Le film fait en tout cas
beaucoup parler de lui sur internet et sature depuis plusieurs mois complètement les recherches avec le mot-clé "paranormal" sur Google News, en anglais comme en français.
Un article d'il y a une semaine dans
Le Monde :
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"Paranormal Activity", autopsie d'un succès
LEMONDE.FR | 29.11.09 | 09h55 • Mis à jour le 30.11.09 | 11h24
La France va-t-elle succomber au phénomène Paranormal Activity ? Ce petit film d'horreur américain réalisé par un inconnu, dans sa propre maison avec deux acteurs débutants, vient de dépasser les 100 millions de dollars de recettes aux Etats-Unis.
Mercredi 2 décembre, cette histoire d'un couple dérangé par des phénomènes paranormaux sortira dans les salles françaises. La date a d'ailleurs été avancée par le distributeur Wild Bunch afin de profiter de la campagne marketing orchestrée outre-Atlantique. Car si le coût de production du long-métrage n'a pas dépassé 15 000 dollars (10 000 euros), Paramount a mis d'énormes moyens dans le budget de promotion.
Le tour du force du studio, c'est d'avoir volontairement limité la sortie du film. "Ils en ont fait un événement exclusif", se réjouit le réalisateur Oren Peli dans un entretien accordé au Monde.fr. "Les gens en parlaient tellement sur Internet que chacun voulait faire partie de l'expérience." A sa sortie, le 25 septembre, Paranormal Activity n'était visible que dans douze cinémas américains. A mesure que Twitter et Facebook s'emparent du sujet, ce chiffre va augmenter progressivement chaque semaine. Parallèlement, Paramount met en ligne une plate-forme sur laquelle les internautes réclament eux-mêmes de pouvoir voir le film dans des cinémas près de chez eux. Le million de demandes est très vite atteint et, en quatre semaines seulement, le film va rapporter près de 90 millions de dollars (60 millions d'euros).
Une utilisation réussie de ce que les spécialistes appellent le "marketing de la rareté", une stratégie utilisée récemment pour This is It, documentaire sur Michael Jackson. Pour la sortie française de Paranormal Activity, Wild Bunch n'adopte pas la même technique. "Beaucoup de films sortent avant Noël. C'est une période encombrée et la concurrence est trop rude, explique Jean-Philippe Tirel, directeur de Wild Bunch, nous allons distribuer directement 250 copies du film." Une sortie correcte pour un film de genre en France, où les plus grosses productions sortent simultanément sur 800 écrans.
"UNE PLAISANTERIE DE SPIELBERG"
Aux Etats-Unis, le film doit beaucoup à une anecdote largement diffusée. Alors que Steven Spielberg regardait une copie du film chez lui, la serrure de la porte de sa chambre se serait verouillée, toute seule, de l'intérieur… Selon la légende, le créateur d'E.T. aurait tellement été effrayé qu'il aurait rapporté immédiatement le DVD à Dreamworks dans un sac poubelle.
Le producteur de Paranormal Activity, Jason Blum, n'hésite pas à démentir l'histoire : "Tout le monde a sauté dessus ! Ok c'est rigolo mais ce n'était qu'une plaisanterie de Spielberg à prendre au second degré. Il l'a raconté avec un gros sourire en coin… Après, c'est vrai qu'il a aimé le film, qu'il a soutenu sa sortie, ce qui nous a bien aidés." Le réalisateur Oren Peli n'a visiblement pas la même version : il continue de raconter l'anecdote comme si elle était réelle, pour le plus grand plaisir du département marketing de Paramount.
Autre clé du succès, la bande-annonce qui mêle images du film et images de spectateurs effrayés, filmés en caméra infrarouge lors des premières projections. Sur YouTube, elle a été vue plus de 11 millions de fois. En France, malgré un jeu-concours participatif et des partenariats d'exclusivité avec MSN, la bande-annonce n'a pas autant circulé. "La vidéo a bien marché avec plus de 50 000 vues sur la plupart des versions officielles, ce qui est beaucoup mais pas forcément exceptionnel face à des films comme Twilight", analyse David Ripert, responsable des partenariats cinéma de Dailymotion. Paranormal Activity se retrouve néanmoins en tête du classement des "films les plus attendus" sur Allociné, devant Twilight 3 et Avatar, le prochain blockbuster de James Cameron.
Dix ans plus tôt, Le Projet Blair Witch avait connu un succès comparable grâce à une équation similaire : film d'horreur à petit budget et sortie limitée. Aujourd'hui, les réalisateurs reconnaissent que le marketing du film était plus important que l'œuvre elle-même. Le phénomène était même devenu mondial et Blair Witch aura rapporté presque autant d'argent aux Etats-Unis qu'en dehors.
Ces derniers jours, Paranormal Activity est sorti dans plusieurs pays d'Europe. Aucun de ces pays n'a assisté à un raz-de-marée comparable à celui observé aux Etats-Unis. En Allemagne par exemple, où Wild Bunch détient aussi les droits de distribution, il s'est classé seulement 7e au box-office lors de sa première semaine. Pourtant l'équipe du film n'a pas ménagé ses efforts.
"UN DISCOURS TYPIQUEMENT HOLLYWOODIEN"
Dans la confection de Paranormal Activity, le studio et le metteur en scène ont collaboré étroitement pour ne rien laisser au hasard. "Le travail sur mon film a été un processus continu, explique Oren Peli. Je l'ai remonté près de 200 fois, selon l'opinion et les réactions du public lors des projections-tests. En tout, il y en a peut-être eu une cinquantaine."
"C'est son premier film mais il tient déjà un discours formaté typiquement hollywoodien, s'étonne Alex Masson, critique cinéma pour les revues Brazil et Première. Il s'assume en tant que technicien et reconnaît avoir travaillé pour faire un film efficace plus qu'un film d'auteur. D'ailleurs, parmi les trois fins différentes que j'ai pu voir, celle qui a été choisie est de loin la plus classique."
Le réalisateur est déjà à l'œuvre sur un nouveau projet, Area 51, avec un budget nettement plus confortable, estimé à 5 millions de dollars (3,34 millions d'euros). Et quand on lui demande s'il est désormais un homme riche, Oren Peli botte en touche. "Cela ne concerne que moi et mon comptable. Je préfère ne pas en parler."
Dorian Chotard
Source :
LeMonde.fr
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Horaire inconnu.