C'est un regroupement de facteurs. Un terrain chimique propice à la dépression plutôt qu'un autre va développer plus facilement la maladie, et de nombreux facteurs internes ou externes viennent l'entretenir.
J'ignore si c'est un secret pour les membres du site que je souffre de dépression, soignée depuis plusieurs années, sous Stablon puis sous Seroplex. Je n'ai pas de honte à en parler, sauf IRL évidemment où cette maladie est perçue comme une forme de paresse ou de laisser-aller.
Sinon j'adhère entièrement à la thèse de l'article, en revanche il est souvent délicat pour l'entourage d'un dépressif de reconnaître sa maladie comme une chose "sérieuse", tout comme pour les maladies relevant de l'addiction ou des troubles alimentaires. C'est pour cela que généralement les dépressifs se retrouvent bien seul à ruminer après avoir éloigné leurs proches, par leur aigreur, leur absence de volonté, s'amour propre, voire leurs pulsions suicidaires, et de fait entretiennent leur maladie.
Il est quasi impossible d'expliquer à une personne n'ayant pas fait l'expérience de cette maladie à quel point elle peut démolir, que ce soit par l'autodestruction pure et simple, la destruction du lien social, l'immobilisme. J'ai passé des jours entiers à ne sortir du lit que pour grignoter, acheter de l'alcool ou remplir une bouteille d'eau pendant que ma vie s'effondrait.
Les traitements chimiques me permettent de travailler et vivre plus ou moins normalement, les 3/4 du temps. Pour finir, je pense que les groupes de paroles et le coaching ont davantage d'impact sur le traitement de cette affection que la psychothérapie, mais cela n'engage que moi.
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