Ayant constaté le succès du topic "Œuvres d'art macabres/inquiétantes" que j'ai lancé il y a déjà pas mal de temps, et celui-ci se tournant vers l'art purement pictural (ou en tout cas concernant des objets), je me suis dit que le partage pouvait continuer dans d'autres catégories tout aussi intéressantes, à savoir les livres (romans, nouvelles) et le cinéma (et autres). J'ai hésité avant de poster ce sujet dans la section littérature, au pire il sera toujours temps de changer cela.

Donc : quels sont vos livres/films préférés, parmi ceux qui suscitent l'effroi, l'épouvante, et autres sensations à la fois jubilatoires et désagréables ?

Je commencerai cinéma classique, avec L'Échelle de Jacob, de Lyne (1990), que certains d'entre vous ont dû déjà voir. Un film assez incroyable, mettant en scène une intrigue aux visées assez Lovecraftiennes (l'homme face à sa folie, tentant d'échapper à des démons dans une fuite éperdue, etc.). Bref, un film que je conseillerais à tous, et qui est dans mes films cultes... et qui de plus a une jolie affiche.

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Ungl unl . . . rrlh . . . chchch . . .
[H.P. Lovecraft, The Rats in the Wall, 1923]

Owi owi ca me plais déjà comme sujet, pouvoir s'échanger des œuvres de ce degrés, rien que l'idée est exquise !

C'est vrai que l'Echelle de Jacob m'a accroché, mais je me suis senti un peu decu à la fin...

Sinon, dans un registre plus réaliste (mais tout aussi dérangé) je conseille à ceux que ca branche de zyeuter Calvaire de Fabrice du Weltz. Avec un Jackie Berroyer et un Philippe Nahon au summum de l'inquietant...





Et si quelqu'un sais ou se procurer Mecanix, que je ne parviens pas a me trouver. La bande-annonce me fais de l'oeil depuis plusieurs années maintenant :

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"Archi, sois béni jusqu'au refroidissement complet de l'Univers ! "
DragoMath , Octobre 2015

Jamais entendu parler de ça... Ça a l'air plutôt sympatoche ! Par contre pour trouver ça...

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Ungl unl . . . rrlh . . . chchch . . .
[H.P. Lovecraft, The Rats in the Wall, 1923]

"Taxandria", film du Belge Raoul Servais sorti en 1994.

Pas réellement terrifiant, mais avec une esthétique marquée, et une certaine mélancolie. Il décrit un monde qu'un cataclysme a ravagé, et qui est désormais dirigé par un système totalitaire qui prêche "l'éternel présent".
La particularité du film, c'est d'avoir filmé des acteurs et de les avoir incrusté sur des décors entièrement peints, d'une très grande beauté.

Et Daniel Emilfork y jouait un rôle secondaire, ce qui contribue grandement au cachet du film

http://www.youtube.com/watch?v=2RzrpMWl0_U

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"Je suis l'invention. L'inventeur ne devrait pas tarder à arriver." Charles Addams, The New Yorker, 1988.

Pour ma part j'ai pris plaisir hier soir à visionner Le Tour d'écrou, un téléfilm inspiré du roman d'Henri James, et qui avait fait l'objet d'une diffusion en début d'année.

On y découvre l'histoire d'une gouvernante engagée dans un manoir anglais afin de s'occuper de Miles et Flora, deux orphelins négligés par leur oncle. Mais il ne tarde pas à se produire des évènements inquiétants au sein du manoir, évènements liés à la mort d'un ancien valet. Cette influence négative va finir par se concentrer sur les enfants, allant jusqu'à entraîner un cas de possession.

Ce téléfilm n'a rien d'horrifique, son intérêt réside dans la tension psychologique qui ne cesse de s'accroître de manière savamment distillée au fur et à mesure du développement de l'intrigue.

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On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux
(Antoine de Saint-Exupéry)

Pour ma part, là tout de suite, ce sont 2 romans policier de Mo Hayder qui me viennent à l'esprit : Birdman et L'Homme du Soir...
Le héros, le lieutenant Jack Caffery, est un personnage assez borderline, il n'a rien du "chevalier blanc". C'est plutôt un homme névrosé, limite au bout du rouleau, obsédé par la disparition de son jeune frère survenue dans leur enfance, et pour laquelle il se sent responsable.
Dans chaque roman, le tueur en série / psychopathe déborde d'une horrible imagination. Mo Hayder ne nous épargne pas grand-chose... Probablement un des univers policier (que je connaisse en tout cas) le plus sombre, glauque et morbide...

Et la fin de L'Homme du Soir... horrible.
Pas parce que c'est mal écrit (au contraire même. J'adore la plume de Hayder, faut juste avoir le coeur bien accroché). Mais parce que... enfin, je ne peux pas vous le dire si vous n'avez pas lu, en fait...

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Même si on ne nous laisse qu'une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d'elle il y aura toujours le ciel tout entier.
Etty Hillesum, Une vie bouleversée

Le film qui me rend le plus mal à l'aise est sans comparaison aucune Π, de Darren Aronofsky.

Max Cohen est un jeune mathématicien surdoué. Il cherche partout une suite, notamment pour analyser les valeurs de la Bourse et en découvre une comptant 216 chiffres. Il vit seul dans son appartement et est totalement obsédé par la suite des décimales du nombre π et les calculs qu'il peut en tirer.
Un asocial complet.
Plusieurs personnes s'intéressent de près à ses recherches : son ancien directeur de thèse, une femme liée aux affaires de Wall Street et un groupe de Juifs orthodoxes qui pensent qu'il existe un code dans la Torah (comme avec la Bible).
Le film est tendu en permanence, en noir et blanc et la musique de Mansell est totalement irritante et obsédante à la fois. Il me suffit de l'entendre pour ressentir tout le malaise du film... L'histoire est complexe et explore autant les mathématiques que les méandres de l'esprit humain...
Bref, un film que j'ai peu vu, mais clairement, je ne peux pas le regarder quand je suis déprimée ou désœuvrée, ça me rendrais presque malade.

L'un des rares film à me faire un effet pareil, en plus de π, c'est "Teorema" de Pier Paolo Pasolini. J'adore l'esthétique de ce film, la poésie des images (le Vésuve!). Il est dérangeant dan son propos (mélange de profane et de religieux à outrance), peut être moins scandaleux qu'à l'époque.
Le "pitch" en lui-même n'apprend rien sur le film, c'est réellement visuel (peu de dialogue). Un très beau film, qui finalement me fait quasiment l'effet inverse de π, mais ne peux laisser indifférent.


Calvaire, cité plus haut, est un de mes films favoris dans le thème "horrifique" je dirais, avec "Martyr". Mais ces films provoquent plus en moi une excitation purement artistique qu'un réel malaise ou une inquiétude.

Pour les livres, "The bad leitmotiv" de Thierry Chevillard, une écriture ciselée comme un scalpel, je ne peux que vous conseiller de lire par vous même, c'est assez inracontable. Celui par lequel je mes suis littéralement faite avoir, c'est Pierre Lemaitre (mon actuel chouchou en matière de thriller) Cadres noirs, Robe de Marié, Alex... Trois livres, trois chefs d'œuvres noirs.
Et pour finir l'ouvrage qui m'a le plus... dérangée... "La mort est mon métier", de Robert Merle.

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Comme ce serait drôle de ressortir parmi ces gens qui marchent la tête en bas ! Les Antipodistes, je crois...

Lewis Carroll in "Alice in Wonderland"

Oooooooh yabon sujet intéressant ! Quand j'aurais besoin d'une idée de film j'irais consulter ici je pense.

Le dernier film à m'avoir vraiment mise dans tout mes états que rien que quand j'en parle j'ai des frissons, c'est un film récent japonais : Kokuhaku (Confessions).
Difficile de dévoiler le scénario sans gâcher le début du film, moi ça ne m'avait pas déranger, d'autres ont trouvé qu'il auraient mieux fait de ne pas le lire, donc je le mettrais en spoiler à la fin de l'article.


C'est un film qui montre sous la forme des confessions des personnages, dans quels excès peuvent basculer les esprits meurtris et/ou en colère, un enfant privé d'amour, une mère qui perd mari et fille, un adolescent trop seul... Tous des personnages qui au fil de l'intriguent dévoilent des actes de pure folie qui donne la nausée, qui paraît impensable et pourtant quand on se met à la place de ces personnages au fil de leurs confessions... on les comprend. Et ça rend l'esprit humain encore plus effrayant.



Pour ceux qui sont intéressés j'ai un lien de téléchargement en HD vostfr (rhooo c'est pas bien mais vu qu'il est pas sorti ici de toute façon...)

Outre certains films genre Martyrs ou A l'intérieur (à déconseiller aux femme enceintes), un film m'a particulièrement marqué, La bête aveugle de Yazuko Masumura. Dans ce film une femme se fait kidnappé par un artiste aveugle, qui l'emmène dans son atelier pour la prendre comme modèle de sculpture. Outre les décors du film, enfin de l'atelier,



ce qui m'a le plus marqué, c'est l'empathie avec la femme, dont on partage le calvaire, où rien au monde n'existe à part ces personnages. Aucun échappatoire. Aucun espoir. Et peu à peu un liaison ultra perverse nait entre eux.

C'est un enfermement psychologique que j'ai vécu en voyant se filme. Et honnêtement je ne saurais que trop vous conseiller de le voir, parce qu'il vaut vraiment le coup, et d'autres seraient bien inspirer d'en faire leur modèle. A côté La piel que habito, c'est de la gnognote pour bobo.

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Da funky emperor !

Je plussoie sur PI, Martyrs, In utero et calvaire !
J'ai personnellement adoré tout ces films, surtout Martyrs et PI, bon il faut dire que je ne suis pas spécialement sensible, c'est rare qu'un film provoque chez moi des nausées ou puisse me déranger au point de ne pouvoir le revoir ou même en parler. Ainsi je vais encourager les autres à regarder ces films sans problème tout en oubliant que certain(e)s sont très impressionnables, donc bon... Toutefois, je pense que le film le plus "dérangeant" reste pour ma part Tetsuo.
Dernièrement on avait vu Moon, qui n'est pas spécialement gore, mais qui est d'une grande efficacité ! Je le conseille à tous, sans scrupules !
Mais l'inquiétant, le macabre, n'est pas l'apanage du genre fantastique, certains giallo, certains polars, peuvent entrer dans cette catégorie, je pense notamment à certains Coen (Fargo, Barton Fink, plus fantastique il est vrai), ou encore Delivrance (pour ceux qui ont aimés Calvaire)...etc.
Mais j'ai hate de voir les différentes propositions des uns et des autres.

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Souvent imité, jamais égalé.