Si je peux tout à fait comprendre qu'on fasse ce type de constat dans un quotidien ou au comptoir du café du commerce (et quand je dis ça, ça n'a rien de péjoratif, puisque je m'emploie moi-même à le faire plus qu'à mon tour, et ce à la moindre occasion!

), venant d'un sociologue, je suis désolée mais j'attends vraiment autre chose que cette litanie de clichés éculés. Pour un peu, je m'attendais à ce que ça se termine par : "C'était mieux avant".
Et je t'avoue que je ne comprends même pas de quoi il parle quand il évoque "une radicalisation dans les familles, sur les routes"...? Mais ça veut dire quoi? Qu'est-ce qu'il désigne quand il parle de "radicalisation" un peu partout, exactement?
Quant à dire que le monde est fou... Bien sûr qu'il pourrait y avoir des raisons de le penser. Mais en tant que chercheur, asséner ce type de constat, c'est vraiment léger. Et ça devrait
a minima impliquer de définir ce que ça veut dire et sur quels critères on se base précisément pour l'affirmer.
Et puis comme tu dis:
Citer:
il est très possible que par le passé, cela s'exprimait différemment
Pour tomber tout de suite dans le point Godwin (allez, quoi, sinon, ça vous manquerait, avouez!

), le monde n'était-il pas déjà fou en 33?
Pour expliciter un peu, et par comparaison: j'ai vu parfois certaines personnes de mon environnement pro s'en prendre assez violemment à Edouard Louis. Eh bien, là, je peux te dire que je n'étais pas d'accord du tout et que ça m'a profondément agacée. D'abord parce que j'aime bien ce type. Sa fraicheur et sa sincérité me touchent. Mais aussi/surtout parce qu'Edouard Louis ne se revendique à aucun moment sociologue. Il dit très clairement qu'il est écrivain et que c'est à ce titre qu'il publie. Du coup, voir des chercheurs venir ergoter et pérorer sur sa légèreté académique et lui chercher des poux me parait,
a contrario, déplacé et sans fondement. C'est petit, mesquin, bref, c'est nul (et, au passage, ça donne complètement raison à son propos de fond).
Si Bronner avait eu la même démarche, je dis pas. Mais là, c'est pas ça. Le type s'envisage tellement comme un chercheur investi d'une mission qu'il était avant hier au grand débat (je devrais dire la grande débâcle) organisé(e) par notre bon roi. Bref, je veux bien: mais qu'il se donne les moyens de ses prétentions dans ce cas. Là, le compte n'y est pas (et oui, pour couronner le tout, avec ma grande délicatesse, je l'affirme avant même d'avoir lu le bouquin... Mais chuuuut!

)
Quant aux réseaux sociaux, je comprends entièrement ton point de vue. Par contre, je t'avoue que je suis complètement à contre-courant des discours là-dessus : j'aime les réseaux sociaux et j'y passe beaucoup de temps...

Du coup, je ne vais pas me la jouer "les réseaux sociaux, c'est du vide et ça rend dingue". Ce serait très hypocrite de ma part. Mais j'entends parfaitement les critiques et réserves qu'ils peuvent soulever, évidemment.