Citer:
Peut-être le tueur voulait-il juste s'assurer que ses victimes ne puissent pas le voir, au cas où le poison n'aurait pas agi assez vite.

Ou juste ne voulait-il pas avoir à supporter leurs regards pendants qu'ils se mouraient ?...
Sinon, en criminologie, le poison est souvent qualifié d'armes des lâches, ou d'arme des femmes. Statistiquement, se sont en effet les femmes qui utilisent le plus ce moyen, qui ne requiert ni la force physique, ni l'affrontement direct.
En droit français, l'empoisement est directement qualifié et traité comme un assassinat ( puisqu'il nécessite la préméditation... pour mémoire, un assassinat est un meurtre avec préméditation ), et il généralement condamné avec beaucoup de sévérité, il a toujours eu une place particulière dans le décor pénal, et les "empoisonneuses" également ( de l'Affaire des Poisons à Violette Nozières, elles ont toujours fait couler l'encre à défaut de faire couler le sang )...
Si je devais dresser très sommairement pour le fun

le profil de l'assassin ( ou des, peut-être ), je dirais qu'il est doublement lâche : il utilise un moyen différé pour tuer ( le poison ) et en plus, il ne peut supporter le regard de ceux qu'il assassine ( s'il est si certain de la mortalité de son poison, alors quelle autre raison valable aurait-il de masquer les yeux de ses victimes ? ). Il est forcément manipulateur ( le genre gourou, ça me semble pas mal ), ce qui rend l'hypothèse de l'escroc vraisemblable : il est en effet rarrissime que les escrocs s'en prenent physiquement à leurs victimes. Et s'ils doivent le faire, ce n'est pas de manière frontale et directe. L'escroquerie est une crime d'intellectuel, en général, les escrocs escroquent et disparaissent. Le passage à l'acte est justifié par la forme et le type d'escroquerie lui-même. Et même dans ce cas-là, il n'utilise pas une méthode basique et/ou directe : une arme à feu, par exemple. Non, il choisit une méthode complexe : son passage à l'acte est donc purement utilitaire, et non pulsionnel.
Et cet utilitarisme est sadique voir pervers : parce qu'il pousse les victimes à se tuer de leur propre main, à construire elles-mêmes ses fameuses lunettes. En plus de ne vouloir assumer ses actes, le tueur en profiterait pour humilier ses victimes, et asseoire jusqu'au bout sa domination sur elles.
