Encyclopédie du paranormal - Kongamato

     Kongamato


Cryptide volant de Zambie, similaire à un ptérosaure


Le kongamato (terme qui signifierait « briseur de bateaux » dans un dialecte africain) est généralement décrit comme un oiseau énorme, à la peau lisse dépourvue de plumes et au bec allongé. Selon les descriptions, il est de couleur rouge ou noire et son envergure varie entre un et deux mètres environ.

La première mention du kongamato dans la littérature remonte à la publication de In Witchbound Africa (1923) par le voyageur Frank Melland. Dans cet ouvrage, il rapporte les témoignages d'indigènes de la région des marais de la Jiundu, à l'ouest de la Zambie actuelle :

« Ce n'est pas réellement un oiseau : c'est plutôt comme un lézard avec des ailes membraneuses comme une chauve-souris. [...] Des questions ultérieures révélèrent le 'fait' que l'envergure est de 4 à 7 pieds [1,20 m à 2,10 m], que la couleur générale est rouge. On croyait qu'il n'a pas de plumes, mais seulement de la peau, sur son corps, et qu'il a des dents dans le bec : personne ne pouvait être sûr de ces deux points, car nul n'avait vu un kongamato de très près et était resté en vie pour raconter l'histoire. »
Kongamato

Représentation d'une attaque de kongamato, par Bill Rebsamen [1]

La ressemblance entre cette description du kongamato et le ptérosaure, un reptile volant préhistorique, n'échappa pas à Melland, qui leur en montra une représentation :

« [...] tous les indigènes présents le repérèrent immédiatement et l'identifièrent comme étant un kongamato. Parmi les indigènes qui firent cela se trouvait un chef tribal de la région de Jiundu, où le kongamato est supposé vivre, qui était un indigène plutôt sauvage et peu sophistiqué. »

Selon les habitants de cette région, le kongamato ferait chavirer les canoës, serait responsable des inondations, attaquerait et tuerait quiconque pose les yeux sur lui. Il se nourrirait notamment de cadavres humains, déterrant les corps des défunts enterrés trop peu profondément pour les dévorer. Il ne sortirait presque exclusivement que de nuit et vivrait dans des caves durant la journée.

Le folklore local contient au moins un récit d'être humain tué par une telle créature. Selon certaines sources, il présenterait la caractéristique peu commune de briller la nuit.

En 1932, le cryptozoologue Ivan T. Sanderson rapporte avoir été attaqué par une créature similaire au kongamato, appelée olitiau par la population locale, alors qu'il traversait une rivière lors d'une expédition au Cameroun. Il a émis l'hypothèse que le kongamato et les autres cryptides similaires (comme l'ahool) sont des espèces inconnues de chauve-souris géantes appartenant au genre Hypsygnathus.

Chien volant à tête en marteau

Hypsignathus monstrosus, dit "chien volant à tête en marteau", dont l'envergure peut atteindre 1 mètre

En 1956, un ingénieur appelé J. P. F. Brown rapporte avoir été survolé deux créatures volantes « d'aspect préhistorique » alors qu'il se trouvait à Fort Rosebery, au nord de la Zambie. Il a estimé l'envergure des créatures à un mètre environ et leur longueur à un mètre et demi, du bout de leur queue à celui de leur tête (décrite comme semblable un "museau allongé de chien"). Il aurait également aperçu des dents dans la bouche de l'une d'elle.

L'année suivante, en 1957, un indigène gravement blessé à la poitrine est admis à l'hôpital de Fort Rosebery. Interrogé sur l'origine de cette blessure, il répond que c'est un oiseau géant qui l'a attaqué dans les marais de Bangweulu et, lorsqu'on lui demande de représenter l'animal, dessine une créature ressemblant à un ptérosaure.

Peu de temps après, la vallée de Zambezi fut inondée dans le cadre du projet de barrage hydroélectrique. Le correspondant sur place du Daily Telegraph, Ian Colvin, prit alors une photo montrant ce qui semble être un ptérosaure. Il a cependant depuis été démontré que cette photographie était truquée.

Certains ont fait remarquer qu'il est étrange qu'un animal tel que le kongamato n'ait pas été plus souvent observé alors que la région est une destination privilégiée pour les ornithologues.

Parmi les oiseaux de la région présentant des similitudes avec le kongamato, on compte notamment lebec-en-sabot du Nil, un échassier au bec volumineux pouvant atteindre jusqu'à 2,30 mètres d'envergure :

Bec-en-sabot du Nil

Balaeniceps rex, le bec-en-sabot du Nil

Cette espèce est actuellement menacée et n'est observée que dans les zones reculées des marais de Zambie et des pays avoisinants. Bien que de grande taille, son bec est aplati et non allongé, ce qui ne cadre pas avoir la plupart les descriptions les plus courantes du kongamato.

Les témoignages d'apparitions du kongamato sont également attribuables au Jabiru du Sénégal (ou Jabiru d'Afrique), un échassier de grande taille pouvant atteindre 2,70 mètres d'envergure et une taille de 1 mètre 50.

Jabiru du Sénégal

Ephippiorhynchus senegalensis, le Jabiru du Sénégal

Étant donné que la plupart des apparitions du kongamato ont eu lieu de nuit, il est possible qu'elles aient été causés par l'un de ces deux oiseaux. Cependant, aucun de ces oiseaux n'a de dents ni d'antécédent connu d'attaques contre les êtres humains.


Traduction française : Kongamato signifierait « briseur de bâteaux »

Localisation : Nord et ouest de la Zambie, Afrique

Date : 1923 (première description écrite du Kongamato)

Articles apparentés : Ahool, Olitiau, Orang-Bati, Ptérosaure

Sources et liens complémentaires :

Page rédigée par Cisco Serret, source d'information principale utilisée pour la rédaction de cet article
Article consacré au Kongamato et aux cryptides similaires qui retranscrit notamment le témoignage de Ivan T. Sanderson

Catégories : K ; Cryptozoologie ; Créatures
Auteur : Paul Binocle
Mise en ligne : 16/11/08
Dernière modification : le 28/10/13 à 21:58