Ar Soner a écrit:
Merci pour cet article très intéressant. J'aime bien les pistes que l'auteur propose pour identifier les laboratoires ou personnalités qui produiraient de la science « orientée », dans le but de favoriser un lobby ou une cause quelconque.
Oui, j'ai bien aimé aussi l'argument qui consiste à dire que:
Citer:
lorsque sur une échelle de cinq ou dix ans, un chercheur, un think tank, un laboratoire ou une institution ne produit que de la preuve négative, de la réfutation de preuves scientifiques, sans jamais isoler une cause nouvelle ou conduire à des prédictions inédites, on peut lui attribuer une démarche dénégatrice.
C'est une règle simple et qui peut constituer un premier indice assez fiable (même si tout est toujours à affiner ensuite).
J'essaierai de garder ça à l'esprit, désormais.
Ar Soner a écrit:
Entre le manque de financement qui fait revoir les projets à la baisse et oblige les chercheurs à courir après l'argent au détriment de leurs travaux de recherche ; ou la course à la publication (le fameaux « publish or perish ») qui conduit à saturer le marché de l'information scientifique avec une masse d'articles sans intérêts ou n'étant que des redites d'articles plus anciens... Les raisons de s'inquiéter sont nombreuses.
Complètement. Et tu peux ajouter à la course à la publication et aux problèmes de financements le problème de l'édition et des modèles économiques de certaines revues, désormais tristement qualifiées (à raison) de "prédatrices". Ça aussi, c'est un vrai enjeu pour la production et la diffusion de la connaissance.
Dernier exemple en date: des chercheurs de mon établissement ont manifesté récemment leur étonnement (et leur mécontentement) car, après qu'ils aient soumis des articles à une revue assez en vue en ce moment, ils ont eu la surprise de recevoir un refus - poli mais catégorique - au seul motif que « l'établissement auquel [ils] appartiennent n'est pas "affilié à l'association qui finance le travail [de la revue en question]" ». En gros, le seul critère ici est le critère financier, pas celui de l'intérêt scientifique. L'ironie étant que des papiers considérés assez unanimement comme très médiocres n'ont eu, quant à eux, aucun problème à se voir publiés, puisque les chercheurs en question dépendaient bien d'un établissement qui cotise à l'association en question...
On n'est vraiment pas au bout de nos peines, comme tu dis...
