J'ai l'impression que c'est un travers qui ne touche pas que les films d'horreurs, mais également les films de SF et d'action (du genre de ceux dont Michael Bay s'est fait une spécialité, par exemple).
Mon petit doigt me souffle que cela s'explique par la rentabilité du segment démographique des 13-18 ans : ils sont devenus indépendants de leurs parents, ont du temps pour dépenser leur argent de poche et sont encore très sensibles au marketing ainsi qu'aux pressions de groupe.

Ça tire plutôt adroitement son épingle du jeu, en ayant un recours modéré aux codes du teen movie (bien moins qu'un Sinister ou The Conjuring) et en développant assez l'ambiance et les personnages pour acquérir de l'épaisseur.

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Close the world, open the next

Faut dire que le matériau de base est assez conséquent, à ce sujet, mais c'est vrai, il aurait pu être tentant d'aller à la facilité, alors que Ça, ce n'est pas que l'histoire d'un méchant clown, c'est aussi une peinture sociale, celle des ratés de la société américaine (ahem, occidentale ?), les qui-sont-pas pareils, geeks, rednecks, petits gros, d'une minorité ethnique, issus d'une famille monoparentale (tiens, comme King ...) ...

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"Tout croire et ne rien croire sont deux solutions également commodes, qui l'une comme l'autre nous dispensent de réfléchir." H. Poincaré

Peut-être aussi que les ados sont juste... bah des ados quoi.
Vous n'avez jamais été ados? Vous n'avez jamais fait un peu de bruit dans un ciné, tout excité(e)s que vous étiez à l'idée de regarder le dernier film à la mode avec vos copains? Ou eu des attitudes un peu bêbêtes à des moments pas toujours appropriés?

Je suis bien sûre que ça a dû m'arriver. Et je suis bien sûre aussi qu'il y a des tas de films dont je n'ai dû comprendre la dimension politique ou existentielle que bien plus tard. Je ne pense pas que ça fasse de moi (ou des ados en général) une attardée ou une gamine à qui on a donné de la confiture à un cochon. Il y a des temps/des moments et des âges pour tout dans la vie. Le regard de l'adulte condescendant me procure toujours un peu de tristesse.

Probablement, même, que des tas d'ados d'aujourd'hui reverront Ça dans quelques années avec le même regard que vous posez aujourd'hui.

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Titulaire d'un doctorat en fantomologie à Paranormal Sup

Tiens, j'ai raté le clin d'oeil à la J'ai relevé 3 divergences (mineures) par rapport au bouquin :
.
Petits clins d'oeil plaisants : .

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"Tout croire et ne rien croire sont deux solutions également commodes, qui l'une comme l'autre nous dispensent de réfléchir." H. Poincaré

Et puis l'effet de groupe et l'ingestion massive de sucres rapides doivent jouer à plein ...

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"Tout croire et ne rien croire sont deux solutions également commodes, qui l'une comme l'autre nous dispensent de réfléchir." H. Poincaré

Qu'ils ne comprennent pas un film dans toutes ses dimensions, c'est une chose (et effectivement, c'est un peu normal dans la mesure où ils sont encore en cours de formation... cela dit, l'esprit de réflexion et d'analyse, c'est comme tout, ça s'exerce et ça s'aiguise), mais qu'il gâche la séance des autres spectateurs, en gros qu'ils me gâchent ma séance, s'en est une autre, pour laquelle je ne montrerai aucune pitié...
Je suis peut-être excessive, mais le cinoche pour moi c'est sacré, et ça me met vraiment très en colère qu'on me gâche mon film et mon immersion dans celui-ci...

Et en plus, c'est même pas une question d'intelligence là, mais de respect des autres et de politesse...





Objectivement, pas dans ces circonstances : j'ai toujours été à fond dans un film et j'ai toujours détesté qu'on me parle entre le début du générique de début, et la fin du générique de fin. Même mes parents je les rabroue...

Après, re-objectivement et sans faire de psychanalyse de comptoir : ado, j'étais pas spécialement dans les bons coups et ceux qui mettent le bazar et pas dans les ados populaires ou quoi...
Déjà ado, je pouvais pas blairer la plupart des ados de toute façon...

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Même si on ne nous laisse qu'une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d'elle il y aura toujours le ciel tout entier.
Etty Hillesum, Une vie bouleversée

Le truc, c'est que quelque part, pour moi, voir des films et essayer d'en saisir toute la substantifique moelle (politique, philosophique, etc.), c'est justement sensé nous aider à dépasser les préjugés et à cultiver, quelque part, une forme d'amour et de compréhension de l'autre dans toute sa différence (fût-elle éminemment agaçante parfois). C'est en tout cas le vrai intérêt que j'y vois: ça peut aider à ouvrir son esprit, revoir ses jugements, questionner ce que l'on croit être des évidences ou des certitudes.

Du coup, forcément, j'ai un peu de mal avec l'idée de réduire certains comportements à de l'idiocratie. Les ados sont certainement tellement, mais tellement plus que ça. Et puis c'est un âge tellement, mais tellement délicat...

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Titulaire d'un doctorat en fantomologie à Paranormal Sup

Si vous êtes misanthrope, faites comme-moi : achetez-vous un DVD collector ou director's cut et regardez-le tranquillement chez vous, loin de l'humanité.

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Ungl unl . . . rrlh . . . chchch . . .
[H.P. Lovecraft, The Rats in the Wall, 1923]

Ça, c'est le truc que je fais le plus souvent. Parce que j'aime les films à forte portée émotionnelle et que je n'ai pas envie de me donner en spectacle dans une salle de cinéma. Je préfère vivre mes émotions seule (et donc, les vivre intensément, comme il me plait) tout conservant ma dignité .

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Titulaire d'un doctorat en fantomologie à Paranormal Sup

Je crois pas que personne ait dit de manière aussi péremptoire et définitive que "tous les ados sont de sales petits cons incultes et irrespectueux".... même si, en fonction des circonstances, ça peut nous traverser l'esprit...
Sur le fond, je suis d'accord, les jeunes sont, du moins pour la plupart, capables d'être plus que ça, du moins, dans leurs bons jours... après, je pense aussi que si personne ne leur met des limites et si, quitte à passer pour la rabat-joie de service, personne ne leur fait comprendre que non, dans un cinéma, on respecte les autres spectateurs et non, on a pas tous les droits et surtout pas celui d'enquiquiner le monde, ben ça deviendra des adultes assez peu fréquentables (j'en ai une version à l'appart du dessous, merci bien... ). Et comme je crois à leurs possibilités d'évolution malgré tout, je tente de les faire évoluer... Donc, tout ça, c'est pour leur bien...


Après, 2 choses : je trouve quand-même qu'on est pas dans une société où... comment dire en termes diplomatiques ?... l'accès à la culture et la proposition médiatique et culturelle n'est pas toujours étudiée pour l'élévation des esprits, à commencer par ceux des plus jeunes, et qu'on peut quand-même observer une certaine baisse de niveau global (enfin, c'est pas récent, puisqu'en discutant une fois inopinément sur un quai de gare avec une ancienne prof de fac, bah c'était la conclusion qui ressortait, et je crois qu'on en a tous plus ou moins fait le constat...). C'est pas un gros mot de dire ça, si ?

Et d'autre part, est-ce qu'on est un monstre psychopathe si on n'a pas uniquement des mots gentils et bienveillants pour ses contemporains ? (enfin, perso, j'ai un vieux fond sociopathe bien ancré, et j'assume totalement... )
Est-ce qu'on est un monstre aussi si on ne se laisse pas marcher sur les pieds jusqu'à la fracture des phalanges proximales ?
Je sais pas mais voilà, je suis tombée (et visiblement, je suis pas la seule) sur des sales gosses qui m'ont plus ou moins pourri une séance, alors que par ailleurs le film était franchement chouette (à tel point que j'irai bien le revoir, si j'ai le temps et la possibilité de me trouver des horaires plus pénards), j'ai le droit d'être un poil énervée ou faut en plus que je dise merci ?





Ouais mais non : sauf à avoir une vraie salle de cinéma à la maison.... je trouve que ça perd quand-même beaucoup part le passage sur petit écran. L'écosystème naturel d'un film, ça reste la salle de cinéma, et c'est tout... (je suis puriste, et alors ?)

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Même si on ne nous laisse qu'une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d'elle il y aura toujours le ciel tout entier.
Etty Hillesum, Une vie bouleversée