Dans les années 1920, le chef d'état soviétique Joseph Staline aurait eu l'intention de créer une armée de super-guerriers hybrides mi-hommes mi-singes, en s'appuyant sur les recherches du scientifique Ilya Ivanov.

D'après le journal écossais The Scotsman, Staline aurait sollicité Ivanov, forcé alors de se détourner de la recherche sur les chevaux, dans le but de créer un super-soldat. Il aurait ainsi voulu la création d'un être humain insensible à la douleur et capable de manger n'importe quoi.

Le but aurait été d'obtenir à la fois une nouvelle force de travail, à une époque où l'Union soviétique connaissait une phase d'industrialisation particulièrement soutenue et ambitieuse, et une machine de guerre vivante au service de l'Armée Rouge.

Il est toutefois reconnu que, même pour ceux qui considèrent que ces expériences ont été menées avec cet objectif en tête, elles auraient abouti sur un échec.

Les faits avérés : la carrière d'Ilya Ivanov



Ilya Ivanovitch Ivanov (1870-1932) est un biologiste russe dont les travaux ont été à l'origine d'avancées considérables concernant la reproduction des chevaux, en multipliant par vingt les capacités de fertilisation, grâce aux techniques d'insémination artificielle.

Il fut ensuite l'un des premiers scientifiques à créer de nouveaux hybrides interespèces par insémination artificielle, dont un zébroïde (hybride d'âne et de zèbre), un Zubron (hybride de bison européen et de vache), des hybrides de rongeurs, d'oiseaux, notamment.

Par la suite, il fut effectivement impliqué dans un projet ayant pour but la création d'hybrides hommes-chimpanzés.

Dès 1910, il évoqua la possibilité d'hybridation homme-singe par insémination artificielle.

En 1924, il obtint l'autorisation de l'Institut Pasteur, auquel il travaillait alors, pour s'établir en Guinée française, à Kindia. Il réussit à obtenir en 1925, après plusieurs démarches, notamment le soutien de Nikolai Gorbunov, l'autorisation du gouvernement soviétique ainsi que des moyens financiers pour pouvoir y mener ses expériences. Cependant, à son arrivée en 1926 à Kindia, il découvrit que le site n'était pas doté de chimpanzés sexuellement matures. Après un bref retour en France, il décida de s'installer à Conakry, en 1926.

Il utilisa du sperme humain dans le but d'inséminer artificiellement trois femelles chimpanzés, mais les expériences échouèrent. De plus, les pressions du gouvernement colonial français se firent sentir sur la pratique du savant, donc une incertitude demeure sur la réalité de ces expériences-ci, au moins concernant le lieu d'expérimentation.

Après ces échecs supposés, il s'installa à Sukhumi, en Géorgie, l'année suivante, où il mena de nouvelles expériences, cette fois-ci avec du sperme de singe et des femmes. Mais en 1929, lorsque la première femme volontaire eut été trouvée, le seul singe post-pubère ayant survécu était un orang-outang nommé Tarzan, qui mourut peu avant le début programmé des expériences. Ivanov a alors demandé la livraison de cinq nouveaux chimpanzés.

Cependant, la tourmente politique et idéologique qui agitait l'URSS en 1930 fit que de nombreux scientifiques impliqués dans les expériences de Sukhumi, dont Gorbunov, perdirent leurs positions.Ivenov fut critiqué pour des raisons politiques, et arrêté à la fin de l'année. Il fut condamné à cinq ans d'exil à Alma Ata, au Kazakhstan, où il travailla à l'Institut Vétérinaire-Zoologiste jusqu'à sa mort en 1932.

Zones d'ombre

Staline n'aurait jamais eu de contact direct avec Ivanov (il ne le connaissait pas personnellement), et il existe très peu, voire pas du tout de sources indiquant que le gouvernement soviétique ait jamais eu l'intention de créer un super-soldat homme-singe. Il est uniquement possible d'y voir peut-être une intention cachée d'Ivanov et/ou de certains responsables soviétiques tels que Gorbunov par exemple.

La version actuelle de l'histoire nous est principalement, voire entièrement, due à celle publiée dans The Scotsman. Comme suggéré précédemment, et contrairement à ce qu'affirme The Scotsman, Ivanov n'aurait pas été contraint par Staline de se consacrer aux expériences sur les singes. De plus, le journal ne donne pas d'informations concernant l'origine ou la nature des "documents secrets" qui auraient été révélés vers 2005 ; les journaux russes parus avant l'article de The Scotsman la même année ne donneraient pas d'information supplémentaire à ce sujet. Les documents concernant les expériences d'Ivanov existent, mais ne sont pas secrets, ont été révélés bien avant 2005, et ne suggèrent pas que l'objectif fût de créer un super-guerrier.

L'histoire aurait pu être une simple version sensationnalisée de faits déjà connus, avec des éléments que l'on peut raisonnablement supposer comme inventés de toutes pièces, faute de sources vérifiables.


Références ultérieures

Un épisode de l'émission américaine MonsterQuest (ayant pour titre Stalin's ape man) eut pour base le récit provenant de The Scotsman. Depuis, de nombreuses références sont apparues sur le Net concernant ce supposé projet, souvent sur des sites anti-évolution, car Staline aurait eu selon eux l'intention de démontrer la validité de la théorie de l'évolution en prouvant ainsi que les hommes et les singes sont apparentés, ainsi qu'en voulant "améliorer l'homme".

Cette histoire a également des parallèles possibles avec celle d'Oliver, un supposé hybride homme-chimpanzé, dont on a montré plus tard qu'il s'agissait d'un chimpanzé normal par test ADN. Un documentaire de Discovery Channel, qui lui est consacré, sorti en 1998, ne mentionne pas les expériences d'Ivanov ni leur rapport avec Staline.

Des hybrides hommes-singes auraient également été le but d'expériences menées en Chine, en Afrique, ou en Floride dans les années 1920.

Sources :

http://en.wikipedia.org/wiki/Ilya_Ivano ... ologist%29
http://en.wikipedia.org/wiki/Humanzee
http://skeptoid.com/episodes/4219
http://news.scotsman.com/latestnews/Sta ... 2688011.jp
http://www.associatedcontent.com/articl ... tml?cat=37

C'est viable,un hybride de se type ?

Je vais te faire un petit résumé de la nomenclature scientifique, appliquée à l'exemple du teckel, tu vas comprendre. Et puis ca ne servira pas qu'à toi, la taxonomie étant souvent un peu maltraitée sur le forum.

Alors... Comment se situe le teckel dans la taxonomie scientifique :

Règne -> Animalia (en opposition aux végétaux et champignons)
Embranchement -> Chordata (position dorsale du système nerveux, au dessus du tube digestif)
Sous-embranchement -> Vertebrata (vertébrés)

Classe -> Mammalia (mammifères)
Ordre -> Carnivora (carnivores)

Famille -> Canidae (les canidés)
Genre -> Canis

Espèce -> Canis Lupus (le loup et tous les dérivés du loup)
Sous espèce -> Canis Lupus Familiaris (le voilà, notre chien !)
Race -> Le teckel.


Et si l'on récapitule, pour ses histoires de croisements :

1) des individus appartenant à une même espèce, peuvent se croiser sans contrainte et donner une descendance féconde.
Par exemple, tu peux croiser un berger allemand avec un teckel, car ce sont deux races appartenant à l'espèce Canis Lupus.

2) des individus n'appartenant pas à la même espèce, mais qui font partie du même genre, peuvent se croiser mais la descendance obtenue sera cependant stérile.

3) des individus n'appartenant pas à la même espèce, mais qui font partie de la même famille, peuvent éventuellement se croiser... ou pas. Les possibilités de croisement (ou non) seront définies par l'écart phylogénétique qui existe entre les deux espèces : plus leur ancêtre commun sera éloigné, plus faibles seront les chances qu'elles puissent se reproduire. Dans tous les cas, le croisement sera très hasardeux (avec de fortes chances d'avortement spontané, ou que les petits soient morts-nés ou tarés), et la descendance obtenue sera bien entendue stérile.

C'est le cas des croisements entre chien et renard. Ils font partie de la même famille (Canidae) et la divergeance évolutive ayant donné naissances aux genres Vulpes (renards) et Canis (chien) est relativement récente : l'hybridation est donc théoriquement possible.

-3) des individus n'appartenant pas à la même famille ne peuvent pas avoir de descendance, car ils sont trop éloigné phylogénétiquement.

Tout ce que je dis là est vrai en général. On a toujours des exceptions, par exemple la stérilité des hybrides ne se vérifie pas systématiquement. Il arrive parfois que chez des hybrides d'espèces appartenant à la même famille (comme le chien et le renard, tous les deux du genre Canis), les femelles soient fécondes et les mâles stériles (suivant un loi biologique qu'on appelle la loi de Haldane).
Autre chose : la vraie frontière entre les points 2), 3) et 4) est un peu plus floue qu'elle ne l'est sur mon modèle simplifié ; en réalité, elle se situe entre la famille ou le genre suivant le type d'animal considéré. Mais je n'ai pas voulu compliquer les choses.

L'accouplement entre deux espèces d'un même genre (comme le lion et le tigre qui appartiennent au genre Panthera) est possible, car ce sont deux espèces qui restent relativement proche du point de vue taxonomique.


Dans le cas de deux espèces éloignées dans la phylogénie, comme le chat et le chien, il en va tout autrement : l'accouplement est tout d'abord rendu impossible pour des raisons morphologiques (purement "mécaniques") et éthologiques (comportementales)... Je crois que je n'ai pas trop besoin de rentrer dans les détails pour expliquer cela, tout le monde comprendra.
Cependant, en imaginant qu'on passe outre ces barrières (en faisant une insémination artificielle, par exemple), d'autres systèmes se mettraient en place pour empêcher la fécondation :

-les spermatozoïdes ne possédant pas les bons marqueurs membranaires (qui sont propres à chaque espèce), ils ne pourraient traverser les glaires du col de l'utérus et seraient dans l'incapacité d'atteindre l'ovule ;
-en supposant qu'ils les traversent malgré tout, les spermatozoïdes ne survivraient pas longtemps dans l'utérus , car d'une part ils n'y trouveraient pas les élements nutritifs nécessaires à leur survie, et d'autre part ils seraient vite reconnus comme des corps étrangers et détruit par le système immunitaire ;
-et enfin, toujours en supposant que par une chance extraordinaire, un spermatozoïde ait réussi à atteindre l'ovule, il serait dans l'incapacité de traverser la zone pellucide (membrane entourant l'ovocyte), toujours pour des histoires de protéines membranaires, et ne pourrait donc pas le féconder.

L'homme (Homo sapiens) et le chimpanzée (Pan troglodytes) appartiennent à des espèces différentes, des genres différents mais à la même famille (celles des Hominidés). Le croisement entre les deux espèces est donc improbable, sachant que la divergence entre les deux lignées est assez ancienne (6 millions d'années) et que leurs génomes ont beaucoup dérivés depuis. Par exemple, le chimpanzée et humain ne possèdent pas le même nombre de chromosomes (l'homme en a 46, le chimpanzée 48 comme notre ancêtre commun), ce qui rendrait la fécondation très hasardeuse.

[...]

On parle quand même de deux lignées (Homininés et Panines) qui ont divergé il y a plus de 6 millions d'années ; elles n'ont plus le même nombre de chromosomes, ont connu une forte dérive génétique pour l'une (les chimpanzés), pour l'autre un fort brassage avec de très vastes populations (l'homme)...
Et à vrai dire, les différences génétiques entre l'homme et le chimpanzé (taille et nombre de chromosomes, type de gènes, etc) n'est qu'un faux problème ; je suis sûr qu'un spermatozoïde d'une des deux espèces ne pourrait pas passer les glaires corticales, serait vite reconnu comme étranger par le système immunitaire, ni ne pourrait fusionner avec l'ovocyte en raison d'une gros grande divergence dans ses marqueurs membranaires.

il mena de nouvelles expériences, cette fois-ci avec du sperme de singe et des femmes. Mais en 1929, lorsque la première femme volontaire eut été trouvée

Il est toutefois reconnu que, même pour ceux qui considèrent cette tentative comme réelle, les expériences auraient abouti sur un échec.

L'histoire

Cette version de l'histoire, la plus répandue, a été popularisée par un article paru en 2005 dans le journal écossais The Scotsman. On peut cependant en trouver plusieurs variantes sur Internet.

Dans les années 1920, le chef d'état soviétique Joseph Staline aurait eu l'intention de créer une armée de super-guerriers hybrides mi-hommes mi-singes, en s'appuyant sur les recherches du biologiste russe Ilya Ivanov.
Staline aurait sollicité Ivanov, forcé alors de se détourner de la recherche sur les chevaux, dans le but de créer un super-soldat.

L'objectif de Staline aurait été la création d'un être humain insensible à la douleur et capable de manger n'importe quoi. Cette nouvelle race humaine aurait constitué à la fois une nouvelle force de travail, à une époque où l'Union soviétique connaissait une phase d'industrialisation particulièrement soutenue et ambitieuse, et une machine de guerre vivante au service de l'Armée Rouge.

Des expériences auraient donc été réalisées par insémination artificielle en injectant du sperme humain dans l'utérus de singes femelles (des chimpanzés dans la plupart des versions de l'histoire), et réciproquement, du sperme de chimpanzé dans les voies génitales de femmes (qui étaient volontaires ou ignoraient tout des expériences, selon la version).

Il est toutefois reconnu dans la plupart des versions de l'histoire que ces expériences auraient débouché sur des échecs répétés.

[J'ai enlevé la phrase « même pour ceux qui considèrent que ces expériences ont été menées avec cet objectif en tête... », puisqu'il est bien question dans cette partie des rumeurs répandues sur le net - elle est donc implicite.]

Les faits avérés : les expériences d'Ilya Ivanov



L'histoire se base sur un fond de vérité : le biologiste russe Ilya Ivanovitch Ivanov (1870-1932) a réellement existé, de même que ses expériences d'hybridation entre l'homme et le singe.

Diplômé de l'université de Kharkov en Ukraine en 1896, Ivanov a travaillé dans différentes réserves naturelles instituts zootechniques entre 1910 et 1930. Ses travaux sur les techniques d'insémination artificielle ont été à l'origine d'avancées considérables concernant la reproduction des chevaux.
[J'ai enlevé ici la phrase sur la multiplication par 20 des capacités de fertilisation, terme qui ne signifie pas grand chose d'un point de vue zootechnique. Ecris comme ça, on a l'impression que la prolificité des juments est devenue 20 fois plus grande - or ce n'est pas le cas, c'est simplement qu'un même étalon peut féconder 20 fois plus de juments... Nuance.]
Il fut ensuite l'un des premiers scientifiques à créer de nouveaux hybrides interspécifiques [C'est le terme consacré en génétique] par insémination artificielle, dont un zébroïde (hybride d'âne et de zèbre), un zubroń (hybride de bison européen et de bovin dosmetique), ainsi que des hybrides de rongeurs, d'oiseaux notamment.

Par la suite, Ilya Ivanov fut effectivement impliqué dans un projet ayant pour but la création d'hybrides hommes-chimpanzés. Dès 1910, il évoqua la possibilité d'hybridation homme-singe par insémination artificielle à un congrès de zoologistes en Autriche. La Révolution Russe en 1917 mit cependant un terme provisoire à ses travaux, lui coupant toute subvention et moyens matériels.

En 1924, Ivanov obtint l'autorisation de l'Institut Pasteur, auquel il travaillait alors, pour s'établir à Kindia en Guinée française. Après de nombreuses démarches infructueuses, il réussit à obtenir en 1925 l'autorisation du gouvernement soviétique ainsi que des moyens financiers pour pouvoir y mener ses expériences. Il reçut le soutien notable de Nikolai Gorbunov, ancien secrétaire de Lénine et à la tête du département des instutions scientifiques
Cependant, après un faux départ à Kindia (où les chimpanzées n'étaient pas sexuellement matures), Ivanov dut s'installer à Conakry en 1926 pour enfin y commercer ses expériences dans un jardin botanique.

Ilya Ivanov utilisa du sperme humain dans le but d'inséminer artificiellement trois femelles chimpanzés capturées dans la nature, mais les expériences échouèrent et les chimpanzées ne furent pas enceintes. Les expérimentations d'Ivanov rencontrèrent une certaine résistance de la part du gouvernement colonial français, aussi le scientifique ne put-il pas réaliser ses expériences d'hybridation avec des femmes humaines comme il l'espérait.

Après ces échecs, Ilya Ivanov retourna en Union Soviétique l'année suivante et s'installa à Sukhumi en Géorgie. Toujours avec le soutien de Gorbunov, il projeta de réaliser de nouvelles expériences, cette fois-ci avec du sperme de singes et des femmes. Une branche de l'Académie Communiste mit en place une commission pour superviser les expériences d'Ivanov ; elle prévoyait de recruter au minimum 5 femmes se portant volontaires. Mais en 1929, lorsque la première volontaire fut trouvée et avant le début programmé des expériences, le seul singe post-pubère restant à Sukhumi (un orang-outan) mourut. Ivanov demanda alors la livraison de cinq nouveaux chimpanzés.
Cependant, la tourmente politique et idéologique qui agitait l'URSS en 1930 fit perdre leur position à de nombreux scientifiques impliqués dans les expériences de Sukhumi, dont Gorbunov. Ivanov fut lui aussi critiqué pour des raisons politiques, et arrêté à la fin de l'année. Il fut condamné à cinq ans d'exil à Alma Ata, au Kazakhstan, où il travailla à l'Institut Vétérinaire jusqu'à sa mort en 1932.

Zones d'ombres
[Le titre ne me semble pas très convainquant. Il ne s'agit pas vraiment de zones d'ombres, mais plutôt d'absences de preuves historiques et scientifiques permettant d'étayer une histoire au demeurant peu crédible. Je reformulerai plutôt le titre sous la forme de « Zones d'ombre et incohérences », ou quelque chose de ce genre-là.]

La version actuelle de l'histoire nous est essentiellement connue par l'article publié en 2005 dans le journal écossais The Scotsman. Celui prétend être basé sur de « documents secrets récemment découverts »... Or, le journal ne donne pas davantage d'informations concernant l'origine ou la nature de ces « documents secrets ». Les journaux russes parus la même année que l'article ne disent pas un mot non plus au sujet de ces archives.

En outre, contrairement à ce qu'y est affirmé dans l'article de The Scotsman :

* Ivanov n'a pas été contraint par Staline de se consacrer aux expériences sur les singes. Il n'existe en toute rigueur aucune source indiquant que Staline ait jamais eu de contact direct avec Ilya Ivanov (il ne le connaissait d'ailleurs pas personnellement). Au contraire : la difficulté que connut Ivanov pour trouver des appuis financiers à ses débuts en 1924, puis les nombreux retards et échecs que traversèrent ses expériences faute de moyens, pour finir par son arrestation en 1930, semblent contredire que ses expériences aient reçu une fort soutien de la part des autorités soviétiques.

* il n'y a a priori aucune source historiques indiquant que le gouvernement soviétique ait jamais eu l'intention de créer un super-soldat homme-singe. Si les têtes pensantes du Parti Communiste de l'Union Soviétique pensaient effectivement que le communisme permettrait l'apparition d'un « nouvel homme », cette évolution était supposée se faire naturellement (via la mise en place d'une « nouvelle société ») et elle concernait tout citoyen soviétique indépendamment de sa classe sociale, de son origine ethnique et nationale... Pour cette raison, le gouvernement soviétique s'est toujours montré défavorable à l'eugénisme.
En outre, la conception du « nouvel homme soviétique », beau, robuste, instruit et dévoué à la Révolution socialiste, est très éloignée de celles d'une race de créatures monstrueuses mi-hommes mi-singes.

* les documents concernant les expériences d'Ivanov existent, mais ne sont pas secrets, ont été révélés bien avant 2005, et ne suggèrent pas que l'objectif fut de créer un super-guerrier. Ilya Ivanov n'a jamais poursuivi d'objectifs eugénistes, mais semblait plus motivé par la curiosité scientifique.

L'histoire des hommes-singes de Staline est donc vraisemblablement une simple version sensationnalisée de faits authentiques et déjà connus (les expériences d'Ilya Ivanov), auxquels on a ajouté des éléments erronées ou que l'on peut raisonnablement supposer comme inventés de toutes pièces (faute de sources historiques vérifiables pour les justifier)

D'un point de vue scientifique, l'hybridation entre l'homme et les grands singes est improbable en raison d'un certain nombre de barrières génétiques et physiologiques (nombre de chromosomes différents, marqueurs membranaires à la surface des spermatozoïdes propres à chaque espèce...).
Les hybrides issus de croisements interspécifiques ont généralement une santé fragile, sont peu robustes et présentent de nombreux troubles physiologiques et comportementaux... ce qui rend l'intérêt de créatures hybrides d'homme et de singe assez faible dans l'objectif d'en faire une armée de super-soldats forts et disciplinés.

Impact dans la culture populaire

Un parallèle intéressant peut être réalisé entre l'histoire des hommes-singes de Staline et la nouvelle fantastique et satyrique Cœur de Chien (en russe : Собачье сердце) de Mikhail Bulgakov. Écrite en 1925, elle raconte comment un chien errant est transformé en être humain suite à diverses expériences de chirurgie pratiquées sur lui par un savant ; livré à lui-même, l'hybride devient un membre important du parti communiste et incarne aux yeux de tous l'exemple parfait du « nouvel homme soviétique ».
La nouvelle, très populaire en Russie et ayant donné lieu à diverses interprétations théâtrales et cinématographique, a pu inspirer dans une certaine mesure les hommes-singes de Staline.

Un épisode de l'émission américaine MonsterQuest (ayant pour titre Stalin's ape man) eut pour base le récit provenant de The Scotsman.
Depuis, de nombreuses références sont apparues sur le Net concernant ce supposé projet, souvent sur des sites anti-évolution, car Staline aurait eu selon eux l'intention de démontrer la validité de la théorie de l'évolution en prouvant ainsi que les hommes et les singes sont apparentés, ainsi qu'en voulant "améliorer l'homme". L'histoire des hommes-singes de Staline est également souvent citée dans les discours s'opposant à la démarche scientifique, en tant que source de dérives contraires à l'éthique.


[J'ai effacé les références aux autres « hommes chimpanzées », qui ne sont pas directement reliées avec l'histoire des hommes-singes de Staline. Elles sont davantage à leur place dans un éventuel article sur les chimpanzhommes (sic), où l'on expliquera plus en détail pourquoi cette hybridation est improbable d'un point de vue scientifique.]

Sources :

http://en.wikipedia.org/wiki/Ilya_Ivano ... ologist%29
http://en.wikipedia.org/wiki/Humanzee
http://skeptoid.com/episodes/4219
http://news.scotsman.com/latestnews/Sta ... 2688011.jp
http://www.associatedcontent.com/articl ... tml?cat=37