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Chez beaucoup de dépressif la dépression défini leur personnalité a un niveau plus ou moins conscient. Perdre la souffrance revient a perte sa propre personnalité. Pour d'autre la souffrance leur prouve qu'il sont en vie car il la ressente.
Je vois tout à fait ce que tu veux dire...
Dans une autre mesure, on retrouve aussi cela chez les poètes romantiques (Baudelaire, De Nerval, Musset... ) où la mélancolie, le spleen est une muse et la souffrance, le mal-être, une forme d'esthétisme. Il y a en effet une forme de complaisance là-dedans (mais force est de constater qu'esthétiquement parlant, cela a donné parmi les plus belles pièces de la littérature et de la poèsie française). L'idée aussi que, d'une certaine façon, le bonheur est accessible aux innocents, aux "imbéciles" (les imbéciles heureux), mais que le fait de penser et réfléchir sur sa condition ne peut qu'entraîner de la souffrance (la souffrance de la Chute Originelle ? ou celle de notre finitude ?...)... "
le seul bien qui me reste en ce monde est d'avoir quelquefois pleuré" écrivait Alfred de Musset dans un de ces derniers poèmes...
Au fond, il y a l'idée que le bonheur est sinon obsène, au moins suspect : si l'on est heureux, c'est que quelquechose "cloche" quelquepart, que quelquechose nous a échapper, et qu'une tuile va nous tomber dessus sans que l'on s'y attende. De fait, l'angoisse et la mélancolie deviennent des formes de lucidité, de "prudence"...
La faculté d'être heureux, d'apprécier la vie, est liée à mon sens à la faculté de vivre et d'apprécier le moment présent, sans penser à l'avenir, sans se torturer avec le pourquoi du comment, sans se juger et se demander si on l'a "mérité" ou non...
Je ne sais pas si c'est inhérent à nos sociétés occidentalisées, mais j'ai tout de même tendance à avoir l'impression que l'on retrouve cette tendance surtout dans celles-ci...
Je sais aussi que vivre dans le moment présent, c'est peut-être ce qu'il y a de plus difficile à réaliser, parce que cela implique de lâcher prise sur ses angoisses (et sur l'angoisse profonde de sa propre chute, de son passé...), angoisses qui au final ont structuré notre personnalité...
Heureusement, l'avantage finalement de la modernité, c'est qu'il y a des thérapies pour ça...
