Y'en a qui réclame dans l'autre topic...
Dans la BrumeCiter:
Le jour où une étrange brume mortelle submerge Paris, des survivants trouvent refuge dans les derniers étages des immeubles et sur les toits de la capitale. Sans informations, sans électricité, sans eau ni nourriture, une petite famille tente de survivre à cette catastrophe... Mais les heures passent et un constat s'impose : les secours ne viendront pas et il faudra, pour espérer s’en sortir, tenter sa chance dans la brume...
... et bien c'est plutôt réussi, et en tout cas, ça vaut le coup d’œil...
Contrairement à la vision "hollywoodienne" du film-catastrophe où l'enjeu n'est rien de moins que grosso-modo sauver le monde (de vrais boys scouts ces américains...

), là, l'enjeu est surtout de sauver sa famille, point d'attache central de l'histoire...
Un couple finalement assez moderne, lui qui parcours le monde pour trouver une remède pour sa fille (atteinte d'un mal récemment découvert... on est dans un futur très proche... à la fois très semblable et un poil différent en terme de technologie notamment, et c'est d'ailleurs plutôt intelligemment géré... mal qui va avoir son importance dans le déroulement de l'histoire, puisque la jeune fille ne peut pas sortir de sa bulle stérile), elle semble être une scientifique qui donne des cours à domicile... ils sont séparés... mais sont restés voisins. Le cadre est posé.
Et le vif du sujet démarre très vite... ce qu'il semble être un tremblement de terre et une vapeur jaunâtre envahi les rues et les passants tombent comme des mouches dans le plus grand désordre...
Le père comprend très vite qu'il y a un truc qui cloche et met sa femme à l'abri, chez un couple de vieux voisin qui vivent au dernier étage de l'immeuble.
... et le quotidien, la banalité du quotidien je dirais, s'écroule et c'est le règne du sauve-qui-peut... le film reste centré sur la famille, mais on devine en fond d'histoire des émeutes, des tentatives de pillages etc...
Au final, le film est assez court (1h32), mais le suspens est très tendu. On se sent proche de ses héros du quotidien, qui pourraient être nos voisins, ou nous mêmes... On ne saura rien de la fameuse brume, ce qui compte, c'est les efforts de survie de la famille. Romain Duris (qui incarne le père) livre une belle prestation, dans un rôle vraiment physique, aussi physique qu'un Vin Diesel, je dirais, les effets de manche et les muscles en moins...
L'Île aux chiensCiter:
En raison d’une épidémie de grippe canine, le maire de Megasaki ordonne la mise en quarantaine de tous les chiens de la ville, envoyés sur une île qui devient alors l’Ile aux Chiens. Le jeune Atari, 12 ans, vole un avion et se rend sur l’île pour rechercher son fidèle compagnon, Spots. Aidé par une bande de cinq chiens intrépides et attachants, il découvre une conspiration qui menace la ville.
A travers cette fable canine et politique, Wes Anderson livre un de ses films les plus sombres, mais n'oublie pas pour autant la poésie qui caractérise son cinéma.
Bref, les chiens sont charismatiques et expressifs (je l'ai vu en VF... je dirais que les 2 castings de voix se tiennent... perso, j'ai été contente d'entendre Vincent Lindon dans le rôle de Chief...), le sous-texte satirico-politique est bien vu et pertinent, et le message à la fois sur l'ouverture aux autres, la défense de l'environnement, et surtout l'amour (envers nos bons toutous mais pas que) subtilement délivré. Visuellement, c'est toujours aussi imaginatif, bien vu et bien foutu, et même c'est parfois franchement drôle...
Bref, un film qui a du chien...! (pardon...

)
J'ajoute, et je ne sais si Anderson s'en est inspiré ou pas, faudrait regarder dans les interviews, mais l'histoire du film m'a fait pensé à la tragédie des chiens d'Istanbul, déportés sur une îlots déserts et laissés à leur triste sort...
http://www.slate.fr/story/104311/chiens-rues-istanbul-histoire-massacreEt j'ajoute, que des chiens errants sont encore actuellement massacrés allègrement, et dans l'indifférence quasi générale, en Russie (à cause des JO et maintenant de la coupe du monde de Foot), au Maroc, au Liban, ou torturés et tués pour d'autres raisons en Espagne (oui oui, en plein dans l'Union Européenne)... symboles finalement de la cruauté de l'être qui a souvent d'humain que le nom, et qui a vite fait de se débarrasser de celui qui "dérange" ou qui est "de trop"... (et là, le parallèle avec la crise des Migrants et le film est aussi évident).
Ou l'art de faire passer un message profond (et même plusieurs), presque tragique, derrière une apparence poétique et enfantine.