Et pendant ce temps-là, les complotistes et autres petits malins s'en donnent à cœur joie...
(bon, à la limite, la soupe à l'ail, c'est pas trop grave, ça reste un menu plutôt sain même si ça doit être immonde gustativement parlant...

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Les plates-formes peinent à enrayer les « fake news » sur le coronavirus
Les plates-formes comme Google et Facebook doivent simultanément répondre aux requêtes de leurs utilisateurs sans endosser pour autant le rôle du médecin. Malgré de nouvelles mesures, infox, rumeurs et vidéos complotistes sur le virus se propagent.
Publié le 11 mars 2020 à 12h21Mis à jour le 11 mars 2020 à 14h38
« Dîtes au revoir au coronavirus avec cette soupe ». En une minute et 10 secondes, la vidéo sur YouTube explique comment cuisiner un bouillon à l'ail censé protéger contre l'épidémie. Ailleurs sur la plate-forme de Google, une vidéo complotiste de la mouvance « survivaliste » se demande si le coronavirus n'a pas été créé de toutes pièces par la Chine pour mener… un « génocide interne ».
Plus loin, une voix monocorde accuse la 5G, le prochain standard de téléphonie mobile, d'être à l'origine de la pandémie : « Wuhan, l'épicentre du coronavirus, est aussi la ville où la 5G a été le plus déployée […] j'espère que les gens vont se réveiller face à cette fraude ! »
Malgré de nouvelles mesures, les plates-formes comme Google, Twitter, Facebook ou Snapchat peinent à enrayer les « fake news », les rumeurs et les théories complotistes qui sont reparties de plus belle avec le coronavirus. Même l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) parle « d'infodémie ».
Certes, sur YouTube, les contenus émanant de médias internationaux, comme CNN ou la BBC, s'affichent en premier après une recherche sur le sujet. Et un bandeau renvoyant vers l'OMS a été placé en dessous de chaque vidéo évoquant la thématique. Pourtant, en fouillant bien, une simple recherche par mot-clé (par exemple, « coronavirus et islam ») suffit pour tomber sur des « fake news ».
Ne pas endosser le costume du médecin
Le coronavirus a remis les plates-formes face à un paradoxe. D'un côté, les réseaux sociaux sont devenus l'une des premières sources d'information sur la santé. « Nous savons grâce aux urgences précédentes […] qu'en temps de crise, les outils de communication sont encore plus utilisés que d'habitude » explique Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, dans un message posté le 3 mars sur son propre compte.
Selon Google, les requêtes pour « conseils de nettoyage pour le coronavirus » ont d'ailleurs explosé de 1.700 % la première semaine de mars. « C'est un moment sans précédent, a affirmé Sundar Pichai, le PDG de Google, dans un post de blog le 6 mars. Il est important que nous l'approchions avec calme et responsabilité, car tant de gens dépendent de nous. »
Mais de l'autre côté, les plates-formes ne veulent pas pour autant endosser le costume du médecin. Ni s'imposer comme des arbitres de la liberté d'expression, surtout à quelques jours du premier tour des élections municipales ce dimanche. Les réseaux sociaux ont donc appliqué leurs méthodes habituelles de modération, combinant revue manuelle et détection automatique par les algorithmes. Tout en prenant des mesures exceptionnelles. « Nous avions des politiques pré-virus qui restent pertinentes et nous adaptons celles qui étaient moins adaptées », dit-on chez Facebook France.
Facebook, par exemple, renvoie désormais vers le site du gouvernement français toutes les recherches sur le coronavirus. Une illustration pointant elle aussi vers les autorités nationales s'est affichée en haut du « News Feed » de tous les utilisateurs en France. La plate-forme chasse aussi les contenus visant à décourager les traitements… ou qui promeuvent de faux remèdes. Comme boire de l'alcool ou de l'eau de Javel.
Parallèlement, les publicités qui cherchent à créer de la panique ou qui « surfent » sur le coronavirus ont été interdites. « Nous avons constaté que certains utilisateurs tiraient profit du coronavirus en vendant sur notre Marketplace des masques chirurgicaux trop chers ou périmés » explique-t-on chez Facebook France.
Des masques chirurgicaux trop chers ou périmés
Google, de son côté, déclenche une « Alerte SOS » renvoyant vers des sources fiables comme l'OMS lors de chaque recherche sur le coronavirus. Ces six dernières semaines, le géant de Mountain View a également désactivé « des dizaines de milliers de publicités ».
Google a aussi offert de l'inventaire publicitaire représentant 25 millions de dollars à l'OMS pour qu'elle communique sur sa plate-forme. Et sur son Play Store, certaines applications liées au coronavirus ont également été bloquées, provoquant la colère de leurs développeurs.
Mais ces initiatives ont du mal à endiguer l'ampleur du phénomène. Mardi soir, sur Facebook, une recherche avec les mots-clés « 5G coronavirus » affichait, juste après le site gouvernement.fr, un tweet publié il y a presque un mois par Amir Tsarfati, le prédicateur de l'organisation Behold Israel : « Quel est le point commun qui relie le coronavirus, les vaccins et la nouvelle technologie 5G ? Tous vont créer […] une baisse massive de la population mondiale ! C'est le but de nombreux mondialistes et des sociétés secrètes… » Or ce message a généré plus de 300 commentaires et a même été partagé… près de 1.000 fois.
Raphaël Balenieri et Sébastien Dumoulin
https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/les-plates-formes-peinent-a-enrayer-les-fake-news-sur-le-coronavirus-1184151