Metronomia a écrit:
onc, difficile de dire si MPC y adhère ou pas tant ce machin est un fourre-tout indétricotable et pas un truc qui fonctionne d'un bloc. Peut-être qu'elle adhère à certains trucs et pas à d'autres.
MPC parle habituellement d'un massacre lié au changement climatique... un sujet qui n'est pas du tout couvert par
Hold Up (que du coup je me suis senti obligé de regarder, mais en petits bouts et en accéléré x1,5, histoire de ne pas y passer trop de temps).
Le documenteur brasse large et il sous-entend souvent plus qu'il n'affirme, mais il soutient quand même une thèse générale assez claire (cf. mon tout premier message) qui n'incorpore pas en son sein la question du réchauffement climatique.
A titre personnel, je ne vois vraiment pas de raison de penser que MPC adhère à la thèse globale de
Hold Up. Dans le doute, à défaut d'avoir plus d'éléments, je préfère rester à ma présomption d'innocence. Tu noteras par ailleurs qu'elle n'est pas la seule à s'être faite avoir : Philippe Douste-Blazy y apparaît également...
Je ne tiens pas absolument à prendre sa défense, hein. Oui, elle a bien merdé sur ce coup-là, elle aurait dû être plus vigilante sur l'intention des gens l'ayant demandé en interview.
Oui, ses propos manquent complètement de finesse, c'est indéniable, et d'autant plus inexcusable venant d'une ex-sociologue. Je crois l'avoir dit ailleurs sur un autre topic, mais pour moi, la production récente du couple Pinçon-Charlot relève davantage de l’œuvre militante que de l'analyse sociologique.
... Mais de là à lui tomber dessus à bras raccourci pour dénoncer l'intégralité de son œuvre, ou demander à son ancien employeur de lui enlever son honorariat comme quelqu'un l'a fait sur Twitter, c'est p'têt un poil exagéré, non ?..
Metronomia a écrit:
Ce qui compte c'est d'après moi l'usage et les faits. Or, dans l'usage et dans les faits, peu de gens savent - j'imagine - qu' "holocauste" est un terme récent qui vient du grec (en quoi ça change quoi que ce soit au présent débat, en fait?), par contre, tout le monde a des images très précises qui lui viennent en tête quand on invoque ce mot: on pense tous à une extermination de masse (...) Ce qui compte, c'est l'imaginaire que MPC convoque quand elle emploie ces termes et l'idée qu'elle véhicule derrière.
J'entends bien cela. Mais ça ne change pas le fond du problème : le mot 'holocauste' est fréquemment utilisé dans la littérature française (depuis très longtemps et encore de nos jours) comme une métaphore pour désigner un massacre. On peut faire un parallèle avec le mot 'hécatombe' : lui aussi est à l'origine un type de sacrifice d'animaux de l'Antiquité, mais son sens courant est plutôt celui d'une tuerie de masse.
C'est également dans son sens métaphorique que 'holocauste' a commencé à être utilisé après la guerre pour désigner l'extermination des juifs, et cette association holocauste/Shoah n'a vraiment pris que dans les années 90 (d'après Wikipédia).
'Holocauste' n'étant pas encore un terme breveté par le CRIF, et son utilisation pour parler d'un grand massacre étant toujours effective à l'heure actuelle, je trouve cela particulièrement capillotracté de s'offusquer de son emploi hors du cadre de l'histoire juive. Surtout quand il s'agit d'accuser à mot couvert les gens d'antisémitisme (parce que c'est bien de cela dont il s'agit lorsqu'il est question de « banaliser l'holocauste »).
Les choses auraient été très différentes si MPC avait utilisé le terme 'Shoah'. Là, il s'agit d'un terme hébraïque, inventé par les juifs pour désigner spécifiquement ce qui leur est arrivé lors de la Seconde Guerre Mondiale : c'est un mot qui n'a de sens que dans ce contexte précis.
MPC parle d'une situation où 3 milliards de personnes pourraient mourir : c'est bien un holocauste, une hécatombe, ou n'importe quel mot que vous voulez qui décrit l'ampleur atroce de la chose. J'ai vraiment du mal à comprendre où se situe le crime de lèse-judéité ; à lire certaines réactions outrées sur les réseaux, on a presque l'impression que MPC a tenu des propos négationnistes.