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Je sais pas pour vous, mais ça m'énerve, ça...
Je n'y fais pas spécialement attention, dans la mesure où c'est purement indicatif (on a pas tous la même façon de lire).
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Les deux positions ne sont pas incompatibles, a priori... On peut très bien continuer la recherche pour soigner les autistes qui veulent être soignés, et accepter ceux qui ont juste besoin d'être acceptés.
Dans un monde idéal, je veux dire...
Dans l'absolu, c'est ce que je pense aussi.
Cela dit, je pense aussi que les "militants" cités par l'article réfutent justement le terme de "soigner", parce qu'on soigne les maladies, les grippes ou les cancers... Mais un autiste est-il vraiment "malade" ? De même qu'un trisomique d'ailleurs ?
On ne les "guérira" pas de ce qu'ils
sont, tout simplement...
Et plus avant, où commence la "maladie" ou le "trouble" ? Est-ce qu'un hypersensible est malade ? Je pense que tout le monde dira que non, c'est juste un mode de fonctionnement différent...
Par contre, on s'accordera plus facilement pour dire qu'un bipolaire ou un autiste est malade... et quelque part, c'est intéressant de se demander tout simplement "pourquoi ?" et "au nom de quoi ?", finalement.
Juste parce qu'une "norme" a été posée au fil du temps ? Mais on sait bien que cette norme est mouvante... Il fût un temps où on lobotomisait les homosexuels aussi, parce qu'ils étaient malades, justement (bon, il existe encore des thérapies de conversion, mais dieu merci, elles sont décriées voire interdites).
Ce que je veux dire, c'est qu'on peut aussi redéfinir non seulement le concept de "maladie" mais se dire que finalement, la maladie est plus dans notre façon de la voir et de la comprendre, et aussi de définir ce qui est sensé être "sain"... que chez les soi-disant malades eux-mêmes.
Ce n'est pas pour autant qu'il ne faut pas apporter du soin et faire en sorte que ceux qui souffrent, souffrent le moins possible. Mais dès que l'on parle de soins, d'aide, voire même de thérapies, je trouve qu'on sort du "médical" pour aller faire une approche plus humaine et compassionnelle (au sens propre du terme). Et on ne catégorise plus les gens aussi. Le "soignant" n'est plus là dans une démarche purement descendante "je vais te soigner pour que tu sois sain", mais dans une démarche d'accompagnement "je vais t'aider à te faire sentir mieux, comme tu as envie d'être mieux".
Et c'est totalement différent comme approche.
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Personne n'est à son aise dans la société, tout le monde fait des efforts pour s'intégrer, autiste ou pas autiste, et tout le monde sera jugé, qu'il soit fan de musique classique ou de foot. Et donc tout le monde doit faire des efforts, qui peuvent pour certains être vraiment durs, pour quelque raison que ce soit, et s'intègre du mieux qu'il peut dans une société qui n'est pas uniquement une façon normative de vivre décidée par le haut, mais aussi et surtout une chose malléable qui prend la forme que les gens lui donnent — et cette forme est celle, démocratique, de ce qui gêne le moins le plus de monde de faire*.
Hum. La question que ça me fait me poser c'est surtout "est-ce que la majorité a raison, juste parce que c'est la majorité ?".
Personnellement, je pense que non. Et je pense aussi que justement l'attitude de jugement, c'est purement renforcé par l'idée qu'il y a 2 camps : une majorité, une norme, à laquelle il est "bien" de se conformer et une minorité, une anormalité.
Mais... tout ça, ça ne rime à pas grand-chose en fait. Et quelque part, est-ce que la propension à vouloir être dans le camp de la majorité, c'est aussi très narcissique comme attitude. C'est juste guider par l'ego, qui veut être "bien vu". Mais ce n'est pas forcément un élan naturel.
Et il y a des tas de trucs que font une majorité de gens, donc qui est une norme sociale, qui est en réalité délétère, pour eux-mêmes et pour les autres. Ou qui sont immoraux, injustes ou contre l'éthique.
Je ne suis pas anti-démocrate, parce que je suppose que toutes choses égales par ailleurs, c'est encore le système le moins pire qu'on est trouvé (en attendant que les humains soient un peu plus éclairés), mais je ne pense pas que la majorité ait toujours raison et soit toujours dans le juste.
D'autre part, cette notion d'effort sous-entend que si une personne n'a pas réussi à s'intégrer, bah c'est un peu de sa faute. Elle n'avait qu'à faire plus d'efforts, après tout.
Et à une époque où l'on parle, par exemple, de harcèlement scolaire qui mène parfois des enfants ou des ados au suicide, je trouve qu'on ne peut pas dire "il faut faire des efforts pour s'intégrer". Je pense que c'est l'inverse : il faut faire des efforts pour accepter les autres. Et c'est à la fois au collectif, et à chaque individu de le faire.
De prendre un peu de recul sur son propre ego et de comprendre que la manière dont il voit le monde, ce n'est jamais qu'une carte mentale et absolument pas une quelconque vérité. Et que tout le monde dessine sa carte mentale différemment, mais que ce n'est pas grave en soi. C'est juste une question de communication, et la communication c'est certes parler/émettre. Mais c'est aussi écouter/recevoir.