J'ai lu le bouquin en question...
Alors, si j'ai une critique à formuler, c'est l'impression qu'il commençait un peu par la fin. Disons que si on n'a jamais entendu parler de cette histoire, franchement le moment où on comprend vraiment ce qu'il s'est passé intervient largement dans la seconde partie du livre.
D'autre part, l'auteur est pas mal dans la récrimination (je n'ai plus tous les détails en tête, mais il y a eu des reportages passés à la télé belge qui auraient été bidonnés pour faire passer les témoins pour des abrutis, en gros), et visiblement, il y a eu pas mal d'empoigne... Du coup, à la lecture, c'est parfois gênant d'assister à un règlement de compte, ce qui pollue un peu la lecture critique que l'on peut se faire. (en tout cas, j'ai trouvé : personnellement, je n'aime pas trop cet angle dans un ouvrage, mais bon, c'est mon goût personnel)
Pour le reste, je suis d'accord avec Patto : l'histoire est en soit très intéressante, et demeure perturbante : de mémoire, il y a eu des témoignages chez les gendarmes de faits quand même bien étranges. D'autre part, s'il y a eu une "pollution" et des bidonnages dans ce dossier, clairement, ils ne me semblent pas venir de la famille ou des témoins, mais plutôt des médias, des exorcistes (un poil louches) et des enquêteurs et pseudo-enquêteurs...
Du moins c'est comme ça que je le comprends et que je le ressens.
Pour moi, clairement, les médias et les instances judiciaires belges ont fait passé la famille pour des simplets parce que c'était l'explication la plus simple et la plus économique. Pas besoin d'investiguer davantage comme ça, l'honneur est sauve et on peut aller se faire son petit week-end au ski... Alors qu'il y a une vraie complexité dans les rapports familiaux et l'histoire de chaque protagoniste, qui clairement ont vécu des choses qui dépassaient leurs propres entendements et ont engendrés une certaine forme de traumatismes pour certains (il me semble qu'il y a un passage où, quand les gendarmes arrivent, le père de famille leur ouvre avec... un casque de chantier sur la tête. Franchement, je ne crois pas que ça soit l'attitude d'un faussaire, mais bien simplement d'un homme terrorisé).
D'ailleurs ceux-ci ne veulent plus entendre parler de cette histoire et refusent tout interview. Alors que s'ils avaient vraiment voulu chercher à se faire de l'argent et une petite célébrité, ils le pouvaient très largement...
Et clairement, c'est bien ce qui me dérange le plus dans l'attitude sceptique et là où je rejoins la thèse de Métro : s'arrêter à l'explication la plus simple et se contenter d'un "c'est la bonne vieille recette des histoires de poltergeist", c'est vraiment signifier "bon, c'est bien beau vos histoires mais là j'ai piscine".
Parce que de facto, on coupe toute possibilité d'enquête ou de quête ayant un peu de recul et de hauteur. C'est à peine plus développer qu'un "c'est impossible parce que c'est impossible".