17 v15), le Malin (Ep ch 6 v 16), le Tentateur ( Mt ch 4 v3), le diable est présenté comme la personnification du mal par excellence. Il est "l'auteur du péché", celui qui inspire le mal et qui est à la source de tous les malheurs dans le monde. Haïssant profondément l'homme, son but est de l'éloigner de l'amour de son créateur en choisissant la voie de la violence et de la haine. Il est l'inspirateur du mal dans le coeur humain et cherche à tenter tout homme afin de lui faire choisir la voie des ténèbres. Symboliquement, le diable et ses démons représentent donc aussi le mauvais côté de l'homme, en opposition au principe du bien. Le terme de « démons intérieurs » décrit bien cette part d'obscurité propre à l'homme, et pouvant le conduire aux pires agissements.
Selon les Evangiles, Jésus lui-même a été tenté par le diable lors de sa retraite au désert (Mt ch 4 v1-11). De même la tradition rapporte que le diable a montré à Jésus tous les péchés des hommes et du monde lors de son agonie au Jardin des oliviers, afin de renoncer à se sacrifier pour la race humaine.
Cependant, selon le dogme chrétien, le diable a été vaincu par le sacrifice du Christ sur la croix qui a racheté le péché originel. Le diable peut toujours tenter les hommes mais il ne peut sortir victorieux de son combat et sera définitivement emprisonné le jour du Jugement dernier.
Le diable dans les croyances religieuses et culturelles
Depuis le Moyen Age, le diable a toujours été très présent dans la culture populaire comme le montre les œuvres célèbres de Dante. L'existence du diable fait partie intégrante du dogme chrétien depuis le concile de Latran IV de 1215, confirmé par le concile de Trente qui présente le diable comme une créature de Dieu ayant librement choisi le mal, et incitant les hommes à commettre le péché.
Encore aujourd'hui il fait toujours partie des vérités de foi enseignées par l'Eglise (§ 328, 391 à 395 du Catéchisme de l'Eglise catholique). Mais suite aux progrès de la science, nombreux sont les membres du clergé à faire preuve d'une grande prudence vis-à-vis de l'existence du diable, préférant plutôt insister sur la liberté de l'homme face au mal. Cette timidité de nombreux membres du clergé provoque souvent la fureur des clercs plus conservateurs continuant de voir la présence du diable comme évidente, son activité n'ayant, selon eux, jamais été aussi forte qu'aujourd'hui.
Si le diable a tendance à déserter le terrain religieux institutionnel, il reste cependant très présent dans la culture populaire. Satan est un personnage très apprécié de nombreux adolescents séduits par son image de "rebelle". Cependant le monde sataniste reste très divisé et très marginal. Sur le plan institutionnel, seules l'Eglise de Satan d'Anton Lavey et le Temple de Seth émergent et comptent relativement peu de fidèles. Ce qui n'empêche pas que des satanistes se sont parfois illustrés dans certains faits divers sordides qui ont marqué l'opinion publique comme la profanation du cimetière de Toulon en 1995 et l'assassinat d'un prêtre en Alsace en 1997 [Je pense que les courants modernes se réclamant du diable, qu'il s'agisse d'un concept (luciférisme, satanisme laveyen) ou d'une interprétation littérale (« satanisme de base ») méritent un bon paragraphe à leur sujet, il y a des choses à en dire... et qu'il vaut mieux éviter de tomber dans les amalgames et les clichés.]
[Faire une section à part pour parler des représentations du diable ; développer l'iconographie moderne (la chèvre sabbatique d'Eliphas Lévi, le pentacle inversé, etc).]
A travers l'imagerie populaire, le diable est souvent représenté comme un être mi-monstre mi-humain arborant des cornes, des pieds fourchus, une longue queue et un trident. Néanmoins ces représentations varient beaucoup à travers le temps et selon les interprétations. Les textes de l'Apocalypse dévoilent ainsi la montée depuis la terre et la mer de plusieurs bêtes, dont l'une d'elles comporterait dix cornes et sept têtes. Elle ressemblerait à un léopard, aurait les pattes d'un ours et la gueule du lion.
Mais c’est surtout avec l’avènement de l’art roman que le diable commence à faire son apparition dans l’iconographie religieuse, au travers de la peinture et de la sculpture. Nombreuses sont les cathédrales à faire figurer sur leurs vitraux ou tympans des représentations artistiques du diable sous des formes plus ou moins hideuses. Satan et l’Enfer deviennent alors le moyen d’éduquer les foules en suscitant la peur. Dans l’iconographie populaire du XIIIème siècle, il est courant de retrouver la légende représentant Saint Georges terrassant un dragon. On y retrouve là toute la symbolique de la Foi victorieuse contre le mal. C’est également à cette époque que les artistes s’emploient à donner au diable une physionomie moins effrayante, quitte à le tourner en ridicule. Les légendes abondent en récits où le diable devient ainsi la victime de ses propres méfaits, jouant lui-même le rôle du dupé après avoir tant chercher à tromper les autres.
Sur le plan musical, plusieurs chanteurs de rock populaires se revendiquent comme sataniques, à l'instar de Marylin Manson très populaire auprès d'une partie de la jeunesse.
Le personnage du diable est aussi source d'inspiration pour les cinéastes. Notons la célèbre Trilogie de l'Exorcisme, La fin des Temps (où le célèbre acteur Arnold Schwarzenneger combat le diable en personne réincarné dans un homme), Constantine, 666 La Malédiction.
[Ces deux derniers paragraphes sont à développer dans la partie consacrée au satanisme moderne]
[Rien à redire sur les deux paragraphes suivants].