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À la recherche de la ressemblance
Les pères s'occuperaient d'autant plus de leur enfant que celui-ci leur ressemble physiquement.
Bénédicte Salthun-Lassalle
« Oh ! Qu'il est mignon, comme il ressemble à son père ! » Voilà l'exclamation de la jeune mère quand elle découvre son enfant. C'est pour elle une façon de rassurer le père - le bébé est bien son enfant - et c'est peut-être aussi une façon de le convaincre de bien s'occuper de lui. Les pères s'occupent-ils davantage des enfants qui leur ressemblent? Alexandra Alvergne et ses collègues, de l'Institut des sciences de l'évolution de Montpellier, viennent de vérifier, dans plusieurs villages du Sénégal, que l'investissement paternel a été sélectionné au cours de l'évolution.
Les chercheurs ont quantifié l'investissement des pères et leur ressemblance avec leur enfant. Pour ce faire, ils ont étudié 30 familles ayant au moins deux enfants. Ce sont les mères qui ont évalué l'investissement du père en répondant à un questionnaire où elles estimaient le temps que passe le père à s'occuper de l'enfant, son attention, son affection, l'argent qu'il pouvait donner, etc. En outre, des personnes venant d'autres villages ont également été interrogées. On leur a demandé d'évaluer la ressemblance des visages et des odeurs du père et de ses enfants, ces caractéristiques étant en partie génétiques : on montrait aux participants une photo de chaque enfant et celle de trois hommes, dont le père, et ils devaient deviner lequel était le père. De même, on leur faisait comparer les odeurs de tee-shirts portés par l'enfant et par deux hommes. On attribuait un point de ressemblance au père quand il était reconnu.
En combinant les indices d'investissement et de ressemblance obtenus, les chercheurs ont montré que l'investissement paternel est d'autant plus important que la ressemblance est grande. Ainsi, l'investissement d'un homme dépend de sa probabilité d'apparentement à l'enfant, évaluée par des similitudes d'origine génétique. De plus, les conditions de nutrition et de croissance de l'enfant sont meilleures quand le père s'investit davantage : dans les pays en développement où la mortalité infantile est encore importante, l'investissement du père dans les soins et l'éducation de l'enfant est décisif pour son développement, voire sa santé. Reste à voir si cette théorie s'applique aussi en France : les résultats seront disponibles dans quelques mois...
http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actualite-la-recherche-de-la-ressemblance-22579.phpDans je ne sais plus quel autre article, j'avais lu que les exclamations poussées devant le nourrisson genre "Oh ! il a les yeux de son père !" étaient plus une façon inconsciente de rassurer le père ( ben oui, lui, il n'est pas sûr et certain que c'est bien son enfant à lui...

) que la constation de réelles ressemblances.
Cela me semble presque évident vu qu'un nouveau-né ne ressemble... ben à rien.
Après, les résultats de cette étude me semblent un peu "surprenants", parce que je ne suis pas très portée sur l'importance des liens du sang... mais bon, je ne suis pas généticienne et encore moins éthnologue...